Chapitre 4 : Marius

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Le professeur Niels me montre des robes chacune d'un style bien différent. Je regarde fatiguée ces robes alignées sur mon lit. J'hoche la tête à chaque fois qu'il me parle des couleurs et des matières des robes sans trop m'y intéresser. Je tourne autour de mon lit, scrutant les robes étalées dessus. Une robe blanche attire mon attention. Les épaules sont bouffantes et elles sont arrêtées par une sorte de bracelets cousus main représentant des signes. Les manches sont longues mais sur le devant s'arrêtent pour laisser les mains découvertes. Le torse est découvert et autour de celui ci sont cousues les mêmes  signes.
Niels vint à moi et regarde la robe que je dévore des yeux.

- Dernière mode médiéval ! Elle a été faite par de grands couturiers venant de Paris. Il y a quelques semaines, j'étais là-bas et j'ai demandé les plus belles robes ! Ça ma coûté mais pour une femme aussi belle que vous , ça en vaut la peine !

Je suis touchée par ses paroles. Je le regarde prendre délicatement la jolie robe pour ne pas la froisser et il l'a place minutieusement dans un tapis en plastique pour ne pas la salir. Il l'a prend et la met dans un coffre. Je le regarde étonnée qu'il prenne des planches de bois qu'il place sur le tapis.
Finalement, cette après-midi à préparer mes affaires et à choisir de nouveaux vêtements fut un réel plaisir. Accompagnée d'un professeur très attentionné. Je regrette mes paroles de ce matin.

Niels

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Niels

Il ferme mes gros bagages et coffres et me laisse seule. Je respire. Je n'arrive pas à imaginer que dans une semaine, je saurai déjà la réponse. Que je serais en Norvège. Que je rentrerai...ou resterai.
Le temps passe vite et je ne m'en rend pas compte. Il y a quelques jours, je ne savais pas que mon père allait m'annoncer une telle chose.
Il y a quelques jours, je m'amusais dehors, avec ma sœur et Bérénice ! Ana était toujours mauvaise joueuse lorsque je gagnais les parties de bataille de boules de neige, mais je n'aurai jamais pensé qu'elle ne m'adresserais plus la parole une semaine après, pour une « élection pour un mariage » ...
Je sors de mes appartements, une pesante ambiance dans ma tête.
« Cela ne s'arrêtera jamais !! J'aurais toujours ce mal en moi ! »
Je pense.
Depuis hier, j'ai d'atroce sensations me parcourant le corps entier.

Dans la cour du château, je marche.
Je n'ai pas le droit de toucher aux épées de mon père, mais j'ai besoin de me défouler ! Les mannequins en bois sont plantés dans la neige tel des piquets. Je marche en direction des caves et ouvre la porte.
Les épées de mon père et des chevaliers de la cour sont rangées sur les murs. Je contemple les portes-morts. C'est comme ça que j'appelle ça. Elle apporte la mort au gens. Leurs bouts pointues traversant les corps et visitant chaque organe les transperçant vicieusement !
J'effleure les manches avec mes doigts fins et ma main s'arrête sur l'épée « cøque dorée ». Son manche est dorée et sa lame est fine. Une écriture celtique a été taillé dans la lame. Je la prends et la soulève. Elle est d'une légèreté incroyable !
Je marche avec et sort des caves. J'arrive à-peu-près à 20m des mannequins. Je m'arrête. Je ferme les yeux. J'écoute le vent siffler. J'écoute les pulsations de mon cœur. J'ouvre mes yeux. Le mannequin devenant ma sœur . Dans mon esprit, celle-ci veut se battre et m'interpelle. Elle me demande de l'approcher et de défouler mon mécontentement. Je cours et frappe dans sa cage thoracique. Je tourne, me baisse et frappe de nouveau dans les jambes. Je frappe, je cogne, je plante mon épée dans son bras, son dos et effleure son oreille. Essoufflée, je fouette l'air. Mes yeux se rouvrent. Le mannequin est plein d'égratignures. J'approche sa tête de la mienne et l'embrasse sur sa joue pas bien taillé dans le bois.

- Toi t'es du costaud !

Je me retourne. Ma sœur me regarde de sa fenêtre, ma mère derrière déboussolé. Cette fois c'est moi qui évite ma sœur. Avant ça, je plante mon épée dans la neige et fait une révérence. Puis rentre dans le château.

