Chapitre 4 : Prisonnière

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Je publie le mercredi normalement, ce retard est dû a un problème de réseau... 


Je voulus ouvrir les yeux mais une douleur violente à l'arrière du crâne m'en empêcha. La nausée me prit et je dus me faire violence pour ne pas régurgiter ce que mon estomac contenait. Je me recroquevillai sur moi-même sans ouvrir les yeux. Mon ventre se tordit de nouveau. Il fallait que je fasse des mouvements plus lents. Je me trouvais sur une surface dure et froide qui me faisait souffrir à chaque mouvement. Où-est-ce que j'étais ? Je ne me rappelais pas bien. J'avais été en ville et puis...

Tout me revient en mémoire. La fusillade, la course, la panique, les tatouages et... Je ne pus retenir ma bile. Elle se déversa sur le sol, me tordant de douleur. Ma tête me vrilla dans la seconde. Il savait bien frapper l'abruti qui m'avait emmené ici. Je me recroquevillais de nouveau sur le sol, couvrant ma tête de mes bras. La peur me transperçait de part en part. Qu'est-ce qu'ils allaient me faire maintenant ? Encore une fois, je décidais de garder les yeux fermés, de peur de ce qui m'attendait si je les ouvrais. Je savais que la politique de l'autruche n'était pas la meilleure, mais la peur et la douleur qui me tordait le ventre ne me laissait pas réfléchir posément.

Personne ne me força à ouvrir les yeux cette fois. Mes ravisseurs me laissèrent pleurer à ma convenance. Chaque sanglot transperçait ma tête d'une violente décharge électrique. Il se s'écoula plusieurs... heures ainsi. Sans que je puisse cesser de pleurer. Toutes les larmes de mon corps passèrent à travers des peurs enfouies depuis longtemps. Comme si rien d'autre n'existait. Rien d'autre que ces souvenirs maudits. Pourtant, tout me ramenait sans cesse au présent. Le sol froid, mon épuisement, la douleur dans mes muscles, mes pleurs... ou la solitude.

Je me demandais si ma mère allait bien. Elle n'avait pas pu me retenir, mais j'espérais qu'il ne lui était rien arrivé. Je ne tiendrais pas le coup sinon. Je ne pourrais jamais me relever si je n'avais pas l'espoir de revoir son visage un jour. Mes pleures se tarirent alors que je l'imaginais me prendre dans ces bras et me chuchotais que tout irait bien, que mon père venait me chercher. Je finis par m'endormir, bercée par le son de leur voix dans ma tête.

Je fus réveillée par une odeur forte et désagréable. Il me fallut plusieurs secondes pour que mes idées se replacent. Que je me rappelle que tout cela n'était qu'un rêve. Mes parents n'étaient pas là avec moi. Mais j'étais certaine qu'ils me cherchaient et qu'ils ne tarderaient pas à me retrouver. J'en étais convaincue. Mon père me recherchait, et il ne s'arrêterait que lorsqu'il m'aurait retrouvé. Je pris une grande inspiration avant d'ouvrir les yeux et de me relever doucement. Une douleur vive au ventre me fit étouffer un cri. Je relevai mon t-shirt avant d'ouvrir de grands yeux.

Mon ventre était d'un violet si foncé qu'il en paraissait noir. Je me remis à pleurer. Finalement, j'avais encore quelques larmes à verser. Je serrai la mâchoire. Je ne pouvais pas me permettre de m'apitoyer sur mon sort. Mon père était un héros, et il fallait que je sois digne de lui. Mes ravisseurs m'avaient frappée alors même que j'étais inconsciente. Ils ne méritaient pas mes larmes s'ils avaient si peu d'honneur.

Ma respiration était haletante alors que je n'avais pas quitté la position assise. La nausée me repris, mais je me contenais cette fois. L'odeur que le dernier vomi avait laissée était déjà assez désagréable comme ça. Malgré les heures qui c'étaient écoulées, personne n'était venu me rendre visite. Je ne m'en plaignais pas. Ça m'avait laissé un peu de répit. Un répit nécessaire pour chasser mes idées noires. Je décidais de me relever doucement pour examiner la pièce. Je grognais alors que chaque mouvement me tirait une grimace de douleur. Lorsqu'enfin je finis de me relever, je jetai un regard autour de moi.

La pièce était vide. Il y avait quatre murs gris et sale, que des éclaboussures de sang décoraient, un plafond moisi et une porte, lourde et blindée. Formidable. La seule entrée de lumière était en haut du mur à ma droite. Il s'agissait d'une petite lucarne, entrouverte, où une belette aurait eu du mal à passer. Alors moi, et dans mon état, n'en parlons pas. Je crus voir qu'il faisait nuit. Je grimaçai en tournant la tête. Je touchai l'arrière de mon crâne avec appréhension. Mes cheveux poisseux confortèrent mon inquiétude. Mon agresseur avait quoi dans la main pour faire autant de dégâts ?

La porte s'ouvrit avec fracas, rompant le fil de mes pensées. Un homme d'une vingtaine d'années entra, suivi d'une femme du même âge. Mes ravisseurs. Ils étaient faciles à reconnaitre avec leurs immenses tatouages. Celui que j'avais vu dans la rue représentait un katana dans les crocs d'un tigre. Mais la femme en possédait un autre, moins apparent. Je n'en voyais que la moitié de là où j'étais, mais il devait s'agir du Ying et du Yang entouré... Je plissai les yeux sans réussir à distinguer quoi que ce soit.

J'eus un petit sursaut en entendant la femme parler. Mon niveau de japonais étant toujours aussi élevé, je ne compris pas l'intégralité de ses ordres. Je compris tout de même qu'elle me demandait de regarder le point que son doigt indiquait. Il n'y avait rien. Sauf un mur plein de sang. Voyant que je ne comprenais pas, elle s'agaça et cria quelque chose à son homme de main. Il fronça les sourcils avant de s'avancer vers moi. Je déglutis avant de me ratatiner contre le mur.

Il attrapa mon bras sans ménagement et me jeta contre le mur qu'elle avait pointé. D'accord, elle m'avait demandé de me déplacer. Je tombais par terre, ma tête tournant violement. Je voulu me relever mais une semelle s'écrasa contre ma joue, alors que le gout du sang emplissait ma bouche. Je fis abstraction de la douleur comme je pus lorsque la femme s'accroupi devant moi alors que son garde maintenait toujours ma tête au sol avec son pied. Elle se mit à parler et je dû me faire violence pour comprendre un minimum ce qu'elle me disait. Hormis les insultes, je compris que c'était une Yakuza. Mais ça, je le savais déjà. En revanche, ce que je ne savais pas, c'est qu'elle avait besoin d'attendre quelqu'un, leur chef sûrement, avant de s'occuper de moi.

Elle se releva et son homme de main finit par me lâcher la tête. Elle s'arrêta sur le devant de la porte et se retourna. J'eus juste le temps de comprendre l'ordre « frappe » avant de me prendre un coup dans le ventre. La violence du choc me fit recracher de la bile et me recroqueviller instantanément. Je la vis sourire avant d'ouvrir la porte et de rappeler son homme de main. Ils me laissèrent seule et en piteuse état. Tout mon être était transit de froid, me faisant trembler de la tête au pied. Et tout mon corps était secoué de spasmes violent. Les décharges de douleur qui traversaient alors ma chair m'obligeaient à rester recroquevillée sur moi-même une nouvelle fois, sans pouvoir bouger d'un millimètre. C'était comme si chaque cellule de mon organisme refusait d'acceptait autre chose que la douleur. Je ne trouvais même plus la force de maudire celui qui venait de m'infliger ça.

Après un long moment, mes spasmes finirent par se calmer. Je décidais de rester immobile, ayant peur de raviver des douleurs déjà trop présentes dans mon ventre. L'odeur de mon vomit était insupportable. Et moi qui avait bêtement pensé que ma situation ne pouvait pas se dégrader. Ils venaient de me montrer de manière convaincante que si, elle pouvait parfaitement se dégrader. Au moins, de ce que j'avais compris, je ne les reverrais pas avant un moment.

Je me mis à prier pour que celui que je pensais être leur chef ne revienne pas avant un long moment. Un très long moment. Je ne savais pas ce que mes ravisseurs me feraient lorsqu'il serait là, mais je n'avais pas vraiment envie de le savoir. Pourtant, je savais que mon état nécessitait des soins. La plaie sur mon crâne avait peut-être causé des dégâts plus sévère qu'une coulée de sang. Et les possibilités d'infection étaient nombreuses, surtout si je restais couchée dans mon vomit. Quand aux blessures dont mon ventre était paré, je n'étais pas sûre qu'elles ne cachaient rien de plus grave. Sans parler du fait que j'avais besoin d'eau.

Pour résumé, j'avais le choix entre rencontrer ce chef et finir... Dans une situation bien pire que celle-ci, ou dépérir dans cette cellule aux murs trop lisses. Pas la peine d'essayer de sortir, la porte était lourde et fermée par un digicode et la lucarne était bien trop haute pour que je puis y accéder. Autrement dit, j'étais coincée ici jusqu'à ce que soit mon père soit le chef des ravisseurs vienne me chercher.


Little AngelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant