❝PROLOGUE ; UN PEU D'ALCOOL❞

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Je peux vous dire que lorsque je me suis levée ce matin, j'avais pas du tout imaginé cette journée comme ça

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Je peux vous dire que lorsque je me suis levée ce matin, j'avais pas du tout imaginé cette journée comme ça.


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Appartement 192, Station Méca
18h17, 26 septembre 2147


J'approche de la porte de l'appartement. Je prie pour qu'il me reste mes tickets de nourriture, que je puisse manger ce soir. Dans le meilleur des cas, ma mère ne les aura pas dépensés pour s'acheter de quoi se saouler. Des fois je me demande ce qui arriverait si je les cachais pour que je puisse les utiliser moi-même.

J'entre dans l'appartement et ce que je vois ne me surprend même pas.

- Salut m'man, il en reste un peu au fond de la bouteille que je boive un peu pour oublier que j'ai faim ? Raille-je le plus sèchement possible.

- Me parle pas comme ça toi ! La gnole que tu m'payes c'est ta part de loyer. Me répond-elle d'une voix pâteuse.

"Maman" était affalée sur le fauteuil sans aucune gêne, au moins deux bières vides à ses pieds. Quel accueil après une journée de travail !

- Primo, j'suis pas encore majeure, j'ai pas de loyer à te payer. Secondo, c'est toi qui te paye des bières avec mes tickets de bouffe.

Elle éclata de rire. D'un rire si fort qu'elle me faisait un peu peur je dois l'avouer.

- Et alors ? Tu vas m'dénoncer pour ça espèce d'ingrate ?

Je lève les yeux au ciel et tourne le dos à ma génitrice en marmonnant des insultes.

Ma mère n'a jamais été une mère très aimante. Bon, elle était plus gentille dans le temps mais après le départ de mon père il y a bientôt huit ans, disons que ma présence la dérangeait plus que d'autre chose. Quand à mon père, ce salopard s'est barré quand j'avais sept ans pour une autre femme. Lui non plus n'avait pas été un parent modèle en sept années : alcoolique, mysogine, il était tout ce qu'un citoyen de l'Arche de devrait pas être. Pas plus de deux ans après son départ, ma mère et moi fûment invitée à lui dire adieu avant qu'il ne soit condamné à la dérive pour vol et agression. En gros, c'était un pauvre type.

- Sort me chercher une autre bouteille, ordonna ma mère avant de me tendre deux billets de dix points de ration. Et que je ne te prenne pas à t'acheter autre chose avec !

Sa main reste tendue dans le vide, je ne bouge pas. Au bout de quelques secondes, elle s'impatiente.

- T'es sourde ou quoi ? J'ai dis une autre bière !

- T'a qu'à y aller toi-même, m'man. On va bien rigoler quand les types de la garde t'arrêteront pour ivresse en public. Et surtout pour vol de tickets de rations.

Ma mère se lève et me gifle violemment. Je lui répond par un coup de poing en plein visage et recule de plusieurs pas. Et puis maman fit une chose qu'elle n'avait jamais faite : elle me balance une bouteille qui vint s'écraser contre le mur. Elle en cassa une autre et se coupa par la même occasion. Vu le taux d'alcool dans son sang, cette conne ne doit même pas le remarquer.

- J'en ai plus que marre de ton manque de respect ! Je suis ta mère, Koda ! C'est moi qui décide ! Gronde-t-elle.

- T'es saoûle et j'suis sûre que t'a fumé un truc en plus. Tu crois vraiment réussir à me poignarder dans cet état ? Ricanais-je.

Au fond de moi, j'espérais qu'elle n'avait pas réellement l'intention de me tuer. Cette femme serait parfaitement capable d'assassiner le fruit de ses entrailles, seulement, cela la priverait de sa gnole.

- Tu sais quoi, Koda ? Sans moi t'arriverais jamais à te débrouiller. J'pourrais te jeter à la porte si je le voulais.

- Dit pas n'importe quoi, m'man. Tu reste à la maison toute la journée, pique sur mes tickets de bouffe et m'apporte rien du tout. Une alcoolo sans cœur me manquerait pas ! Répliquais-je en riant nerveusement.

- Ah oui ? Eh bien on va voir ça tout de suite.

Sans que j'eu le temps de réagir, ma mère plongea la bouteille brisée dans son propre ventre. Elle s'écroula au sol, les yeux grands ouverts, le sang coulant à flot. Je reste sans voix.

- Bordel, elle a osé cette pétasse... murmurais-je pour moi-même.

Bon, cela faisait un choc de voir quelqu'un mourir sous ses yeux. Mais voir cette vieille dingue crever me faisait le plus grand bien. Je détestais ma mère, qu'est-ce que je peux y faire ? Alors mon esprit de Méca se mit à réfléchir à toute allure. Qu'est-ce que je vais faire ? La garde va croire que je l'ai assassinée ! Il y a mes empreintes sur cette bouteille, c'est moi qui lui ai ramené celle-là hier (un miracle qu'elle soit encore là le lendemain). Et si je suis innocenté, où est-ce que je vais aller ? Le mieux c'est de partir. Je peux pas rester ici.

Quand je pense que ma mère s'est poignardée dans la simple attention de me faire la leçon... plus idiote que ça, ça doit être impossible.


 plus idiote que ça, ça doit être impossible

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(1) HEAVEN | j. murphy (✓)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant