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Marinette émergea avec tranquillité, elle ne parvenait toujours pas à se remettre de son akumatisation. Elle ressentait la douleur de la veille, la peur et enfin l'immense tristesse qui la rongeait. Le départ d'Adrien, ce regard si triste et rempli de tendresse qu'il lui avait accordé avant que la jeune femme ne disparaisse. Ses yeux la hantaient à tel point que l'adolescente avait l'impression de le voir partout. La jeune femme s'extirpa maladroitement de ses draps mais se sentait changée, comme si son corps avait rapetissé de quelques centimètres. Ses cheveux semblaient plus courts. Mais elle ne désira pas y faire attention.
Elle s'écroula en s'enroulant les pieds dans ses draps et réussit à saisir son portable. Sans grande surprise il était très tard. Mais ce qui la troubla, ce fut la date.

13 novembre.

La veille c'était pourtant bien le 3 octobre...

Marinette commença alors à se poser des questions. Premièrement, elle avait comme rapetisser, deuxièmement, ses cheveux n'étaient plus lâchaient mais attachés en deux couettes. Pourtant, c'était une chose qu'elle ne faisait plus depuis son entrée au lycée car elle n'était plus une enfant. L'adolescente se releva maladroitement et pianota sur son portable le numéro d'Adrien.
Son message le plus récent n'était pas celui rempli de haine qu'elle lui avait envoyé peu avant son akumatisation, c'était une conversation tout à fait banale. Des images commencèrent à remonter en elle et une immense déception baignée de larme apparut sur le visage de la bleutée lorsqu'elle comprit que ces quatre années perdues entre souffrances et amour n'était qu'un rêve. Un rêve pourtant si intense qui avait fait d'elle une personne différente, plus sur d'elle.
Mais cela n'avait pas que des points positifs.

A présent, Adrien ne l'aimait plus. Chat Noir n'était plus Adrien mais bien deux personnes différentes. Et à ce jour, elle ne pouvait s'empêcher de voir son chaton comme celui qu'elle aime tout comme le mannequin. Alors, cela voulait certainement dire que...

- TIKKI ?! S'écria la jeune fille avec espérance.

- Enfin réveillée ? Cela fait presque douze heures que tu dors. Tu n'as pas arrêté de pleurer et de répéter que tu aimais quelqu'un mais qui ? Ça c'est un grand mystère ! Rigola la petite coccinelle en sortant de derrière le bureau de Marinette.

Le regard de la brunette s'éclaira d'une lueur euphorique. Elle prit sa petite kwami dans ses deux mains et la serra contre elle en pleurant.

- Tu m'as tellement manqué Tikki ! J'ai crus que je t'avais perdu pour toujours.

- Enfin Marinette, on s'est vue hier soir. S'étonna t'elle. Tu as peut être de la fièvre....

- Je vais très bien c'est juste que j'ai fais un rêve cette nuit. On m'avait prit mon miraculous. Pendant quatre ans j'ai dû vivre sans toi et Paris avait une nouvelle Ladybug. Elle était blonde et essayait de me prendre MON chaton.

L'entité s'étonna. Depuis quand l'adolescente considérait ainsi son coéquipier ? Il lui semblait qu'elle le trouvait prétentieux, imbu de sa personne et maintenant elle lui annonçait que dans son rêve une fille avait essayé de lui prendre Chat Noir ? Si Adrien était au centre de tout ça la kwami l'aurait compris mais, pourquoi c'était le héros masqué troublait à ce point sa porteuse ?

La bleutée entendit soudainement sa trappe s'ouvrir et ordonna à sa kwami de se cacher ce qu'elle fit sans demander son reste. Ce fut Alya qui apparut. Contrairement à ce qu'elle attendait, la journaliste ne la regarda pas la mine grave mais la fixa avec un sourire rieur.

- Bien dormi ? Je te rappelle qu'on était censé se retrouver il y à une heure devant la Tour Eiffel. Il est 13 heures...

- Excuse moi je viens de me lever. Marmonna t'elle avec tristesse.

Tout ce qui lui était arrivé pendant quatre années n'était qu'un rêve. C'était complètement impossible. Adrien l'aimait toujours n'est ce pas ?
Alya se mit à rire en voyant le visage fatiguée de la bleutée. Elle avait dormi pendant douze heures et pourtant on aurait dit qu'elle venait de sortir d'une nuit blanche.

- Je te laisse t'habiller ! Adrien et Nino sont déjà là bas ils nous attendent. Tu me rejoins en bas !

Adrien....Marinette allait enfin le revoir. Pourtant tout cela ne la rendait pas du tout heureuse. Elle avait peur. Peur de se retrouver face au garçon qui à hanté son rêve pendant près de quatre ans dans un monde parallèle. Finalement, peut être que son miraculous n'était pas si indispensable que ça et qu'en vérité c'était Adrien à qui elle aurait du penser.



Le blond s'était assit sur un banc. Le froid hivernale lui glaçait le sang tandis qu'à ses côtés, Nino écoutait de la musique dans le plus grand des calmes. Où était elle...Il ne voulait qu'une seule chose. Revoir son visage, lui parler, lui avouer ses sentiments...A nouveau pouvoir lui dire "Je t'aime" sans qu'une Ladybug beaucoup trop jalouse qui lui coure après en menaçant de tuer sa dulcinée. Ce rêve était décidément beaucoup trop réel pour n'être que ça. En une seule petite nuit, il avait compris l'identité de sa Lady, ses sentiments pour Marinette et les problèmes de la vie.

- Salut les garçons ! S'exclama Alya en arrivant, Marinette marchant un peu plus loin.

Les yeux baissés, elle regardait ses doigts comme stressée.
La journaliste fit la bise à Nino sous les yeux étonnés du blond. C'est vrai qu'à présent ils étaient des amis complètements ordinaires. Pourtant ils étaient complètements amoureux l'un de l'autre cela crevait les yeux.
Adrien se redressa et partit à la rencontre de Marinette qui n'osait pas le regarder dans les yeux. Elle commença à balbutier quelque chose d'incompréhensible mais le garçon l'arrêta en posant ses mains sur ses épaules. 

- Calme toi Mari. Rigola t'il essayant de rester le plus naturel possible. Est ce que tu vas bien ?

- Je...Heum...Oui enfin je suppose.

Ça y est ça recommence. Adrien la voit à nouveau comme une amie et elle recommence à bafouiller. N'ont t'ils rien apprit de ce rêve ?
Le blond poussa un long soupire tandis que Nino avait emmené Alya à part pour lui parler de l'attitude étrange de son ami.

- Je trouve Adrien étrange depuis ce matin. Quand je suis venu le chercher ce matin il m'a demandé comment allait Marinette ! Il a prétendu qu'elle avait été akumatisé...

- Le blondinet ne serait il pas amoureux ? Rigola la journaliste elle aussi intriguée.

- Ça ne lui ressemble vraiment pas ! Depuis quand Adrien changerait de cible aussi facilement ?



Les deux héros s'étaient tournés le dos chacun songeant à sa situation. Marinette sentait une immense tristesse la parcourir alors que le blond souriait. Il devait lui dire, se mentir plus longtemps ne lui servirait vraiment à rien.

- Marinette il faut qu'on parle.

À nos actes manquésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant