Épisode 21 - La trahison

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Un plexiglas. C'est un plexiglas que Christine voit apparaître quand elle appuie sur le bouton. Le mur latéral de sa chambre s'ouvre littéralement en deux, laissant découvrir un plexiglas transparent qui donne sur une autre chambre. Et là, c'est l'horreur. Ses deux fils de 10 et 8 ans sont enfermés dans la chambre voisine. Un plexiglas qui sert de mur les sépare. Elle peut les voir, coller à la vitre en train de l'appeler en pleurant. Mais elle ne les entend pas ! Anéantie par la douleur, elle s'approche du mur de verre et tente de calmer ses enfants en posant ses mains sur la vitre. Elle pleure avec eux, elle crie avec eux, elle tombe au sol avec eux. Mais rien n'y fait. Ils sont emprisonnés. Tout comme elle.

Soudain, un nouveau message apparaît sur l'écran. On lui demande d'ouvrir le deuxième tiroir de la commode. Elle s'exécute en pensant trouver une clé qui lui permettra d'accéder à la chambre de ses enfants. Mais au lieu de cela, elle découvre un long couteau de cuisine.

« Tuer pour ne pas être tuée » explique un deuxième message. « Si vous tenez vraiment à vos enfants, prouvez-le. Tuez pour ne pas être tuée »

Christine se laisse tomber au sol, incrédule. Épuisée, elle rampe à terre jusqu'au plexiglas. Ses enfants la regardent, impuissants. Engloutie par la douleur, elle pose la main sur celle de son fils ainé en faisant de la tête un signe rassurant. « Tout va bien se passer » chuchote-t-elle avant de rassembler ses dernières forces et se relever.

Cette fois-ci, elle n'a pas le choix, elle est prête à tuer pour ses enfants. Qui ne le serait pas ?

Dans sa chambre, Nora n'en peut plus d'observer la souffrance de ses acolytes. Elle ne peut rien faire pour les sauver ! Emprisonnée entre ces quatre murs, en attendant son exécution, elle ne peut que pleurer en même temps qu'eux. Chacun d'eux a appuyé sur le bouton. À présent, ils se retrouvent tous avec une arme. Ben a reçu l'arme qui a servi à tuer son frère. Anaïs un couteau de cuisine, comme Christine. Le cadeau d'Isa est plus original, c'est une batte de baseball. Seul Arkaig n'a pas d'arme.

Soudain, Nora constate que toutes les portes des chambres se déverrouillent. Elle se précipite sur la sienne, malheureusement, elle est toujours fermée. Les caméras de surveillances commencent à bouger. Chaque carré du téléviseur montre et suit une personne.

Christine est la première à quitter sa chambre. Le couteau dans le dos, elle descend au salon. Arkaig en fait de même. Isa suit la cadence. Tremblant, Ben place l'arme dans son pantalon et descend à son tour. Quant à Anaïs, elle décide de rester couchée sur son lit, paralysée par la peur.

Pendant ce temps-là, Jelie remonte dans la pièce secrète où je l'attends avec impatience. J'ai regardé les images avec une telle délectation que j'en suis tout excité. Le massacre va bientôt commencer, c'est à présent la partie la plus croustillante. Qui va mourir en premier ? C'est toujours la question que j'adore me poser.

- Alors ? je demande à Jelie quand elle ferme la porte derrière elle. Pourquoi tu n'as pas tiré sur Nora comme je te l'ai demandé ?

- Tu l'as dit toi-même, Nora est innocente dans cette histoire. Pourquoi la tuer ?

- Depuis quand joues-tu cavalier seul ? je rétorque presque énervé.

- J'ai pensé qu'il fallait tout d'abord s'en tenir au plan initial. Elle devait voir les mêmes images que toi. Tu as dit toi-même qu'elle était la gardienne de ta conscience.

- Eh bien, j'ai changé d'avis.

- Tu m'as caché qu'elle était la meilleure amie de Lena. Pourquoi ? Tu m'as fait croire que c'était un hasard si elle était là. Tu m'as menti, réplique-t-elle sur le même ton que moi.

Jusqu'à la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant