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La sonnerie retentit dans la boulangerie.

Sabine regarda l'heure et eu un léger sourire. Cela faisait plus d'un mois qu'Adrien avait abandonné avec Marinette et il avait promis de réessayer.
L'état de l'adolescente n'avait fait que se dégrader depuis qu'il n'était plus avec elle. Mais avec le temps, la tristesse et la rage s'étaient apaisés pour faire place à un calme olympien.
La franco-chinoise ouvrit au blond qui aborda un léger sourire. Il avait une petite mine témoignant des nuits incomplètes qu'il avait dû faire.
Il pénétra dans le salon après avoir dit bonjour à Tom qui préparait le pain dans la cuisine.
C'était un peu comme sa deuxième famille à présent. Il avait était adopté par les Dupain Cheng enfin, en quelques sortes.

- Bonjour Adrien. Déclara une voix sobre.

Marinette était assise juste devant lui.
Des cernes descendants jusqu'à ses lèvres ornaient son visage. Ce sourire si charmant avait disparut pour laisser place à une expression neutre, sans aucun sentiments. Ses mains tremblaient certainement autant que ses lèvres. On aurait dit une vieille personne en plein hiver.

Il ne préféra rien dire, de peur qu'elle ne réagisse comme la dernière fois. L'ambiance qu'il régnait était lourde et désagréable. Comme si deux ennemis se retrouvaient dans la même pièce. Ce n'était pourtant pas des ennemis mais bien le contraire, même plus.
Voyant que l'expression sur le visage d'Adrien restait amère elle fit le premier pas.

- Écoute, je sais que tu m'en veux pour la dernière fois et qu'il sera dur pour toi de te rendre compte que pour moi, Tikki n'était pas qu'un simple kwami et si mes excuses ne te suffisent pas je ne te ferais rien. J'ai eu peur. J'ai failli à ma tâche, on est passés à côté de la mort par ma faute et je me suis conduis comme une... Une... Une véritable imbécile. Il faut bien le dire. J'ai était une vrai peste avec toi. Je ne veux pas te perdre et je ne supporterais pas de ne plus voir Chat Noir non plus. Vous êtes tous les deux aussi important dans ma vie je ne voulais pas te décevoir. Je suis une faible à me réfugier dans la violence pour me faire comprendre auprès des autres.

Le blond se tut à nouveau. Rien ne réussissait à sortir du fond de sa gorge comme bloquée. C'était un sentiment trop puissant pour que les mots puisse le décrire. Mais le silence est bien plus fort qu'un cri. D'un geste il posa sa main sur son cœur et poussa un long soupir de soulagement. Pendant un mois, ils s'étaient fait souffrir involontairement se tuant intérieurement l'un et l'autre. Autant moralement que physiquement.
Heureusement son père, partit en voyage d'affaire, ne pouvait pas voir ce changement.

Ce n'était pourtant pas réellement fini. Maintenant qu'ils avaient à nouveau cette confiance aveugle l'un envers l'autre, il fallait trouver ce qu'ils cherchaient depuis le début.
L'amour de l'autre. Malgré la relation qu'elle entretenait avec Chat Noir, la vérité ayant éclaté, elle avait peur qu'il ne puisse l'accepter telle qu'elle était.
Ça peut paraître étrange, presque bête mais c'était pourtant la vérité.
Ils avaient besoin l'un de l'autre. Cette irrésistible attirance les unissaient depuis quelques années.

Sabine cria alors le prénom de sa fille qui se redressa et passa juste à côté du blond.

Leurs mains d'effleurèrent et ils rougirent l'un et l'autre sous le coup de la surprise. Adrien laissa l'adolescente et eu un sourire triste. Sa décision était prise depuis longtemps, ça lui faisait mal mais il ne pouvait pas la faire souffrir d'avantage.
Il se saisit d'un bout de papier et rédigea pendant quelques secondes un petit mot pour la bleutée.

Après avoir fini, il le laissa sur la table et se dirigea vers la cuisine où Tom s'affairait.

