Peu intéressée par cette discussion, Lenora poursuit son acheminement et tombe nez-à-nez avec Ichabod. Dans d'autres circonstances, elle s'en agacerait mais actuellement, c'est un véritable soulagement et avec son aide, elle peut enfin retrouver ses appartements.
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Les jours qui suivent cet incident, Lenora jongle avec toutes les disciplines qu'elle se doit de maîtriser pour la Cérémonie qui approche à grands pas. Selon Aurel, il lui reste moins de quinze jours avant qu'ils ne quittent Londres pour la France.
Actuellement, la jeune femme est attendue par une couturière et d'un pas tranquille, elle se dirige vers son atelier dans l'aile Est. Aile dans laquelle se trouve les logis des vampires les plus gradés dont ceux d'Aurel et de la maîtresse de maison, Winnifred. De cette dernière, Lenora n'a entendu que des bruits de couloirs : une femme intransigeante, juste et d'une beauté renversantes. Voilà les seules informations que détient la Saragossane à ce sujet malgré le fait que cela fasse plusieurs semaines qu'elle réside sous son toit.
Pour en revenir à son entrevue avec la modéliste, la vampire serait tenter de croire que ce n'est qu'une banale session d'essayage qui l'attend seulement, son hypothèse est peu plausible. Comment pourrait-on lui confectionner des tenues sans ses mensurations ? A aucun moment elles ne lui ont été demandées, cela signifie donc que c'est à partir d'aujourd'hui que la création des divers habits dont elle aura besoin débute.
Un soupir lui échappe à l'idée de servir de poupée et en relevant les yeux, jusque-là perdus dans le vide, ils croisent ceux de Monsieur De BERKELEY. Lenora ne parvient pas à retenir un second soupir. Il fallait que sa route croise la sienne.
Depuis ce jour, aux portes des appartements de celui-ci, ils ne se sont pas adressés la parole. Pas par manque d'occasions mais tout simplement parce qu'elle empêche toute communication. Comme lui quelques jours auparavant, la jeune femme prend le plus grand soin d'établir plus d'un mètre de distance lorsqu'ils se rencontrent et durant ces rares situations, elle ne lui accorde pas la plus brève des œillades. Ce serait mentir que d'affirmer que son comportement de la dernière fois ne lui reste pas au travers de la gorge.
Selon les hypothèses établies le concernant, seules trois semblent probables. Un, face aux autres vampires, il a fait régner la hiérarchie entre un Ancien et un Infants. Deux, il a tout bonnement eu honte d'être vu avec un Infant face à ses semblables. Trois, il n'accepte pas l'attraction qui existe entre eux, Ancien et Infant, face aux vampire. Pour résumer, peu importe laquelle de ces versions s'avère réelle, son statut d'Infant lui cause problème.
Alors que Lenora poursuit sa route, un mouvement rapide au bout du couloir attire son attention. Ses sourcils se froncent face à l'impossibilité d'identifier l'objet de cette agitation et un fin sourire prend place sur ses lèvres au moment où elle aperçoit des mèches orangées ainsi qu'un regard émeraude dépassés du mur. Durant plusieurs secondes, la fillette la dévisage avant de disparaître pour de bon.
Dépassant la porte derrière laquelle la vampire est attendue, cette dernière emboîte le pas à la jeune fille, empruntant le couloir où elle se trouvait un instant plus tôt. Evidemment, en y arrivant, la rousse l'attend à l'opposée, sa poupée toujours entre ses doigts. De l'autre main, elle lui mime de se taire et, d'un pas lent, s'éclipse de nouveau dans un autre corridor.
S'en suit un jeu du chat et de la souris, n'en déplaise à sa raison qui lui hurle de ne pas suivre cette enfant à l'apparence frêle. Qui serait assez inconscient pour suivre un individu qui, selon un membre de la haute hiérarchie, aurait des aptitudes de sorcière ? Alors même qu'Aurel n'a cessé de lui répéter que cette race est d'une fourberie sans nom. La jeune femme serait presque exaspérée d'elle-même si son propre comportement ne l'amusait pas autant.
L'apparition soudaine d'une importante luminosité l'extirpe de ses pensées. Cette prétendue poursuite l'a menée aux portes d'une étrange structure. Le haut plafond se compose de vitres qui laissent passer les rayons du soleil. Au centre de cette pièce d'architecture ronde se tient l'inquiétante statue d'une créature bipède et si elle se fie aux reliefs présentes sur son impressionnante paire d'ailes, c'est de la chauve-souris que cet humanoïde a contracté les propriétés.
Lenora s'avance de quelques pas pour mieux l'analyser et ses yeux parcourent le moindre millimètre de cette sculpture. Ses traits s'apparentent à ceux de l'animal avec lequel ses gênes se mêlent. Il possède de longues oreilles pointues et un regard cruel. Gueule ouverte, figé dans l'action d'un hurlement conquérant, Lenora distingue sa dentition acérée et imparfaite. De ses trapèzes développées naissent deux piques qui, dans cette perspective de front, encadrent son visage.
En plus de ses mains aux griffes effilées, ses avant-bras sont chacun pourvus de d'un pouce, conférant à ses bras une étrange articulation. La finesse de cette installation est telle que son corps, par la saillance de ses côtes et de sa sobre musculature, semble être sans peau. D'étranges détails recouvrent diverses parties de son épidermes, similaires aux boursouflures de cicatrices. Ses pieds ne comptent que trois orteils et leur disposition laisse supposer que l'homme est en plein envole.
Cette figure suspend un être à l'apparence redoutable dans une posture de dominance ultime. Elle ignore qui cela représente, encore même si ce personnage a existé toutefois, elle est certaine d'une chose, elle n'aurait pas voulu se retrouver nez-à-nez avec lui. La résonnance d'un bruit stridant l'ôte de sa contemplation et lui remet en mémoire le motif de sa présence à cet endroit. Où est donc passée Charlotte ? Il est vrai que, juste avant son arrivée, elle l'a perdu de vue.
Le retentissement se fait entendre une nouvelle fois et alors que la vampire fait volte-face en direction du couloir d'où elle vient, une boule rousse fond sur elle. Sa petite paume se pose sous sa poitrine et une sensation inexplicable s'empare de Lenora, celle d'être expulsée de son corps. Instinctivement, sa main remplace la sienne, surprise et à la suite de courtes secondes à tituber, elle s'écroule.
Au début, la Saragossane regrettait de ne pas avoir croisé la jeune vampire depuis l'incident. Elle souhaitait qu'elles discutent afin de découvrir son histoire, les raisons pour lesquelles elle paraît exclue de cette habitation. La jeune femme avait également l'intention de la questionner sur ce fameux rêve. Mais, en fin de compte, pourquoi faut-il que la jeune femme soit dotée d'une telle curiosité..?
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𝐴𝑟𝑡𝑒́𝑚𝑖𝑠 : 𝐿𝑒 𝐶𝒉𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝐹𝑒́𝑙𝑖𝑛𝑠 [𝑇𝑂𝑀𝐸 2]
VampirExtrait : 《 Comment expliquer que les événements qui se produisent à Salamanque n'ont aucun sens ? Après plusieurs jours de crimes, cela va faire près de deux semaines qu'il n'y a plus eu aucun corps de trouver, aucune trace d'actes cri...