Des chevaux pas si bêtes

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Bella semblait folle, possédée. Follement inquiète. Oui les mots étaient appropriés. La jument lança ses sabots avant contre la porte d'entrée qui explosa en une multitude de morceaux. Mila était là.

A terre.

Etendue.

Livide.

Dans une mare de cheveux bleus. L'Impérial eut peur. Il se jeta aux côtés de son amie et sonda le pouls sur son poignet. Sa peau était brûlante mais son cœur battait faiblement. A ce contact, la jeune Elfe ouvrit les yeux. Ses yeux cristallins reflétaient une inquiétude et une déception non dissimulée. Apparemment Mike n'était pas la personne qu'elle s'attendait à voir. Il l'aida à se relever.

« Où est Valia ? » interrogea gravement l'Impérial.

Au nom de sa sœur, Mila éclata en sanglot dans les bras de son ami. A en jugé par sa réaction, elle ignorait également où se trouvait sa sœur. Le jeune homme attendit qu'elle se calme et demanda à l'Elfe de lui raconter ce qu'il s'était passé. Valia était partie toute la journée de la veille avec Bandit. Lorsque la nuit était tombée, elle n'était toujours pas rentrée. Sa sœur n'avait jamais répondu au téléphone ni même à ses appels mentaux. Les dragons étaient partis à sa recherche. Ils ne l'avaient pas trouvée. Et Mila avait fait une violente crise de panique qui l'avait fait sombrer dans l'inconscience.

La situation était très grave. Même pire que cela. Mike ne voulait pas raconter à Mila la mort d'Alexia. Il l'aurait achevée. Il appela plutôt ses amis et leur donna rendez-vous dans le parc de la ville. Après concertation et plusieurs appels vains sur le téléphone de Valia ils prirent une décision : Valmir resterait avec Mila au café. Hugo et Thomas iraient se renseigner auprès du commissariat sur les nouveaux éléments, s'il y en avait. Ils diraient que c'est important pour eux de savoir ce qu'ils s'est réellement passé pour aider la police et interroger tout le monde. Les jeunes hommes les ayant déjà aidés par le passé, les policiers ne refuseraient pas leur coup de main. Quant à Tarnak et Mike, ils partiraient à la recherche de leur amie. Si les dragons avaient échoué, Mike doutait qu'eux puissent arriver à trouver la jeune fille mais on ne savait jamais. Par contre, il craignait qu'elle ait reprit son apparence originelle lorsqu'elle referait surface, et cela posait problème. En effet, Tarnak ne savait pas ce qu'elle était.

Arrivés dans la forêt, les jeunes hommes entendirent des chiens aboyer. Une multitude de chien. Sans doute la police cherchait elle aussi Valia sans savoir que c'était elle. Mike et Tarnak décidèrent d'un commun accord de ne pas chercher dans le même secteur, étant celui dans lequel on avait retrouvé la victime, mais plus loin, dans les bois plus profonds. Connaissant l'Elfe, Mike se doutait que c'était en un lieu non fréquenté qu'elle devait se cacher. Dans un endroit sombre.

- Tarnak ?

- Mmh ?

- Tu connais l'odeur de Diablack ?

- Le cheval de Valia ?

- Oui.

- Oui pourquoi ?

- Il est allé la chercher. Peut-être qu'il l'a trouvée. Si nous parvenons à suivre la trace du cheval, nous retrouverons peut-être Valia. Avant les flics.

- Possible. Mais admettons que nous trouvions Diablack, que se passera-t-il ? Quand bien même nous arrivions à chopper Valia, crois-tu vraiment qu'elle nous suivra docilement ?

- Bien sûr que non. Mais s'il existe bien quelqu'un capable de faire éclater la vérité, c'est elle.

- Tu la crois innocente ?

- Et bien...j'espère et toi ?

- J'espère aussi.

L'odeur du cheval était forte, le rendant facile à pister. De plus, les deux jeunes hommes finirent bien vite par trouver des traces récentes de sabots. Elles étaient larges, profondes et avaient fait voler pas mal de terre. Avec l'odeur de l'animal, il n'y avait aucun doute. Diablack était passé par là. Ils suivirent ses traces. Un bon moment. Puis,Tarnak finit par comprendre : le cheval n'était pas bête, bien loin de là. Ilse doutait que quelqu'un le suivrait et savait que ses sabots laissaient des traces profondes. Alors il avait trompé ses suiveurs. Le cheval avait marché dans ses propres pas. Puis il avait fait des zigzags. Cela faisait donc une demi-heure que Tarnak et Mike tournaient en rond.

Quand le passé rattrape le présentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant