Chapitre 30 : l'Obscure

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Voici maintenant plus de trois mois que je suis en Norvège.

Ces derniers jours j'ai enchaîné les rencontres avec la famille de Yan, tous venus de l'est. Ils viennent tous célébrer ma venue et nos fiançailles avec Edward.
Edward et moi ne nous adressons pas la parole depuis trois bonnes semaines. Il est d'abord parti sept jours en France pour finaliser un contrat important avec le maire de Biarritz, puis y ai resté sept autres jours. Ema, son amie dont il c'était apparemment "débarrassé" la rejoint là bas. Je suis resté un paquet bout de temps seule au château. Marius ne n'adressant plus la parole depuis l'incident dont je lui ai fait part avec Henrik.

J'ai du le croiser quelques fois au marché mais nous ne nous sommes pas dit bonjour. J'ai passé trois tiers de mon temps au château de Tåre avec Odd et Hans. Oui oui... HANS aussi ... ils ont pris au sérieux ma passion et mon accrochage à l'épée.

Lorsque Edward est rentré, il est resté avec sa famille et alors que j'essayais tant bien de m'intégrer, je n'y arrivais pas. Je me sens de moins en moins bien ici. Puis il n'a pas osé venir vers moi.

Hans et lui on parlé quelques minutes et il s'est énervé en apprenant que je voyais Odd et faisais soit disant de l'escrime. Il a piqué une crise que je n'arrivais à gérer, s'énervant contre moi. Niels me répéta alors que c'était plus profond et qu'il cachait quelque chose...

Depuis, c'est le froid glaciale. Plus d'intérêt, plus de parole.

____
"Sofia ! Sofia regarde moi ! Comment trouve tu m'as robe ?" Demande cette jeune femme.
Je la regarde en souriant, puis me lève vers elle et lui frotte sa robe.
- Tu es magnifique ... tu .... tu es ma....

Je n'arrive plus à parler. J'essaie de dire son prénom mais je n'y arrive pas. Elle me regarde d'un air inquiet posant une main sur mon épaule.
"Sofia ... qu'est-ce qu'il y a ?"
J'essaie, je crie, je pleure me laissant tomber par terre en accrochant ses jambes. Je n'arrive pas à dire son nom. Pourtant, il me reste dans la gorge.
Je crie, je crie, je cr i ,     je   c   r   i    ....

Je crie.
Une grande main se pose sur ma joue, et une autre m'agrippe le bras. Je me débat comme je peux en tapant des jambes sous ma couette et finit par entendre une voix familière.

- SOFIA ! SOFIA RÉVEILLEZ VOUS !

J'ouvre mes yeux remplis de larmes. Je pleure, les larmes me cachent la vue, et s'écoulent sur ma joue et la main de l'inconnu. Il vient essuyer mes larmes à l'aide de son pouce qu'il passe délicatement sur mes paupières. J'agrippe sa main en tremblant, puis y voit plus clair. J'avais peur. Mais une peur que je n'avais j'avais ressenti avant. Pas comme si on me poursuivait dans une forêt, ni comme si j'étais seule dans un manoir hanté... non une peur révélatrice, comme si je faisais face à un destin mort... la mort. Elle était venue me rendre visite. Je m'assois en une fraction de seconde en pleurant et regardant autour de moi pour le rassurer. Je reconnais la chambre petit à petit et prend un temps d'adaptation pour me remettre. J'en oublie même l'inconnu assis près de moi sur le lit, agrippant ma main. Je tourne ma tête vers lui, les yeux bouffis, les lèvres sèches et toutes suantes. Henrik se tient devant moi, apeuré. Il scrute mon visage, serrant ma main dans la sienne. Ses cheveux sont lâchés et tombent en cascade sur son dos. Sa chemise de nuit et légèrement déboutonnée par cette chaleur dans les chambres.

Parce que c'est Henrik, je devrais me reculer et lui hurler de sortir de la pièce. Parce que c'est Henrik, je devrais le rendre responsable de tout acte, et de mes cauchemars. Parce que c'est Henrik qui se lève depuis cinq jours et qui ouvre mes fenêtres pour me réveiller.

Est-ce que tu m'aimes ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant