Quand le passé rattrape le présent

Le Retour

- Valia !

- Salut.

- Tu vas bien ? Qu'est-ce qui t'a pris ? Il s'est passé quelque chose ? Tu as eu des ennuis ? Et...

- Oh stop !

- Désolé.

- Ça va. Je n'ai rien. Où est ma sœur ?

- Elle dort. Il est quand même 6 h 10.

- Tu ne me dis pas tout.

- Cela fait deux jours qu'elle ne m'a pas adressé la parole.

- Pourquoi ?

- Je ne sais pas.

- Menteur. Bref tu peux t'en aller, je suis là maintenant.

- Non, il reste ici.

- Mais Maître...

- Il reste ici.

Valia lança un regard noir à l'Impérial, puis lui tourna le dos.

Je n'aime pas les traître, lâcha-t-elle alors. L'Elfe vit le corps de son soit disant ami se raidir. Elle savait que tous ses muscles s'étaient crispés à cette phrase cinglante. C'était l'effet escompté. Elle voulait lui faire mal. Pourquoi ? Bonne question. Mais elle voulait lui faire mal. Et elle y était parvenue.

Enfin, elle se décida à gravir les marches de l'escalier menant à l'étage. Sa sœur ne dormait pas.

En effet, Mila avait pressenti le retour de son aînée et l'attendait sagement dans sa chambre. Elle ne lui sauterait pas au cou. Ne lui montrerait pas sa joie de la revoir. A quoi bon ? Sa sœur n'était plus la même. Quelque chose avait encore changé en elle. L'Elfe cadette l'avait ressenti la veille.

L'aînée ouvrit doucement la porte et entra dans la chambre. Elle alla s'asseoir aux côtés de Mila, sur le bord du lit.

- Je suis désolée.

Comment ? Hein ? Quoi ? La Grande Valia s'excusait ? Mais de quoi ?

Je suis partie sans prévenir, continua l'aînée. Je ne t'ai rien dit, ou presque rien. Tu t'es inquiétée. Je ne t'ai pas rassurée. Je sais que tu m'en veux. Tu ne dis rien. Mais il faut que tu saches une chose qui ne te plaira pas : je vais repartir. Je suis rentrée car le Maître le voulait. Mais je vais retourner dans les bois. Tu sais... Il y a eu... un autre corps.

- Comment ?

- Un petit garçon. Je l'ai entendu hurler. Enfin non, pas hurler, murmurer. Mais dans ma tête, c'était comme un hurlement. J'ai ressenti sa terreur au plus profond de mon âme. C'était terrible. Diablack dormait, il n'a rien remarqué. J'ai accouru. Je suis arrivée trop tard. Je n'ai pas pu le sauver.

La voix de l'Elfe aux yeux de feu se brisa.

Comme Alexia. Le corps couvert d'entailles, précises. Mais cette fois, l'auteur de cet acte n'a pas eu le temps de finir. Il m'a entendue arriver et a pris la fuite. L'enfant n'était pas tout à fait mort. Il m'a suppliée de le tuer. D'abréger ses souffrances. Tu imagines cela ? Un enfant de pas même 10 ans qui m'a demandé de le tuer !

Valia attendit que sa soeur digère cette information.

- Et tu l'as fait ? demanda Mila d'une voix brisée.