- COMMENT ? Non Adrien tu ne peux pas lui faire ça. Elle en souffrirait trop. Reste avec elle je t'en supplie, Marinette a plus besoin de toi que jamais. Vous devez rester ensemble pas vous séparer.

- Excusez moi Monsieur Dupain Cheng mais je sens qu'elle n'a plus ce sentiment qui nous unissait avant. Ce combat l'a complètement changé. Je suis vraiment vraiment désolé mais... Je ne peux pas la faire souffrir davantage. Répondit Adrien en tournant douloureusement le dos au boulanger.

- La porte reste ouverte, à toi de choisir. Déclara Tom en posant sa main sur l'épaule du blond.

- Vous voulez bien...

- Ça va être compliqué mais si il le faut. Répondit il avec un sourire. Au plaisir de te revoir.

Le blond passa à côté de la bleutée mais cette dernière ne sembla pas le remarquer. Il déposa sa main sur son épaule et lui glissa un petit "Excuse moi" avant de partir, fermant douloureusement la porte derrière lui. Il l'entendit pourtant se rouvrir et la douce voix de Marinette résonner dans la rue mais il ne se retourna pas et préféra continuer son chemin en solitaire. Plagg sortit de sa veste et se positionna devant lui.

- On ne peut pas la laisser seule. Déclara le kwami.

- Plagg, elle est très bien sans nous. Si tu tiens tant à elle tu n'as qu'à rester avec Marinette je ne t'en empêcherais pas. Répondit violemment le blond.

Le petit Chat Noir baissa légèrement les yeux et se résigna à suivre l'adolescent à contre cœur. Il trouvait la réaction d'Adrien exagérée, cette attitude n'était pas la sienne il en était certain. Pourtant le papillon ne l'avait pas akumatisé, du moins pas à sa connaissance. Le kwami se posta juste devant le héros et le regarda.

- Tu as été akumatisé c'est certain !

- Plagg, je vais très bien...Marmonna le blond. C'est juste que... Marinette est complètement bouleversée par ce combat et je pense qu'avec le temps ça ira mieux. Je lui rappèlerais trop si je restais avec elle tu comprends ?

- Vous les humains, vous avez vraiment une logique imparable. Répondit le kwami en soupirant.


- Marinette que se passe t'il tout va bien ? Et pourquoi est ce que tu pleures ! S'exclama la voix d'Alya au bout du fil.

- Alya, c'est...c'est Adrien il...

- J'ai compris ne t'inquiète pas Mari, j'arrive tout de suite.

La bleutée reposa son portable sur sa table de chevet et laissa sa tête tomber dans ses couvertures. Les larmes coulants d'elles-mêmes entre les draps du lit.

A peine quelques minutes plus tard, Alya était dans sa chambre, des paquets de mouchoirs dans les bras. Elle les déposa au pied de son lit et s'assit à côté de l'adolescente.

- Qu'est ce qu'il t'a fait ?

- Il est revenu et on a parlé enfin, je lui ai parlé, il ne m'a rien dit si ce n'est qu'un soupir. Je ne me sentais pas bien du tout... Et, lorsque ma mère m'à appelée, il est partit et m'a juste dit « Excuse moi » ! Adrien s'est enfuit juste après.... Sans se retourner.

- Ce garçon est un vrai mystère. Pourquoi t'ignore t'il comme ça ?

- Je sais que j'en suis la fautive. J'ai été tellement méchante avec lui lorsqu'il venait me rendre visite pour prendre de mes nouvelles. Et j'ose dire que je l'aime. Je ne le mérite pas !

- Marinette c'est lui qui ne te mérite pas en réagissant comme ça.

La bleutée continua à sécher ses larmes à l'aide d'Alya.

- Dans deux jours, il accourra pour s'excuser Marinette ! Tu peux me croire. S'exclama la future journaliste en passant son bras au dessus de celui de sa meilleure amie.

À nos actes manquésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant