Falimata,La vie après la mort !

Partie 1

𝗙𝗮𝗹𝗶𝗺𝗮𝘁𝗮 : 𝗟𝗮 𝘃𝗶𝗲 𝗮𝗽𝗿𝗲̀𝘀 𝗹𝗮 𝗺𝗼𝗿𝘁 !

𝗔𝘂𝘁𝗲𝘂𝗿 : La plume de Babss ✍️

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P͟ɑ͟ɾ͟t͟i͟e͟ 1

- Ma fille ? Le rêve de chaque femme est le mariage, une fille qui reste à 20ans sans son premier enfant à certes rater sa vie. Qui as-tu vu partir à l'école dans notre famille et cela jusqu'au lycée ?
- Ce n'est pas une raison pour moi de ne pas continuer mes études et d'ailleurs, tu veux que j'épouse un homme que je ne connais pas maman ?
- Que tu le connaisses ou pas changera quoi de ta vie ? L'essentiel pour toi c'est d'avoir un homme et pas n'importe lequel, tu as gagné le gros lot.
- Beaucoup, ça changera beaucoup mère, je ne connais rien de sa vie, je ne sais pas ce qui peut l'énerver ou pas, je ne sais même pas quel est son plat préféré et lui ne sait aussi rien de moi.
- Tout cela, tu l'apprendras avec le temps. Ma fille, n'attire pas la colère de Dieu sur moi.
- Dieu ? Maman ? Tu parles de Dieu ? Donne moi une seule référence de là où il a dit de donner vos enfants en mariage à un jeune âge ? Et pire à un homme qu'elle n'aime pas ? J'ai commencé à saigner ça ne fait même pas un an.
- Raison de plus pour que tu apprennes de la vie auprès d'un homme.
- Inna, laisse-moi au moins finir le lycée.
- J'ai déjà lutté contre tes oncles afin que tu puisses continuer après le collège.
- Oui parce que toi tu vois ce que mes oncles ne voient pas, Inna, les enfants de mes oncles ne prendront pas soin de toi, de nous et ton fils, ton aîné passe sa vie à déambuler dans les maquis et cabaret du village, mère, je sais qu'au fond de toi tu veux que je puisse continuer les études !
- Hors de question, Inna ?

C'est mon frère qui venait d'arriver dans la case, il a tellement hurlé et sans aucun salam que ma mère a automatiquement baissé la tête. Oui chez nous, une mère n'a point le droit de parler dans les yeux de son aîné, elle n'a d'ailleurs pas le droit d'appeler son fils par son nom quand même son fils... Ahmadou suivant certainement notre conversation me poussa de l'autre côté de la pièce.

- Qu'est-ce qu'elle raconte mère ? Tu ne vas tout de même pas te laisser convaincre par une petite fille ? Tu veux qu'elle nous ramène une grossesse hors mariage ? Tu veux qu'elle soit comme les filles qui haussent le ton devant un mari ? Mère ? Si tu continues de l'écouter ou même vouloir discuter avec elle, je dirai à mon oncle et tout le reste de la famille de te chasser, avec toi, ta fille !
- Tu te rends compte que tu parles à notre mère ?
- Oui et puis quoi ? Tu veux me frap.per ? Vas-y, fais le. Vu la fougue avec laquelle tu te lèves pour venir vers moi alors tu peux faire ce que tu as l'intention de faire.
- Ahmadou, mon fils, je te demande pardon pour ta sœur et pour moi même. Nous n'allons plus parler quand tu seras présent.
- Mère ?!
- Tais-toi maintenant, tais-toi ! Il est hors de question que tu restes dans cette maison encore plus. Falimata ? tu auras bientôt dix-sept saisons de pluies, tu as vu le sang, moi à ton âge je ne désobéissais pas face aux ordres de mes ainés. Tu as le devoir sans conditions aucune de te marier comme toutes tes amies !
- Je ne suis pas mes amies !
- Innalilahi ! Tu veux aller en enfer ? Moi à quatorze ans déjà j'avais ton frère. Je vais bientôt quitter ce monde, je ne serai plus là. Je suis vieille comme tu le constates, je pensais que tu allais avoir pitié de moi et prendre soin de moi. Hélas ! Je n'ai plus de mot à dire. Dieu me punit c'est clair. Tu aurais dû mourir dans le ventre. Quelle calamité !

Elle est ainsi ma mère, toujours dans l'extrême et elle sait que c'est cela qui touche ma sensibilité, quand elle parle de sa mort prochaine, c'est mon monde qui s'écroule. Je me suis approchée d'elle tout doucement la voyant ainsi pleurer :

- Inna ? Arrête de pleurer s'il te plaît. Je pars à l'école, je suis encore trop jeune, comment veux-tu que je me marie ?
- Fais-moi confiance ma fille, nous femmes, nous sommes toutes passées par là.