Est-ce que tu m'aimes ?

Chapitre 14 : Une autre.

Il pleut dehors. Pourtant j'ai encore envie de sortir. Je veux hurler et cracher cette haine que j'ai en moi. Je ne me suis jamais senti comme ça. Aussi peu sûre de moi. Je ne comprends même plus mes choix et mes actions. Tout ça venant d'une personne. D'un homme. D'Edward. Cette homme si arrogant et joueur. Je suis sa future femme, comment un homme peut continuer de voir des femmes alors qu'il se mari avec une autre dans quelques semaines ?
C'est inouï !
Je suis descendue manger du pain, une tartine de confiture et un bol de lait de chèvre. Fantastique !

Je remonte à l'étage et me promène un peu dans les couloirs du château. Je ne contrôle plus mes émotions avec Edward.
Il veut me mettre hors de moi ! Et depuis le début, il a gagné presque toutes les batailles des amants !
A moi de placer les pions sur la table ...
Au moins lui montrer que je ne suis pas si faible qu'il le prétend.

Je vais dans le salon, finir ma tasse de lait de chèvre.
Je m'assois sur un siège près de la grande fenêtre. Je regarde la pluie tomber sur le gazon parfaitement coupé. Les nuages se promener dans le ciel. Les animaux se cachant dans les buissons. Je ferme mes yeux et repose mon esprit. Comment j'ai fais pour en arriver ici ? Je repense alors à ma vie d'avant. A mon château. A mes parents. A Bérénice.
Une main se pose sur mon épaule. Cela me fait sursauter et je réouvre mes yeux. Elme me sourit. Elle a des traits légèrement tirés et une peau bronzée. Ça lui fait un charme. Ses cheveux sont blonds et ondulés. Yan l'a bien choisi.

- Comment tu te sens ?

- Mieux... je mens

A vrai dire, je me sentais bien jusqu'à ça que je croise Edward.
Elle fronce les sourcils. Elme s'assoit près de moi, et pose sa main sur mon genoux.

- Tu peux me parler !  Je sais que ce n'est pas évident de vivre avec autant d'hommes dans cette immensité, et entre femmes on doit se soutenir et s'aider !

Je lève la tête un faux sourire aux lèvres. Je ne suis pas assez proche de cette femme pour lui raconter toutes mes mésaventures. Sachant que Edward et moi ne sommes pas encore assez proches pour que je puisse parler de lui comme si s'était un problème sentimental. Edward, je l'appréciais. Je ne l'aimais pas. Je l'appréciais... et maintenant je le haïe.

- Je suis complètement fatiguée ! Je n'en peux plus de tout ça ! Je ne peux plus voir Edward. Je ne peux plus le regarder entre deux yeux... il me fatigue un peu plus chaque minute que je passe avec lui.. je ne peux pas continuer Elme. Je ne veux pas de tout ça. Je veux juste repartir chez moi et vivre ma vie de jeune femme d'avant.

Elme me regarde avec compression. Je suis quand même heureuse de partager mes pensées avec la seule femme que je connaisse ici. Je regarde mon bol.

- Sofia. Je ne connais pas assez Edward pour vous dire quoi faire avec lui, parce que c'est vrai qu'à première vu il a l'air d'être difficile... mais de ce que je sais de lui, il a souffert il n'y a que quelques mois de ça. Il faut être patiente.

On me le dit plusieurs fois, Edward a souffert. Mais de quoi ? Je ne sais pas.
Je remercie Elme d'un sourire et elle me laisse seule.
Je regarde encore dehors et vois le loup. Oui, Edward est dehors avec ma nouvelle rivale. La sois disante Ema.
Je ne peux pas cacher que cette femme est très belle. Mais dans ma tête je veux me dire le contraire. Elle a de beaux cheveux noirs et des yeux noisettes. Ses sourcils sont symétriques et sa bouche, parfaite d'une couleur rouge clair. Elle parait plus mature que moi et plus stricte. Peut-être n'est elle pas méchante après tout... c'est une « amie » d'après Edward... et je ne vois pas comment ça pourrait être plus. C'est moi sa future femme. Le problème, c'est que aucun de nous deux éprouve les sentiments que des mariés éprouvent l'un pour l'autre. De l'amour.
Elle se retourne brusquement et me regarde. Elle me montre légèrement du doigts et Edward se retourne. Il me lance un regard vide et soupire. Je n'arrive pas à détourner le regard. Je me sent enfant devant deux adultes.
Il prend Ema par la MAIN. Et l'emmène dans le labyrinthe. Je tourne la tête furieuse.

——

J'entends des rires nerveux depuis la salle à manger. Je lis un livre de Rem Oblen, un célèbre écrivain de chez moi. Je lève la tête et aperçois Ema. Elle arrive jusqu'à la salle à manger et s'arrête net devant moi. Je l'ignore et replonge dans ma lecture.
Elle se racle la gorge et chantonne.
Cela fait deux fois que je lis la même phrase n'arrivant pas à me concentrer à cause de son chant. Je lève la tête les sourcils froncés.

- Hum... Edward ne vous attend pas ?

Elle est surprise par ma remarque. Je roule les yeux au ciel. Ils ont quoi ici à être aussi coincés ! La moindre petite remarque il sont choqués.

- Pardon ? Me dit-elle.

- Et bien vous avez l'air très proches, pourquoi vous n'êtes pas ensemble ?

Elle me regarde un sourire narquois aux lèvres.

- C'est vrai .... Edward et moi sommes très proche depuis longtemps. Il m'aime beaucoup. Il me le répète sans arrêt ! Mais bon ... vous êtes ?

- Je suis Sofia. Je suis là future femme d'Edward.

Je vois que à cette annonce, Ema se sens très petite.

- Mmh.

Elle continue de chanter.

- Excusez moi, mais que venez vous faire là exactement ? Je lui demande énervée.

- Ok, je vais mettre les choses au clair.

Elle s'approche de moi et met les mains sur la table.

- Vous n'êtes personne pour me parler comme ça d'accord ? Je fais ce que je veux ou je veux ! Vous avez beau être la future reine, je m'en contrefiche.... tout comme Edward à votre égard...!

- Je vous demande pardon ? Notre relation ne vous concerne pas.

Elle lève les bras au ciel.

- Ooh, mais de quelle relation vous parlez ? Il n'y a rien entre vous ! Edward me l'a dit en face tout à l'heure : Elle est si naïve et pense vraiment que ce mariage n'est en aucun doute un mariage forcé .... et patati. Il rigole de vous ma chère. Une relation ce n'est pas ça voyez-vous ! Plutôt comme moi et Edward.

Je la regarde sourcils haussés et bouche ouverte. Je n'ai même plus d'émotions. C'était la goutte d'eau. La seule petite goutte d'eau qui fait tout déborder. Je n'éprouve plus rien. Même pas de la haine. Rien. Je me lève de ma chaise brusquement m'apprêtant à lui hurler au visage de dégager d'ici... lorsque Edward apparait dans la pièce. Il nous regarde chacune notre tour.
Ema se tourne vers lui.

- Ah t'es là. J'expliquais à cette enfant que tu ne l'adores pas. Et je l'ai remis à sa place.

Elle sourit. Je la regarde haineuse. Edward paraît embarrassé mais je me fiche complètement de sa présence ici.
Ma vie devient catastrophique.
Je ferme mon livre, le plaque contre ma poitrine et les bouscule en passant.

- Oh pauvre fille, tu n'as même pas assez de force pour me faire un bleu en me bousculant ! Crie Ema.

Je ferme les yeux à l'écoute de ces paroles et je sors dehors. Pas pour pleurer au lac. Pas pour écouter la nature. Pas pour voir Marius. Pas pour aller au porche. Pas pour regarder les alentours. Non, cette fois, je sors pour vraiment me défouler !