Partie 7

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𝗙𝗮𝗹𝗶𝗺𝗮𝘁𝗮 : 𝗟𝗮 𝘃𝗶𝗲 𝗮𝗽𝗿𝗲̀𝘀 𝗹𝗮 𝗺𝗼𝗿𝘁 !

𝗔𝘂𝘁𝗲𝘂𝗿 : La plume de Babss

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P͟ɑ͟ɾ͟t͟i͟e͟ 7

Elle l'a dit et a été là pour moi afin que je puisse lui raconter toute mon histoire. Cette dame, je ne la connais pas. Elle est rentrée dans cette pièce pour partager de la nourriture et saluer les malades. Depuis ce jour, elle venait toujours. J'ai cru qu'elle continuait de faire l'aumône à tout le centre, c'est après qu'une infirmière m'a demandé si c'est une proche à moi et alors pourquoi je reste au Niger me soignait alors qu'elle peut m'amener ailleurs, dans un autre pays où la médecine est encore plus avancée. Je ne savais même pas qu'elle était l'une des plus riches femmes de la ville. J'ai tout de suite voulu savoir ce qui la motive à m'apporter toute cette compassion. J'allais être servie mais après lui avoir tout raconter d'abord.
C'est le matin et elle était déjà là avec mon petit déjeuner, nous avons mange ensemble, je l'ai regardé et elle n'avait rien de la première personne chez qui je suis resté...

- Je ne suis plus enceinte !
- Pardon ?
- J'ai perdu l'enfant il y'a quatre jours.
- Ce n'est pas grave, Dieu te donnera meilleur insha Allah.
- Qu'est-ce qui te motive à venir me voir et écouter mon histoire ?
- Parce que je veux juste t'aider, si tu ne trouves pas d'inconvénient bien sûr.
- Excuse-moi de me méfier, j'ai été dans une première avant de me retrouver à l'hôpital et ça s'est mal passé.
- Moi, je veux t'aider à cause de Dieu et parce que tu pourras être ma fille.
- Comment ?
- Parce que chaque enfant que je croise, nanti, éprouvé ou tout simplement qui me demande de l'aumône, je le considère ainsi. Tout ce que je possède ne m'appartient pas forcément, c'est Dieu qui m'a donné et il peut tout reprendre, il m'exhorte aussi de partager avec ceux qui en ont besoin.
- Cela me rassure donc !

Elle m'a fait un petit sourire avant de m'aider à aller me laver dans la salle de bain. J'ai encore un petit ventre, on ne dirait même pas que j'ai perdu l'enfant. J'ai eu une larme que j'ai vite ravalé, pour moi, le jour où je vais finir de raconter mon histoire à cette dame, j'enterrerai tout mon chagrin avec et avec l'aide de Dieu, je n'y penserai plus.
En sortant, nous avons repris l'histoire, je me suis mise à lui relater la suite de mes péripéties.

***
*

Retour dans le passé...

Après cette nuit horri.ble, j'étais couchée je ne pouvais même pas bouger au matin. Tout le village était au courant que je suis resté vierge jusqu'au mariage. J'ai eu droit à un massage traditionnel avec des herbes et autres, ça m'a soulagé mais je n'arrivais pas à dormir, je n'ai parlé à personne toute la journée jusqu'au soir ou ma mère et sa délégation m'ont rejoint dans la maison. Avant qu'elle n'arrive à moi, je les entendais chanter ses louanges et elle, elle partageait des pagnes et autres cadeaux.
Il parait que le prince a fait envoyer sa délégation à mes parents pour leur dire « qu'il était content de leur fille », toutes les parties sont maintenant heureuses.
Les enfants du village dansaient au rythme des chants. On m'a troqué contre des bétails, de l'argent et une calebasse plein de parures d'or, tout ce que ma famille voulait.
J'avais pas le temps de pleurer, j'avais pas le temps de faire la fête, j'avais même pas des larmes pour pleurer. J'avais trop mal au corps mais la douleur de mon âme est encore bien pire. J'ai regardé ma mère par la fenêtre, elle dansait et riait aux éclats. J'ai oublié ma douleur parce que le plus important à ce moment, c'est savoir comment je vais faire pour fuir de ce foyer, non de ce maudit village !
Je m'étais rendue compte que j'étais la seule à pouvoir me sortir de cette histoire, la seule contre tous.

Falimata,La vie après la mort !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant