3 - L'inconnu

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« Qui êtes-vous ? »

Leo regarda l'inconnu d'un œil légèrement méfiant. Il était bien plus grand et plus fort que lui, ça allait de soi et ça inquiétait un peu le blond qui se dit que s'il lui voulait du mal, il se ferait battre dans l'immédiat, n'étant pas très fort de base.

« Et bien... C'est assez compliqué à expliquer, si tu veux mon avis. Je suis un peu tout. »

Les sourcils du blanc de peau se froncèrent un peu et ses yeux se plissèrent. Il tourna son regard vers Seshat mais fut surpris de ne trouver personne à sa place. La brune s'était éclipsée discrètement, laissant son invité seul devant cet inconnu, dans un endroit où il n'y avait personne d'autre qu'eux.

« Expliquez-vous.
- T'a-t-on déjà compté cette histoire, le voyageur et le dieu ? Bien sur... C'était ta préférée plus jeune...
- Comment savez-vous ça ? »

Le blond recula d'un pas contre ce mur invisible alors que l'inconnu s'approchait. L'homme avait des cheveux long, très long, comme s'il ne les avait jamais coupés tout du long de sa vie et bizarrement, ses cheveux était blanc, contrastant totalement avec la couleur de sa peau. Sa peau, elle, brune, avait l'air si douce et ses yeux caramels étaient si profond que le jeune esclave s'y perdrait avec facilité.

« Non, non. N'ais pas peur, Leo. Je vais tout t'expliquer. Mais avant, j'aimerai que tu me raconte cette histoire.
- Le voyageur et le dieu ?
- Oui, raconte-la moi. Commence après que le dieu est emmené l'homme à travers le monde. »

Leo puisa dans sa mémoire avant que sa voie encore enfantine ne commence son récit comme il l'avait toujours écouté.

« Après avoir montré le monde entier au voyageur... Hum... Le dieu l'a ramené dans son palais et lui a montré un mur avec un homme dessus... Un homme... Un homme capable de porter la vie en lui, si je me souviens bien.
- C'est ça. Viens, mon tendre. »

Quelques rougeurs apparurent sur le bout du nez de Leo qui ne comprenait pas pourquoi tant de surnoms... Intimes. L'inconnu tendit la main et après beaucoup d'hésitation, le blond la prit. Durant à peine quelques minutes, ils marchèrent tout les deux, côte à côte dans un long silence et le plus vieux des deux se stoppa devant un mur.

« Regarde.»

Sur le mur se tenait une immense peinture et Leo écarquilla les yeux en la voyant.

Sur le mur était peint un corps, un corps blanc, de profil. C'était un homme, on pouvait le voir, il n'avait pas de poitrine. Pourtant son ventre était gonflé. Gonflé comme le ventre d'une femme enceinte.

Il était blond et n'avait pas de visage. Devant lui se trouvait un homme comme celui qui avait amené Leo dans cette pièce. Un homme ressemblant trait pour trait à l'inconnu qui ne lui avait toujours pas dit son nom et qui était à ses côté. Les deux personnages avaient une main contre celle de l'autre.

« C'est toi, Leo. L'homme sur ce mur, c'est toi.
- H-Hein ? Mais... Non...
- Ecoute moi, cette légende parle d'un dieu ayant rencontré un voyageur, non ? Ce dieu, c'est moi. Je m'appelle Orion. Et l'homme peint sur ce mur, cet homme enceint de mon enfant, c'est toi, mon amour... »

Leo n'en croyait pas ses oreilles. Comment étais-ce possible ? Ce n'était qu'un conte...

Il s'approcha du mur et le toucha du bout du doigt avant de ramener celui-ci vers son torse, nu.

« C'est impossible...
- Je déteste mentir. Tu es né avec le pouvoir de porter un enfant, le mien. C'est un don, Leo.
- Mais... Je suis un homme.
- Tu pensais de la même manière quand le chef des brigands le contait à son fils ?
- Pourquoi vous savez tout ça, de moi ?
- Je sais tout. Je suis le dieu du temps.
- Où sommes-nous ? Ramenez-moi chez moi, laissez-moi... »

Il ne sentait plus si bien. Son monde tournait tout d'un coup et il avait du mal à cerner son environnement.

« Mais... Quel chez toi ? Leo, tu étais un esclave. Tu es maigre, tu es mal nourri. On t'oblige à marcher sous un soleil brûlant du petit matin jusqu'au soir. Ce n'est pas une vie... Ici, tu seras cajolé, tu seras... »

Cette voie lui semblait si lointaine maintenant. Le blond s'assit par terre et prit sa tête dans ses mains en se recroquevillant sur lui-même.

« En réalité, vous ne me dites pas que je suis mort. Je suis mort et vous essayait de me faire croire que je suis en vie pour ne pas me voir triste ou autre. Ou alors je suis fou. Oui, peut être que je suis juste devenu fou et que je me suis tout seul enfermé dans un monde que j'ai crée... »

Orion se baissa et s'agenouilla devant le petit humain. Il approcha doucement sa main de ses cheveux et les caressa tendrement avant de l'entourer de ses bras bruns et de venir le serrer contre lui.

« Mais non. Tu n'es en aucun cas mort, je n'aurais jamais laissé Anubis t'emporter, Leo. Jamais. Tu dois comprendre que tu es spécial, simplement. Que tu as le plus beau pouvoir que la nature nous ait donné. Tu peux porter la vie, porter mon enfant, un demi-dieu. Imagine, sentir ce petit être bouger en toi, le sentir vivre, le voir grandir, l'élever près de moi, dans ce palais, loin des esclaves, des bandits et de la misère. Tu vivras comme mon roi et lui comme mon prince ! Ne serait-ce pas comme un rêve dont on ne peut sortir ? Un rêve magnifique ? »

L'ancien esclave ne répondit pas. Il préféra se taire et écouter. Il se blottit contre lui et obéit, il imagina, rien qu'une seconde ce que ça pourrait être. Et cette seconde le fit longuement réfléchir. En lui, se trouvait un endroit, un endroit où un bébé pouvait grandir durant l'espace de neuf mois ?

Etais-ce si horrible ?

-ananas🍍

Réécrit le 11/07/2019.

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