Recueil de Nouvelles

L'ombre des nuits

Cela se produit toujours comme ça. Un craquement. Un hululement. La nuit qui tombe. Certain moment la pluie s'invite, à d'autres, c'est le vent... Mais savez vous pourquoi personne n'attaque des gens visibles dans la nuit ? Est-ce vraiment des phares, là-bas, au loin ?

***

Comme chaque soir après l'école, Méliosse descendit du bus. La nuit été tombée et des ombres de différentes choses le mettais mal à l'aise, alors, pour se sentir mieux il mettait ses écouteurs. Pour lui, la musique c'était sacré, il ne se l'expliquais pas, c'était comme ça. Avec sa musique dans les oreilles tout allait mieux. Mais ce soir, le jeune garçon avait oublié de prendre son gilet jaune pour pouvoir marcher sans risquer qu'une voiture le percute. Méliosse commença tout de même sa marche vers chez lui.

Le rythme de la musique l'aidais à ne plus penser à rien, juste au rythme, aux paroles si il y en avait. Celle qui passait été une musique qu'il aimais particulièrement. Un jour, il avait lui-même crée une chanson, à partir d'une autre. Le jeune garçon l'avait écrit comme ça, sur un coup de tête, mais il l'aimait bien. La chanson avait ce quelque chose qu'il ne comprenait pas vraiment qui lui semblais familier.

Mamère m'a dit de ne pas aller près des ombres,

Car, un jour, m'a-t-elle dit,

Les ombres mangent bien plus que nos peurs,

Bien plus que l'orgueil, vorace et insatisfait, des Hommes.

Elles ont faim de l'obscurité qui croupis en nous.

Ma mère m'a interdit d'aller près des ombres.

Ce n'était qu'un petit paragraphe pour l'instant, mais il voulait le continuer. Ainsi, avec sa musique dans les oreilles, Méliosse ne remarqua pas les petites lumières vers le fond du chemin, ni les petits bruits qui comblait le silence de la nuit, ni le vent qui se levait peu à peu, friand de connaître la suite. Le jeune garçon ne s'arrêta pas quand, derrière lui, une petite ombre se faufila sans se faire remarquer. Ce n'est que quand Méliosse entra dans l'ombre d'un arbre imposant que quelque chose fit tilte dans sa tête, comme une petite alarme. Il continua tout de même sa marche, il devait bien rentré chez lui.

Quand il ressortit de l'ombre de l'arbre, l'ombre de lui-même se reflétait sur le bitume, deux petites silhouettes noires le suivait. Une n'en était pas une. Et ça, Méliosse le vit trop tard. Un nouveau paragraphe, tout de même, émergea des méandres de son cerveau, une mélodie qui chuchotait au creux de son oreille, comme un petit quelque chose qui lui parle, lui donne la suite. Sa musique s'étant tue, il avait peur.

Mais les ombres ont faim,

Toujours plus faim.

Elles en demandent,

Elles dévorent,

Elles ne laissent rien, et rien ne les laissent.

Une fois attrapé, elles ne lâchent plus.

 Telle est leurs festin.