Quand le passé rattrape le présent

Un Sauvetage Héroïque

Tarnak s'élança derrière son amie, mais pas pour la rattraper. Non, il avait compris son geste car lui aussi avait vu. Il avait vu ce chien, ce berger-allemand s'écrouler au milieu de la route à une dizaine de mètres de là. Il avait vu la voiture qui arrivait. Il savait aussi que le chien ne pourrait l'éviter. Il était bien trop mal en point pour bouger, trop faible, puisqu'il avait appelé au secours. Tarnak savait que lorsqu'un animal appelait à l'aide, c'était qu'il savait qu'il ne s'en sortirait pas seul, et apparemment, ce berger-allemand avait lutté jusqu'à ne plus pouvoir. Cela était évident.

La voiture roulait très vite. Bien trop vite. C'était limité à 30 km/h ici, pas 60 !

Valia accéléra. Cette voiture ne lui faisait pas peur. Elle avait entendu le chien murmurer un faible "à l'aide" en même temps qu'elle l'avait vu s'effondrer sur la route. Cette ligne de goudron si dangereuse ! Et personne ne semblait déterminé à aider l'animal ! Si, quelqu'un allait le faire, quelqu'un allait secourir ce berger. Elle. L'Elfe/humaine savait que le chauffeur de la voiture ne freinerait pas. Il n'en avait pas l'intention. Mais Valia non plus. Elle n'avait aucunement l'intention de laisser ce fou rouler sur l'animal ! Jamais elle ne laisserait un animal, quel qu'il soit, périr sans tout avoir tenté pour le sauver. Et celui-là ne périrait pas. Sûrement pas.

Elle s'élança . Tarnak n'eut pas le temps de la rattraper. Elle voulait mourir ou quoi !

- VALIA NON !

En une fraction seconde, elle fut sur la route. Tarnak ne voulait pas se faire percuter mais il refusait que son amie ne soit touchée !

L'Elfe/humaine se saisit du chien au moment où la voiture arrivait dessus et se jeta de toute sa force de l'autre côté de la route, enserrant l'animal contre sa poitrine. La voiture percuta sa jambe droite et continua sa route, sans ralentir. Roulant sur elle-même, à cause de la puissance avec laquelle elle s'était projetée, Valia alla s'écraser contre un arbre, sous les yeux ébahis des personnes alentours ayant assisté à la scène. Le choc la laissa sonnée quelques instants.

- Valia ! Ça va ?

Celle-ci entendait une voix, celle de Tarnak, mais ne reconnut pas le visage du jeune homme sur le moment. Elle avait eu le souffle coupé lors du choc et reprenait à peine ses esprits. L'Elfe/humaine se releva lentement, ne lâchant pas le faible animal blottit contre elle. Se mettant debout en s'appuyant contre l'arbre, auteur de son mal de dos, Valia perdit l'équilibre et se vit rattrapée par Tarnak. Elle le repoussa de l'épaule, secoua vivement la tête de gauche à droite et se redressa, droite et fière avec le chien dans les bras. Là, tout le monde applaudit ce geste héroïque. Quelques personnes s'approchèrent pour s'assurer que la jeune fille allait bien.

- Ce n'est pas pour moi qu'il faut s'inquiéter, c'est lui qui est mal en point, déclara Valia en levant ses bras, dans lesquels l'animal avait perdu connaissance.

- Viens, je te raccompagne chez-toi, nous allons le soigner.

- Non, JE rentre chez moi. Seule.

- Mais Valia si tu viens à tomber...

- C'est bon, ça va.

- Je l'accompagne, affirma Mila arrivant prés d'eux essoufflée.

Elle avait couru.

- Mais...

- Ne t'inquiète pas, l'interrompis la cadette, ils sont entre de bonnes mains.

- Tu as mon numéro, tiens moi au courant.

- Ne t'inquiète pas, répéta-t-elle. Valia allons-y.