Ciel
Violette se retenait de m'en mettre une. Ah ouais, c'était sûr.
Les sourcils froncés, les yeux braqués sur moi, elle laissait échapper un long soupir, essayant sûrement de s'apaiser. Elle resserrait contre elle la boule de poile et finissait donc de se calmer.
— Désolé. J'ai été trop loin. Je rigolais.
— Waouh, tu t'excuses. C'est incroyable, soupira-t-elle, tandis que la petite bête miaulait.
— Ouais j'y arrive parfois. Bon, tu vas m'aider pour le chaton ou pas ? Je n'ai jamais eu d'animaux de ma vie et je ne sais pas quoi faire.
Bon j'avoue. C'est aussi une très bonne excuse pour qu'elle traîne un peu avec moi. J'en avais marre de toujours la voir coller aux basques de l'autre débile.
— Désolée mais je suis occupée ce soir. Tu peux essayer de demander aux vendeuses là-bas. Je suis certaine qu'elles seront ravies de t'aider, répondît Violette, avant de me redonner dans les bras ma petite chatte.
— Tu es sérieuse ? Tu me laisses seul dans cette galère ?
— Non. Les jolies blondes t'attendent là-bas. Allez, bonne soirée à toi et à ta nouvelle petite amie toute poilue.
Si elle croyait qu'elle allait pouvoir m'échapper pour qu'on se capte par hasard dans deux semaines, et bien elle se trompait bien !
— Bon... Je vais peut-être la remettre dans la rue alors... Elle avait plus ses habitudes là-bas qu'avec moi... Après tout je...
— Tu vas faire quoi ?! me coupa subitement Violette, en se retournant.
Ouaip. Ça fonctionne.
— Je ne sais pas m'en occuper. Je ne sais pas ce que ça mange, boit, ce qu'il faut en fourniture, etc... Dans la ruelle elle avait son petit carton, son petit nid quoi.
Violette restait la bouche ouverte, ne tardant pas plus pour revenir près de moi. Elle me reprenait ma petite chatte des bras, la serrant tout contre elle avec un regard choqué.
— On la garde. Hors de question qu'elle reparte dehors, gronda-t-elle sèchement, un énorme sourire se plaquant déjà contre mes lèvres.
— On ? répétais-je, amusé.
Violette leva les yeux, chuchotant de simples paroles à la boule de poile mi grise mi blanche.
— Allez prend un cadi, on va acheter ce dont elle a besoin.
— Bien chef ! m'esclaffais-je, ravi de la tournure de cette soirée.
Ah. Je ne regrette vraiment pas d'avoir croisé ce chaton dans la rue.
Les mains pleines de sacs, remplies d'un tas de truc pour la petite boule, nous nous dirigions vers ma voiture. Je ne savais pas qu'un entretien d'un chaton coûtait autant.
Heureusement que je n'ai pas payé la petite, quand même. Ça valait grave le coup de la choper entre deux poubelles et de la cacher sous mon écharpe.
— Tu viens chez moi du coup ? demandais-je, en jetant un coup d'œil à ma fleuriste préférée.
— Ah bon ? Parce que je dois aussi te suivre jusqu'à là-bas ?
— Je te rappelle que tu es aussi la mère de cette petite fille. Elle a besoin de toi. Puis je ne sais pas comment je dois m'en occuper une fois arrivé chez moi.
— Tu es chiant, grommela-t-elle, avant que nous nous installions sur nos sièges.
— Sache que je fais tout cela pour elle et rien que pour elle. Ne va pas t'imaginer des choses, reprit Violette.
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Love Colors
JugendliteraturQuand Violette gifle un parfait inconnu aux cheveux bleus et aux gestes déplacés à la bibliothèque, il va de soi qu'elle escompte ne jamais le revoir ! Pourtant les voici invités à la même soirée et contraints à se fréquenter à cause (ou grâce ?) d'...