— Je te trouve particulièrement tendue, constate Lenora. Est-ce ton chignon qui est trop serré et qui cause la suppression des bienfaits du déferlement de tes ardeurs ?
Si un regard pouvait tuer, leur corps joncherait à coup sûr le sol, victime d'une terrible fusillade. Rosella leur tourne le dos et, pouffant, elles la rejoignent.
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Vraisemblablement, leur vendredi soir entre amies est en train de se transformer en vendredi soir en groupe sans qu'elles ne puissent rien y faire. Ce matin, lorsque Esteban leur a proposé pour la troisième semaine consécutive de sortir avec son trio, Lenora a eu la naïveté de penser que Rosella refuserait. Et cela, pour la simple et bonne raison qu'une tradition ne se change pas. Seulement, elle s'est rendue compte qu'elle a surestimé la qualité du raisonnement de son amie quand elle a accepté, sourire aux lèvres, en ignorant les regards explicit de ses deux acolytes.
A cette pensée, un soupir lui échappe alors que, pareil à un air de déjà-vu, la jeune femme observe ses amis plus loin. Le scandale produit par ces ivrognes n'a aucune limite et Lenora se désespère d'eux. Ils l'ont laissé en compagnie de Rafael à l'arrière et bien que sa présence lui fasse un bien fou, elle ne peut pas dénier que ses soirées entre filles lui manquent quelque peu.
— Tu es fatiguée ? s'inquiète-t-il.
— Non, je réfléchissais simplement, avoue-t-elle. Je pense qu'Esteban a envahit le cerveau de Rosella.
— Cela signifie que si je te proposais de passer ton vendredi soir avec moi, tu refuserais ?
— Tout dépend..., chuchote-t-elle en se plaçant devant lui pour marcher à reculons. A la fin de cette soirée, monterais-tu avec moi ?
— Si tu m'y invites, rien ne m'empêchera de le faire.
— Et si je t'invitais à boire un dernier verre, ce soir..?
L'émeraude de ses prunelles s'enflamme et son cœur rate un battement alors que sa peau est parcourue d'innombrables frissons. Comment un simple regard peut-il lui procurer autant d'effets ? La jeune femme cesse d'avancer pour lui permettre de s'approcher et dans un geste possessif, sa main se glisse sur sa taille jusqu'à ses fesses. Cela doit bien être la première fois qu'il se permet de descendre si bas et ce simple geste suffit à réveiller chaque parcelle de son corps.
— J'accepterais avec plaisir...
Ses lèvres effleurent les siennes et son souffle chaud, à l'odeur fruité par l'alcool, caresse son visage. Alors qu'elle s'apprête à céder à ses envies, un hurlement perçant fend l'air. Frustrée, elle s'éloigne et se promet de faire payer ses amis pour ce mauvais coup. Esteban apparaît, interprétant le rôle du personnage effrayé à merveille, et se précipite dans la direction opposé aux hurlements. Roulant des yeux, le couple se rend là d'où proviennent les cris et il se retrouve face à une ruelle assez éclairée.
— Vous n'avez pas fini avec vos i...dio...ties...
Chaud... Un liquide chaud s'écrase sur son visage et se répand entre ses lèvres. Le goût du fer vient agacer sa langue et elle demeure paralysée face à la scène qui se déroule devant elle. A la lueur d'un réverbère, elle distingue trois ombres qui s'agglutinent sur un corps immobile au sol. Plus loin, une silhouette jonche le sol et d'exécrables bruits de succion résonne dans ce silence. Que se passe-t-il ?
— 'Nora..., gémit une voix familière.
L'intéressée détourne les yeux et découvre Ofelia, péniblement assise contre un mur, ses joues baignant de larmes. Et cela lui permet d'identifier les autres corps : Rosella et Alvaro... Cette information la fait recouvrir ses esprits et, pourtant, elle n'arrive pas à effectuer le moindre mouvement.
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𝐴𝑟𝑡𝑒́𝑚𝑖𝑠 : 𝐿𝑒 𝐶𝒉𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝐹𝑒́𝑙𝑖𝑛𝑠 [𝑇𝑂𝑀𝐸 2]
VampirExtrait : 《 Comment expliquer que les événements qui se produisent à Salamanque n'ont aucun sens ? Après plusieurs jours de crimes, cela va faire près de deux semaines qu'il n'y a plus eu aucun corps de trouver, aucune trace d'actes cri...