𝐴𝑟𝑡𝑒́𝑚𝑖𝑠 : 𝐿𝑒 𝐶𝒉𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝐹𝑒́𝑙𝑖𝑛𝑠 [𝑇𝑂𝑀𝐸 2]

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A la suite d'un dernier regard dans la direction d'où elle vient, elle effectue un pas vers ces inconnus et y arrive sans problème. A mesure qu'elle avance, elle perd les derniers résidus de ce qui la construit jusqu'à maintenant et dans un regard entendu, elle fait de cette place vacante la sienne.

— Bienvenue parmi nous..., lui souffle la femme à ses côtés avant de se sentir tomber.

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— Tu parles d'une amie, râle Ofelia en plantant son regard vitreux dans le sien.

— Tu ne nous as même pas sauvé ! hurle Rosella. Tu n'as même pas essayé ! Regarde ce que tu as fait !

Leur corps est recouvert d'horribles lésions et du sang se répand sur chaque centimètre de leur peau. Alvaro est debout à leurs côtés et ses yeux renvoient un dégoût qu'elle éprouve pour sa propre personne.

— Tu aurais dû mourir avec nous..., lui reproche Rafael en apparaissant.

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Dans un sursaut, Lenora se réveille. Allongée sur un lit dur, les événements passés lui reviennent petit-à-petit : les corps jonchant le sol, les iris rougeoyantes et les cris. Pourtant, tout ce qu'elle parvient à ressentir est un profond mépris à l'égard de ses défunts amis. Culpabilité, tristesse et regret ne l'accaparent nullement. Après tout, elle le leur avait dit que la reprise de leur sortie était précoce. Que ce qu'il se passait en ville était tout sauf normal mais comme à l'accoutumé, ils ne l'avaient pas écouté et n'avaient fait qu'à leur tête.

Soudain, le visage d'Esteban lui apparait et la jeune femme ne peut s'empêcher de rejeter la faute sur lui. Et en revoyant ce lâche s'enfuir, abandonnant purement et simplement ceux qui étaient censés être ses amis, elle se sent bouillir. Une sombre colère s'empare doucement de sa personne et une irrépressible envie de meurtre émerge en elle. Surprise par cet excès de rage qui ne lui ressemble pas, Lenora se décide à se concentrer sur ce qui l'entoure.

Les pâles rayons du soleil s'infiltrent non seulement par la fenêtre à la gauche du lit mais aussi par l'énorme trou dans le plafond. Des toiles d'araignées recouvrent chaque coin de cette pièce peu accueillante et ses murs, dont la peinture s'écaille, laisse apercevoir des briques. Accompagnée du grincement du lit, la jeune femme se redresse, s'installant sur le côté, et son regard plonge directement dans celui d'une femme aux prunelles grenat. Son teint est si pâle qu'il paraît aussi blanc que sa chevelure remontée en une sublime couronne tressée.

Eblouie par la beauté du portait, Lenora s'avance, sans la quitter du regard. Son air grave, amplifié par ce rouge-à-lèvre sang, ne laisse transparaitre aucune émotion et pourtant, la jeune femme ne peut s'empêcher d'imaginer la splendeur de cette femme parée d'un sourire. Un fin collier en perle habille son cou et sa robe noire semble provenir d'une autre époque. Son émerveillement est interrompu lorsqu'un point de lumière retient son attention sur sa droite.

En baissant quelque peu ses yeux, elle remarque un bureau en bois, recouvert d'une nappe blanc cassé, et étonnement en bon état. Dans un vase allongé et d'un rouge translucide, se trouve une sublime et rougeoyante rose mise sous son plus beau jour grâce à la lueur de la bougie à ses côtés. Un léger bruit à l'opposé attire Lenora de nouveau et cette fois-ci, c'est dans son propre reflet que tombent ses yeux... rubis. 

Que lui arrive-t-il ? Stupéfaite, elle effectue un pas dans la direction du miroir et au lieu de simplement s'en approcher, elle se retrouve juste devant lui. Un coup d'œil au-dessus de son épaule lui confirme qu'elle a bel et bien traversé la pièce d'un simple mouvement. Que lui a fait cet homme ?