___________

Je pars du château très tôt le matin. Le soleil dort encore. Le ciel est noir et il n'y si remplit d'aucune étoile seulement de quelques couleur vertes et bleu. L'aurore boréal a décidé de venir nous indiquer la route. Je suis assise sur mon cheval blanc. Je sens a travers son tapis, son rythme cardiaque. Je sens son souffle puissant et ses sabots taper contre la neige. Ma sœur est derrière moi et Henrik devant. Celui-ci nous montre la route. Une calèche derrière nous porte nos bagages. Des chevaliers nous encerclent. Pas une pleine, mais ils ont le devoir de nous protéger.
Je regarde le paysages défiler lentement. Je ne vois pas grand chose, mais je force ma vue.

Copenhague est une belle ville à plusieurs jours d'ici. Deux ou trois. Là-bas nous attend un duc, ancien ami de mon père. Il nous indiquera le pont que nous devrons passer pour atterrir en Norvège ou Edward et sa famille nous attendrons.
La relation entre moi et ma soeur empire ! Elle ne me parle pas, ne me regarde pas, et fait comme si je n'existe pas ! Dans ma tête résonne ces mots :débile ,débile ,débile débile !
Elle n'est plus rien pour moi aujourd'hui. C'est dommage. Je ne peut plus compter sur elle. Et c'est comme ça que finit notre relation, à cause d'un stupide mariage. J'y pense, mais pour revenir chez moi, je n'aurais qu'à ne pas parler au prince pendant la rencontre et puis le tour sera joué ! Je pourrais de nouveau jouer avec Bérénice à travers les passages secrets du château et vivre de nouveau ma vie d'ancienne princesse célibataire ! Nous nous arrêtons dans une forêt immense. Les chevaliers installent le campement et préparent des bouillons. Ma sœur aide à cueillir du persil et moi, j'aide à disposer les matelas de paille dans chaque tentes. Je marche ensuite dans la forêt, tout en m'éloignant du campement. J'essaie de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller les animaux. Le bruit de mes chaussures sur les branches d'arbres émet un son agréable.  Sa craque. Je soulève ma robe pour ne pas qu'elle me tombe sur les pieds et fait attention ou je marche. Je sors de la forêt et me trouve devant un grand pré. D'ici, je peut regarder l'aurore boréal de mes yeux admiratifs. Je passe de bonnes minutes à contempler le ciel, quand j'entends mon prénom qui résonne dans la forêt.

-Sofiiaa !

Je me retourne et court dans la forêt rejoindre le campement .
Les chevaliers mangent et Henrik et ma soeur aussi. J'arrive et m'installe près d'eux ne leur jetant aucun regard.
Ma journée passe vite. Nous nous remettons en route, et marchons pendant la journée ne s'arrêtant que le lendemain pour dormir. Et puis le rituel....

: Je m'endors sur mon cheval, je tombe du cheval, et je remonte sur mon cheval.
: nous nous arrêtons , nous mangeons , nous dormons.

Pourtant je pense. Je pense, je rêve de Edward. Je n'ai pas dans mes rêves, un visage fixe, mais il est là.
Et moi, on m'a toujours dit que c'était impossible de rêver d'une personne qu'on avait jamais rencontré.... C'est totalement faux !

💤
1...
2...
3...
eme jour :

Nous arrivons à 23h00 dans la ville de Copenhague. L'aurore boréal est splendide dans le ciel. Elle nous a guidé jusque ici et je remercie le ciel. Je ne peut plus supporter de dormir sur des matelas en paille. L'odeur et la sensation qui pique sur le dos .. Beuuh !! Il me tarde de rentrer dans le domaine du duc pour dormir enfin. La nuit tombe et je tombe aussi de fatigue.
La ville n'est pas endormie contrairement à se que je m'imaginai. Les habitants sont la plupart assis dans des bars et boivent du vin chaud. Alors que je regarde souriante les habitants profiter de leurs nuit blanche, mon cheval s'arrête brusquement. Je failli passer par dessus.

- Pardon... je suis désolé ! S'écria une voix.                               

Je regarde en bas de mon cheval toute peureuse et vois un jeune homme de 16,17 ans attraper un chien tout sale qui s'était sûrement  échappé.
Il me regarde de ces yeux marrons  clairs et fronce les sourcils.
A ce moment , Ana s'écrie :

- Nous allons nous arrêter dans le bar là-bas !

Elle montre un chalet assez coquet. Il y a des fleurs qui encerclent les fenêtres et la porte.

- Vous êtes l'invitée du duc ? Demande le jeune garçon soudainement.

Je me retourne et descends de mon cheval.

- Heum... oui sûrement , je ne dors qu'une nuit et je repars le lendemain !

Il sourit et me regarde.
Je m'apprête à partir vers le chalet suivant la troupe quand le garçon m'attrape le bras et me demande encore :

- La d'moiselle qui va s'marier avec le prince Edward n'est-ce pas ? Je m'appelle Marius, enchantée de te rencontrer ... Sofia ??

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