Vie et va mourir

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Une jeune fille était assise à même le sol, entravée par des liens. Ses mains entouraient son corps amaigris. Ses longs cheveux noirs se balançaient au rythme de sa tête bringuebalante.

Devant.Derrière.

Devant.Derrière... Ses yeux vert foncé étaient rivés au le sol de béton blanc, tandis qu'un sourire montrait ses dents blanches,continuellement figées sur ses lèvres. Un gardien d'hôpital entra alors dans la chambre de la folle. La jeune fille se figea. Les pas du gardien résonnaient dans la chambre. Il changeait le lit.

« -Chhuuuuutttttt...Siffla la fille. »

Le gardien se figea à son tour. La fille leva vers lui son regard vert.Son sourire se révéla au gardien, qui vit, sur son visage blafard,une longue cicatrice qui partait de son œil gauche jusqu'à sa poitrine.

« -Il ne t'aime pas. »

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Jone Locart se dirigea d'un pas ferme vers le bureau de la directrice de l'hôpital. Cette dernière était assise sur son siège, à remplir des formulaires. Elle leva des yeux clairs sur lui. Pas le moins du monde surprise.

« -Monsieur Locart ? Que puis-je pour vous, cette fois ci ?

-On nous a informait d'un mort au sein de votre hôpital psychiatrique.Je suis venu enquêter.

-Mais bien sûr. Naturellement. Je tiens d'ailleurs à vous dire que cette mort est des plus étranges et macabres, Capitaine Locart... »

Elle lui adressa alors un sourire mesquin et continua dans un murmure de défi :

« -Alors, Capitaine, avez-vous des tripes ?

-C'est ce qu'on verra. »

La directrice se leva et lui fit signe de la suivre. Ils passèrent dans des couloirs d'un blanc immaculé, menant à des chambres de malades. Le macchabée était conservé dans la section la plus haute, celle réservée aux cas les plus désespérés et les plus graves. Jone regarda de temps à autre à travers les grilles qui séparaient les chambres. Il vit des personnes plus ou moins âgées,plus ou moins malades... Mais le patient qu'il trouva le plus étrange n'était nul autre qu'une petite fille qui ne devait pas avoir plus de dix ans. Elle était vêtue d'une robe très spéciale et se balançait d'avant en arrière.

La directrice remarqua que le Capitaine s'était arrêté à la chambre six-cent-soixante-six. Le numéro du Diable, pensa Jone.

« -Elle se nome Lancy, déclara la directrice, comprenant que le Capitaine était intrigué par la patiente. Elle est le cas le plus grave et le plus jeune que nous ayons jamais eu. Elle n'a que sept ans.

-Pourquoi porte t-elle cet habit ? Questionna Jone en désignant l'étrange robe qui recouvrait du buste jusqu'aux pieds la petite et lui entravait les bras.

-Si ses mains sont libres, elle essayera de se mutiler, expliqua la directrice. Un jour, Lancy, lors de sa première année chez nous, à l'âge de 4 ans, avait trouvé quelque chose de tranchant, comme un long bout de verre et s'en ai servi pour se taillader le visage. De l'œil gauche jusqu'à son sternum.

-Que s'est-il passé pour qu'elle en soit arrivé à là, à seulement quatre ans ??

-C'est un sujet que je préfère éviter, Capitaine, et c'est également un sujet confidentiel. Pouvons nous nous diriger vers le cadavre, je vous prie, maintenant ?

-Oui,bien sûr, désolé. »

Ils se remirent en marche jusqu'à un placard au fond du couloir. Autour d'eux, une étrange tension tomba soudain. Le Capitaine Locart ouvrit doucement la porte avec des gants. Le placard était éclaboussé de sang partout. Le mort était accroché au plafond. On lui avait arraché ses yeux de leurs orbites et ceux ci pendaient par les liens qui les reliaient avec le cerveau. Le mort était entièrement nu et ses parties génitrices avaient été coupées. On lui avait ouvert le ventre, sortit les tripes avait éparpillé celles-ci en guirlande dans le placard sans les décrocher du corps. Le pire était que le macchabée avait la bouche ouverte, mais la langue arrachée qui était sur le mur, épinglée par des punaises. En face de la porte du placard, gravé avec le sang du mort surement était écrit ces mots : tu parles trop.

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