ON -Emilie-

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La jeune fille fixait nerveusement l'écran de son ordinateur. Elle était assise sur son lit, les écouteurs dans les oreilles, devant son écran qui affichait le prime en direct, et fixait l'expression paniquée de sa sœur.

Alexa semblait inquiète à l'idée simple idée que le sadique costumé soit dans la même pièce qu'elle.

Mais ce n'était pas cela qui mettait Émilie dans cette état. Elle était comme cela car elle savait très bien que ce qu'elle redoutait depuis maintenant deux jours allait arriver.

La rouquine sursauta lorsque sa sœur fondit en larme, le plan de caméra suivant, elle reconnu immédiatement son visage quant il apparu sur le petit appareil rectangulaire que tenait l'homme.

"... tu sortiras d'ici plus forte que jamais, je t'aime."

C'est toute tremblante qu'elle venait d'écouter pour au moins la vingtième fois son petit discours. Elle se souvenait encore du nombre incalculable de vidéos qu'elle avait tourné, ne sachant pas laquelle envoyer.

Les vidéos étaient d'ailleurs toujours enregistrées dans sa pellicule, elle avait complètement oublié de les supprimer.

Émilie jeta un rapide coup d'oeil à la barre de vue, il y en avait 12 000 034.

Son discours venait d'être entendu par un nombre impressionnant de personne mais elle ne se rendait pour le moment pas compte des conséquences que cela allait engendrer.

Elle sursauta quand la porte de sa chambre s'ouvrit violemment. C'était sa mère qui venait d'entrer dans la pièce en furie.

-Qu'est-ce que t'as fait ?! Hurla la femme, les yeux cernés et fatigués par les larmes et le manque de sommeil.

-Je.. Émilie explosa directement en sanglot sans pouvoir en ajouter d'avantage.

Elle avait gardé ce lourd secret beaucoup trop longtemps, s'en était trop pour la jeune adolescente. Elle avait il y a peu, eu un contact avec le sadique et elle n'en avait parlé à personne jusqu'à maintenant.

-Viens là.. murmura la mère en s'asseyant sur le lit de sa fille et en la prenant dans ses bras.

Émilie perdit ses écouteurs au même moment. Elle ne put donc pas entendre les cris que commençait à pousser sa sœur après avoir bousculé son ravisseur.

-Raconte moi, demanda soudainement la mère qui, elle non plus, n'avait pas remarqué la soudaine agitation de sa fille, sur l'écran d'ordinateur.

Émilie se souvenait encore du message d'un étrange compte qu'elle avait reçu sur Twitter. Au début, elle n'y avait pas cru, elle pensait que c'était l'œuvre d'un idiot qui souhaitait lui faire une très mauvaise blague.

Mais lorsqu'elle avait reçu des images exclusives de sa sœur qui n'étaient apparues nul part, elle n'avait pas eu d'autre choix que de se rendre à l'évidence : elle parlait avec celui qui détenait sa sœur.

Elle avait bien évidemment songé à en parler à sa mère ou la police mais après coup, elle n'avait pas souhaité détruire ne serais-ce que cet infime lien qui l'unissait avec Alexa. Elle avait donc docilement fait ce qu'on lui demandait et envoyé une courte vidéo d'elle dans laquelle on l'entendait soutenir Alexa.

Maintenant, elle regrettait beaucoup de l'avoir fait, c'était complètement stupide et irréfléchie. Elle avait vraiment fait n'importe quoi.

Émilie n'eut malheureusement pas le temps d'expliquer toute l'histoire à sa mère puisqu'on sonna au même moment à la porte d'entrée.

-Ne bouge pas, ordonna la mère en se relevant du lit.

La rouquine la fixa quitter la pièce puis l'entendit ouvrir la porte. Étrangement, un long silence suivit cette action.

Elle sursauta brusquement quant elle entendit sa mère crier de toute ses forces.

Qu'était-il entrain d'arriver ?

Une fraction de secondes plus tard, un policier en uniforme entra en trombe dans la chambre de l'adolescente, une expression froide sur le visage.

-Jeune fille, tu es en état d'arrestation pour coopération avec un criminel, tu as le droit de garder le silence jusqu'à l'arrivée de ton avocat, je t'emmène au poste, prononça t-il solennellement.

Émilie se figea sur place puis se décomposa peu à peu. Ses membres se mirent alors à violemment trembler, elle eut plusieurs bouffées de chaleurs pendant que son coeur se mit à battre à toute vitesse dans sa poitrine.

-Non ! Vous n'avez pas le droit, c'est une enfant ! Mon enfant ! Hurla de plus belle la mère en débarquant dans la chambre, les joues baignées de larmes.

Un autre agent vint à sa suite et lui fit rapidement comprendre qu'elle devait se calmer et ne pas protester d'avantage si elle ne souhaitait pas être embarquée elle aussi.

-Si madame, votre fille va être amené au poste et nous allons l'interroger puis décider de son cas, le mien, c'est de coopérer.

-Non ! Pleura de nouveau la femme, vous ne pouvez pas m'enlever la seule fille qu'il me reste !

-Écoutez madame, vous pourrez venir la voir demain matin au poste,  en même temps que son avocat mais en attendant, laissez nous faire notre travaille ! Répondit froidement le premier agent en se retournant.

Il s'approcha ensuite d'Émilie puis lui attrapa les deux poignets, il les mis alors brutalement dans son dos et les enferma dans de petites menottes métalliques qu'il serra bien fort.

-Maman... , ce fut le seul mot qu'arriva à prononcer la rouquine.

Le second agent attrapa ensuite l'ordinateur puis le téléphone de la jeune fille et les fit glisser dans des sacs plastiques.

-Qu'est-ce que vous faite ! S'emporta la mère.

-Ce sont des pièces à conviction, elles aideront dans l'enquête.

Ils repartirent ensuite vers l'entrée de la maison, le porte était restée ouverte. La mère eut beau crier, elle savait pertinemment qu'elle ne pouvait pas empêcher ce qui était entrain d'arriver à sa petite fille.

Une fois dehors, Émilie repéra immédiatement la voiture de police qui était stationner sur le trottoir d'en face, les gyrophares toujours allumés. Elle remarqua rapidement tout les voisins du quartiers entrain de regarder la scène à travers leurs fenêtres et eut terriblement honte.

Elle baissa donc immédiatement la tête, juste après avoir remarqué le camion d'une chaîne de télévision garé un peu plus loin, avec plusieurs journalistes entrain de la filmer.

Ce fut pour la petite sœur d'Alexa une profonde humiliions.

Elle entendit une dernière fois les pleures de sa mère juste avant que la portière du véhicule de police se referme violemment.

Tremblante, elle pleura silencieusement tandis que le moteur de la voiture gronda dans la nuit.

Elle allait finir sa vie en prison car son désespoir lui avait fait faire une terrible erreur.

The TV show [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant