« Oh, par Râ, je suis si contente que tu sois toujours en vie ! »
Dans les bras de son aîné, Neema jubilait presque. Elle était heureuse et ça se sentait à des kilomètres à la ronde. Quand l'adolescente avait été achetée, elle n'avait pu que revoir une seule fois, et de loin, son blond.
Elle lui avait simplement souri, pour redonner du courage à ce qui put être le père qu'elle n'a jamais eu mais aussi pour se donner contenance à elle-même. Quitter le convoi, Leo, les esclaves. Ce quotidien dur et brûlant était en train de disparaître à ce moment là.
« Tu sais bien qu'ils ne me tueraient jamais et que je ne me suis pas fait vendre pendant dix ans. Pourquoi est-ce que ça aurait changé après ton départ ?
- Aucune importance... Tu m'as manqué.
- Toi aussi, je pensais tous les jours à toi, ma petite Neema. Je suis sûr que ta mère serait folle de joie en te sachant ici.
- Peut être. »Elle lui donna un petit sourire auquel Leo répondit avant de, encore une fois, la serrer fort dans ses bras.
Ils étaient sortis du bâtiment du « personnel », comme les appelait Orion, et s'étaient tout de suite mis à marcher en discutant un peu, se tenant la main comme quand la brune était enfant. Cette fois, ils s'étaient arrêtés pour enfin se prendre dans les bras l'un de l'autre. Une étreinte qui avait manqué à chacun des deux anciens esclaves.
« C'est quand même fou... Tu te rends compte ? C'est toi qui va porter l'enfant du maître ! Je vais être grande sœur d'un demi-dieu du coup ! »
Le blond rit un peu et secoua la tête.
« Oui, et bien ce n'est pas pour l'instant, jeune fille. Je le ferais, certes, mais pas avant des semaines, voir des années. Je ne veux pas porter l'enfant d'une personne que je connais à peine et que je n'aime pas. En admettant que c'est bien moi, l'homme peint sur ce mur. »
Neema le regarda attentivement et regarda ensuite le ventre plat de son « père ».
« Moi je pense que c'est toi. Dans toutes les peintures qu'il y a ici, il n'y a que des hommes et des femmes de peaux mate et aux cheveux bruns, comme moi. L'homme de cette peinture est blond et a la peau blanche. Ça ne peut être que toi, nulle part ailleurs on pourrait trouver une personne comme toi.
- Si tu le dis, ça doit être vrai. »Leo sourit un peu et embrassa chastement son front en reprenant sa main dans la sienne. Ils continuèrent de marcher durant quelques heures en parlant. Parlant de tout. Neema raconta son arrivée dans le palais du dieu, à qu'elle point elle avait été heureuse d'être au paradis, triste de ne plus le revoir et chamboulée par toute cette réalité d'un autre monde.
De son côté, Leo lui raconta des petites anecdotes sur le convoi, sur le fait que les hommes se servant des femmes et de lui-même avaient été trouvés par le chef, du moins la grande partie. Ils avaient été abandonnés dans une ville et le convoi était reparti. Certes, il y avait encore des brigands qui profitaient des esclaves mais avec chance les grosses brutes n'étaient plus là.
Il lui raconta aussi comment on l'avait abandonné, sa propre arrivée après une journée de marche et deux jours de sommeil. Que, dès son arrivée, la vieille, Orion lui avait raconté qui le blond était en réalité, que le dieu était gentil bien sûr, et qu'il se sentait bien ici.
La journée du blond se finit ainsi. Neema devant retourner aux cuisines et lui devant aller dîner en compagnie de son hôte, ils se séparèrent finalement en se promettant de se revoir encore une fois le lendemain et tous les jours qui suivaient. Ils allaient rattraper le temps perdu.
Comme la veille, après son repas animé en discussion avec le dieu, Leo retourna dans sa chambre. Du moins, en prit la direction.
En effet, le blond se stoppa dans sa courte marche pour observer le mur à sa droite. Sur la pierre était suspendu un miroir d'une taille étonnante. Leo sourit un peu en se voyant dans le reflet de celui-ci et posa sa main sur la glace.
« Tu n'es pas encore parti dormir ?
- Oh, Orion, c'est vous.
- C'est bien moi. Que fais-tu ?
- Et bien, dans le désert je n'ai pas souvent eu le pouvoir de me regarder et de me soucier de mon apparence. Donc... Je profite un peu disons. Seshat a fait des merveilles avec la paille qui me sert de cheveux. » Rit Leo en regardant le reflet du dieu derrière lui.« Tu sais, je ne considère pas ça du tout comme de la paille. Moi, je pense que c'est un petit bout de soleil. »
Orion s'avança un peu et passa ses doigts dans la queue de cheval basse de l'homme faisant chavirer son cœur en souriant.
« Tu veux voir une chose surprenante ?
- Oui, je veux bien
- Tu sais, je te l'ai dit, je suis le dieu du temps. Ce miroir, c'est moi qu'il l'ait fait et la pierre tout en haut, c'est un petit bout de moi. Je lui ai donné en quelque sorte un peu de mes pouvoirs et si tu lui demandes convenablement... » Sa main passa sur le verre faisant un trait invisible de droite à gauche.« Il te montre l'avenir. »
L'image changea tranquillement, comme si les doigts du dieu avaient plongé dans une un ruisseau calme et qu'il avait perturbé le reflet des deux hommes. Quand le verre sembla redevenir dur, une surface plate, Leo avait dans ses bras un bébé.
Surpris, le blond regarda ses bras et regarda le miroir. L'enfant de celui-ci gazouillait tranquillement et Orion, derrière lui, avait ses bras autour de Leo et du bout de chou à la peau caramel et aux cheveux blancs, tout sourire en embrassant la joue de son blond. Baiser que le « Leo du reflet » ne tarda pas à lui rendre, embrassant à son tour la joue brune du dieu.
« Tu vois, maintenant tu ne peux plus en douter, n'est-ce pas ?
« C'est toi sur le mur et lui, ce sera notre fils. »
-ananas🍍
Réécrit le 13/07/2019.
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ғleυr dυ deѕerт
Romance" Il n'y a pas que du sable dans un désert... " Leo n'est qu'un pauvre esclave. Qui plus est un esclave à la peau blanche tel de la porcelaine et des cheveux d'or tel le sable, une chose bien étrange pour un soumis du désert. Malgré le soleil lourd...