13 - Discussion tardive

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La lumière déclinait rapidement. Le repas était terminé depuis longtemps et Leo jouait lentement avec ses draps, enroulant leurs bords autour de son index.

« On peut faire ça quand tu veux. Ce soir, demain, dans une semaine, même un mois, quand tu veux, c'est toi qui choisis dès que tu en as envie, dès que tu te sens prêt. »

Le jeune homme finit par soupirer et s'allongea de tout son long sur le matelas moelleux en regardant le plafond. Il voulait le faire. Il voulait voir ce que ça faisait, en apprendre plus sur son corps, ou du moins sur ce qu'il se passe à l'intérieur de celui-ci. Savoir ce qui le rendait si spécial, connaître la chose qu'il lui donnait la possibilité de porter un enfant.

Porter un enfant... Lui qui pensait il y a quelques semaines que seules les femmes pouvaient le faire. Un bébé tout de même ! C'était une nouvelle vie, une responsabilité, un petit être qui grandit en vous puis en sort.

Il se souvint du ventre rond de la mère de Neema, Farah, ce joli ventre lisse et rond, mais surtout, il se souvint des cris horrible qu'avait poussée la jeune femme, un soir de nuit noire alors que d'autres esclaves l'aidaient à se délivrer, à sortir ce poids de son corps, à arrêter la douleur.

La douleur, les cris, tout ça avait duré jusqu'au petit matin, remplacé par des pleurs, des pleurs de bébé comme de femmes émues de voir naitre la vie dans un endroit si peu favorable. C'était comme une promesse de délivrance, de générosité des dieux qui avaient voulu de cette enfant qu'on a cru morte dès la naissance, mais qui s'est fièrement réveillée pour hurler avec panache sa présence au monde.

Leo n'avait pas osé regarder ce soir-là, et c'était bouché les oreilles mais, quand il avait vu la petite brune dans les bras de sa mère, l'envie de la cajoler sans fin l'avait prit soudainement. Il la portait de temps en temps pour aider sa pauvre mère, morte de fatigue et l'observait longuement.

A l'époque, alors qu'un enfant de son âge aurait pensé que c'était bizarre, un bébé, il la trouvait magnifique, un petit être fragile et adorable qui se blottissait contre sa peau blanche. Il y avait eu très peu d'enfant plus jeune que lui mais dès qu'il y en avait, le blond se prenait d'une envie de protéger ces trésors du désert.

Le blond se redressa de nouveau sur son lit et se leva pour ouvrir la porte. Le couloir était silencieux et maintenant, plongé dans le noir, seule une torche près de sa chambre était allumée, comme chaque nuit, comme une invitation à sortir en cachette pour aller on ne sait où, éclairé par la douce lumière des flammes.

Le silence régnait en maitre alors que le brun avançait lentement jusqu'à la chambre de son hôte dont il poussa la porte après avoir posé la torche sur un porte torche. Une lumière faible éclairait la grande chambre et Orion qui lisait tranquillement un parchemin releva la tête vers l'intrus qui dérangeait sa lecture.

« Leo ? Qu'es ce que tu fais là ?
- Hum... J'ai... Des questions, encore.
- Oh, je vois. Viens, n'aie pas peur. »

Le jeune homme referma la porte derrière lui et s'approcha du lit avant de grimper dedans et s'asseoir près du dieu, comme celui-ci lui indiquait un tapotant le matelas.

« Alors, qu'est-ce qu'il y a ? Je t'écoute.
- Vous m'avez dit que j'avais quelque chose en moi qui faisait que je pouvais porter votre enfant et-
- Notre enfant, Leo... » Le coupa le dieu.
« Oui... Notre enfant, hum... Vous ne m'avez jamais expliqué explicitement ce que c'était et je ne comprends pas.
- Et bien... Tu sais, même si c'est rare, l'amour entre hommes existe un peu partout dans le monde et ce, depuis toujours. Mais beaucoup trouvent ça bizarre, contre nature même, donc les hommes qui veulent le faire, se cachent. Quand deux hommes se trouvent et veulent faire l'amour, il faut que l'un pénètre l'autre mais il y'a quelques chose chez l'homme qui donne du plaisir, on appelle ça la prostate. C'est la première chose qui va être stimulée en toi quand je te prendrais, après, il y aura ton col.
- Mon col ?
- L'entrée de la petite chose en toi qui te permet d'avoir un enfant. Et la petite chose c'est ton utérus, tout simplement, comme les femmes. »

Le silence retomba et Leo passa ses bras autour de ses jambes blanches, elles-mêmes ramenées contre son torse. Il ne dit mot pendant un moment, digérant les informations qu'il venait de recevoir.

« Ça fait mal ? Je veux dire... Quand... Enfin...
- Un peu au début mais plus tu t'habitueras, plus tu apprécieras et ce ne sera plus de la douleur, tu aimeras beaucoup tu verras. Ta prostate va beaucoup t'aider à te détendre et je te jure d'être doux, Leo, vraiment.
- Ça fait quoi ? T'avoir quelque chose en soi ?
- Je ne peux pas te le dire, Leo, je n'en sais rien. Tu constateras par toi-même.
- Alors comment tu sais que je prendrais du plaisir à la fin ?
- Ton corps est fait pour ça, mon doux... Je le sais parce que tu es fait ainsi, il n'y a pas de honte à aimer se faire prendre, c'est ta nature, tu va aimer ça et enfanter, un peu comme une femme... Mais toi, tu es bien plus unique et précieux que n'importe quelle femme. »

Leo rougit un peu et enfouit son visage contre ses genoux en regardant les draps du lit.

« D'accord... »

-ananas🍍

Réécrit le 25/07/2019.

ғleυr dυ deѕerтOù les histoires vivent. Découvrez maintenant