Réveillé par un bruit bizarre, j'émergeais de mon sommeil. Dans un grognement d'ours, je clignais plusieurs fois mes yeux. Mais étrangement, je sentais quelque chose me coller. Oula. C'est quoi encore ce vieux truc... Je sentais aussi un courant d'air chaud taper dans mon cou, mes muscles se crispant en même temps que je comprenais ce qu'il se passait. Ce truc agglutiné contre mon torse, c'était... elle.
Qu'est-ce qu'elle fout là bon sang !
— Mais tu fais quoi, oh ! m'exclamai-je, en bondissant déjà hors du lit.
Une fois sur mes pieds, je regardais la fleuriste s'étaler sur le lit, visiblement très bien installée ici. Elle s'étirait un court instant, en remontant également ma couette jusqu'à son cou.
— Je rêve. Ouais je rêve.
Bien entendu la demoiselle faisait la sourde. Elle prit simplement mon oreiller pour se le placer sur son visage et échapper un long soupir.
— Mmm... Encore deux heures, s'il te plaît... J'appellerai ensuite mon serrurier, grommela-t-elle.
— Lève tes fesses et vite ! continuai-je, avant de revenir vers mon lit.
Je venais lui retirer ma couette sans aucune gêne. Je commençais après à sauter sur le matelas, pour la faire bouger dans tous les sens et espérer la faire se lever.
— Debout sale idiote ! Tu as assez profité, donc bouge d'ici, repris-je dans un grognement, en la voyant rouvrir ses yeux bleus.
— Tu m'as préparé le petit déj au moins ? me demanda-t-elle d'une voix encore endormie, avec un sourire niais aux lèvres.
Immédiatement j'attrapais mon coussin pour lui balancer en pleine figure. Violette râlait aussitôt, tandis que je partais dans ma cuisine.
— Habille toi et pars ; tu n'habites pas ici je te signale, lanças-je une dernière fois, avant de partir me préparer mon café.
Ouais. J'aurai vraiment dû la laisser dans le hall, toute seule.
— Tu m'as acheté un pain aux raisins ou pas ? me questionna une voix sortie de nulle part.
— Euh ? Tu sais qui est le patr...
Ma phrase se coupa en même temps que mes yeux croisaient sa tenue. Oh putain. Et quelle tenue, je vous en prie.
— Pourquoi tu portes mon... t-shirt, mon... short et même mes... chaussettes ? demandai-je dans une voix basse, totalement consterné par ce que je voyais devant moi.
Non mais quel caractère de merde cette fleuriste, je vous jure. Je sais qu'elle fait tout ça pour me faire payer le coup du braquage d'hier, c'est clair.
— Quoi ? Il fallait bien que je me change ; je n'allais pas rester en pyjama. Puis je n'avais pas envie de remettre mes habits d'hier ; ils sont tachés.
— Euh, attends la naine. Je réitère ma question d'hier soir. Tu te crois chez ta mère ou pas ?
Je regardais Violette droit dans les yeux, les sourcils froncés. Bien entendu la chieuse faisait de même, mais en haussant en plus ses épaules d'un air nonchalant.
— Merci de m'héberger ; c'est trop mignon en tout cas. Tu remontes vraiment dans mon estime, déclara-t-elle, en me volant mon croissant qui était posé sur la table.
Elle croqua sans tarder dedans, en m'adressant en même temps un clin d'œil.
— J'ai mis du poison dedans, renchéris-je, alors qu'elle continuait de me fixer.
VOUS LISEZ
Love Colors
Teen FictionQuand Violette gifle un parfait inconnu aux cheveux bleus et aux gestes déplacés à la bibliothèque, il va de soi qu'elle escompte ne jamais le revoir ! Pourtant les voici invités à la même soirée et contraints à se fréquenter à cause (ou grâce ?) d'...