Épisode 14 - La Maison

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Nous voyons au loin une camionnette grise métallisée s'approcher. Arkaig est au volant. Il a réussi ! J'ai réussi ! Nous allons pouvoir quitter cet endroit maudit et rentrer enfin à la maison. Le club des sept se précipite dans le véhicule et Arkaig démarre en trombe. Je suis à l'avant à ses côtés pour lui indiquer le chemin. Nora est assise à l'arrière entre Christine et Jelie. Isa est heureuse de constater qu'Arkaig s'en est sorti. Et Anaïs n'arrête toujours pas de pleurer. Ce sont sans doute les hormones. Ben est toujours dans un état second. J'espère qu'il se tiendra tranquille jusqu'à ce qu'on arrive à la maison.

Le silence est très lourd dans la camionnette pendant qu'Arkaig nous conduit avec prudence. Tous les passagers ont peur d'un nouveau drame, mais surtout, ils ont peur de la suite.

- Je vais tous vous sortir de là, je déclare fièrement. J'ai des amis hauts placés. Si vous me laissez le temps d'échafauder un plan, vous vous en sortirez tous indemne. Ben et Arkaig s'en sortiront sans chefs d'accusation.

- On est des victimes, nous ! s'insurge Jelie. On n'a rien à voir avec leurs agissements ! Je veux juste rentrer chez moi !

- Je comprends, Jelie. Mais nous devons tous avoir la même version des faits. Sinon on devient tous complices de ces meurtres.

- Je ne suis complice de rien du tout ! s'énerve-t-elle.

- On va se calmer, tempère Christine. Alan est notre idole, il veut notre bien. On devrait lui faire confiance. Quand on sera dans sa maison, on pourra appeler la police et leur donner une version qui ne tachera pas notre avenir.

- Exactement, Christine ! La vraie coupable ici, c'est Nora. C'est elle qui prendra tout sur le dos. C'est d'ailleurs à cause d'elle qu'on en est là, je réponds avec assurance.

Nora lève les yeux et me jette un regard furtif. Elle est sous le choc de son pseudo exécution, mais je suis sûr qu'elle va bientôt reprendre ses esprits et tout faire pour s'en sortir. Je n'en attends pas moins d'elle. Le combat va être féroce, mais c'est ce que je veux. Je désire du sang, des cris, de la terreur, des pleurs et de l'angoisse. C'est ce que j'aurai si on arrive à entrer dans ma maison. Les pauvres ne savent pas ce qui les attend !

Les quinze minutes qui suivirent furent vraiment silencieuses. La tension semble monter d'un cran. Nous sommes enfin arrivés dans la maison installée au beau milieu d'un champ abandonné. La clôture couvre tout le périmètre et de grandes barrières s'ouvrent à notre arrivée. Je souffle de soulagement. Nous y sommes ! Mon plan va enfin pouvoir commencer !

Une fois à l'intérieur, les barrières se ferment définitivement derrière nous et la grande porte de garage s'ouvre pour nous accueillir. J'invite alors mes invités à descendre de la camionnette. Pendant que la porte du garage se referme, je leur indique qu'on peut se rendre dans le salon en empruntant des escaliers qui nous y amèneront directement. Quand nous arrivons tous au living, les sept sont stupéfaits par la beauté des lieux. De grands divans en cuirs pourront les accueillir dans un salon qui contient un téléviseur dernier cri, un bar rempli d'alcool en tout genre, un billard, des cigares, une chaîne HIFI dotée de la toute dernière technologie. Le salon donne sur une salle à manger garnie d'une grande table de douze personnes, une cheminée en marbre et de cadres de grands peintres.

Une porte vitrée laisse paraître une belle terrasse où une piscine les attend pour les moments de détente. Le barbecue, pas très loin, leur donne déjà l'eau à la bouche. Leurs yeux brillent comme s'ils étaient déjà tous morts et qu'ils arrivaient au paradis.

- Installez-vous ! je m'exclame souriant. Tout cela est pour vous. Si vous voulez vous rafraichir, il y a plusieurs salles de bains à l'étage et vous avez tous accès à vos chambres.

Jusqu'à la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant