Seul le silence lui répondit. Il parut satisfait puisqu'il sourit calmement. Avant de m'entraîner en dehors de la pièce. Je ne pus m'empêcher de penser qu'il transgressait l'une des règles qu'il avait lui-même énoncé lorsqu'il avait accepté que je reste sous l'aile d'Ayano. « Tu ne devras jamais quitter l'enceinte de cette planque ». Mais après tout, c'était lui le chef, il avait bien le droit de transgresser ses propres ordres.
Et puis, je n'étais plus tout à fait moi. Que ce soit la robe, le maquillage ou bien encore mon état d'esprit, j'avais bien changé depuis cette entrevue. Je n'étais d'ailleurs pas sûre de pouvoir un jour redevenir cette fille-là. Si par un heureux hasard je réussissais à rentrer chez moi un jour, je n'étais pas sûre de pouvoir oublier toute cette histoire. Même si je passais mon temps à essayer de m'en persuader, il était clair que ça ne marchait pas. Et lorsque l'air frais glissa contre mon visage, j'en fus certaine. Il resterait toujours quelque chose de différent en moi.
Nous fûmes accueillis par trois hommes en costumes très élégants posté devant une voiture noire aux vitres teintées. Ils semblaient surentraînés et j'étais presque certaine qu'ils étaient aussi communicatifs qu'une armoire à glace mais ils avaient le mérite d'être... communs. Ils ne sortaient pas spécialement de l'ordinaire si bien que j'aurais certainement étais incapable de les reconnaitre dans une foule si on me l'avait demandé. Connaissant celui qui m'accompagnait, il était peu probable que ce soit une coïncidence.
A peine arrivais-je à leur hauteur que l'un d'entre eux sorti un sac de toile. Je reculai d'un pas, présentant trop bien ce qui allait arriver. Ren resserra sa prise autour de mon bras pour éviter que je ne m'échappe et chuchota quelque chose à l'homme de main possédant le sac. J'avais seulement compris qu'il devait faire attention. A qui ou à quoi, cela restait un mystère. Je secouais mon bras pour me dégager mais cela ne fit qu'agacer leur chef qui se retourna brusquement vers moi :
- Arrête de gesticuler ou je te force à avaler des calmants. Et je te préviens tout de suite, je dose beaucoup moins bien que ma sœur.
Je lui lançais un regard noir qui ne fit qu'agrandir son insupportable sourire. Je cessais de bouger alors que l'autre plaçait le sac sur ma tête. J'entendis une portière s'ouvrir et Ren... le chef tirer mon bras pour que je le suive. Je suivis le mouvement sans rien voir que de petits points de lumière. Je serrais les dents et tentais maladroitement de m'assoir alors que Ren soupirait derrière moi.
Une fois installée, il lâcha mon bras et referma la portière. J'entendis la portière de l'autre côté s'ouvrir et quelqu'un s'installer. Je reconnu le chef alors qu'il lâchait un énième soupir sans raison apparente. Ou alors il y avait bien une raison mais je ne la voyais pas. Je tentais de deviner les formes à travers le sac en toile mais rien n'y faisait, ce truc était bien trop épais. Je finis par abandonner et me caler contre le dossier de mon siège.
Deux coups furent frappés sur une des portières et la voiture démarra dans le silence de la nuit. Je me sentis très vite nauséeuse mais l'idée de me vomir à la figure étant peu ragoutante, je décidais de fermer les yeux et de penser à autre chose. Cela ne marcha étonnement pas ma respiration commença à s'accélérer. Je n'avais pas l'impression d'aller à une soirée, seulement celle d'être emmenée dans une ruelle sombre où l'on laisserait mon corps sans vie. Je grimaçais alors que mon cœur semblait sur le point de défaillir.
Il me fallait de l'air, et vite. Je cherchais les boutons pour ouvrir une fenêtre quand une main m'attrapa vivement. D'accord, je n'avais pas le droit d'ouvrir la fenêtre. Je sentis la bile remonter le long de ma gorge et me brûler l'œsophage. Je toussai alors qu'une ceinture semblait glisser non loin de moi. Je compris que le chef c'était détaché lorsqu'un corps se colla à moi. Sa peau était aussi brûlante que pouvait l'être son regard et je me surprise à trouver cela réconfortant.
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Little Angel
AcciónLe monde a atteint un pic de pollution critique, tuant une grande partie de la population mondiale. Mon père est le sauveur de l'Humanité. Ou presque. A 17 ans, et je suis obligée de le suivre dans une mission diplomatique au Japon. Les Yakuzas ont...