L'Ombre des Ombres

Chapitre 21 : Apprentissage

- Raiton ! L'arc des mille oiseaux ! ( Chidori Yumi ) !

Entre mes mains, mon chakra se modela jusqu'à évoquer un arc ; alors, trois éclairs argentés jaillirent et filèrent vers mon senseï. Il les évita souplement mais un sourire apparut néanmoins sur ses lèvres fines. Un sourire qui s'élargit lorsque mes flèches se figèrent dans un arbre et provoquèrent une déflagration impressionnante. Contre un adversaire qui ne saurait pas à quoi attendre, cette attaque ferait assurément des dégâts ravageurs.

- C'est très bien Mitsuko, annonça Mae-senseï. On dirait bien que le Chidori n'a plus aucun secret pour toi désormais !

Depuis une petite dizaine de jours, nous consacrions nos après-midis à perfectionner mon Chidori. Résultat, mon attaque initiale avait doublé en puissance et j'étais en plus capable de lui donner la forme que je voulais et de la projeter à plusieurs mètres devant moi.

Quant aux matinées, elles étaient réservées aux exercices physiques : tous les matins, j'étais réveillée aux aurores pour une heure à une heure et demi de course, suivie de plus de séries de pompes et d'abdominaux que je ne saurais compter.

- Uko-chan, enchaîna mon maître. Dans cinq jours, nous commencerons ton véritable entraînement.

- Dans cinq jours ? relevai-je.

- Oui.

- Et entre temps ?

L'air mystérieux de Mae-senseï fut remplacé par une mine heureuse qui faisait pétiller ses yeux clairs. Manifestement, il préparait un mauvais coup

- Je t'accorde quelques jours de vacances. Avec une superbe destination ! J'ai nommé Suna !

- Que... quoi ? Suna ? Vraiment ?

- Nous partirons à l'aube, tu devrais ainsi y être pour le déjeuner. Tu pourras passer quatre jours entiers auprès de ta famille !

- Je ? Vous ne venez pas avec moi ?

- Non, je vais en profiter pour régler quelques affaires. Va te reposer ! Je ne voudrais pas que ta marraine pense que je te maltraite.

J'étais ravie de revoir ma famille, surtout que je n'avais pas vu mon filleul depuis le début de l'examen Chûnin, mais je ne pouvais pas partir à Suna. Pas encore. Je n'avais pas l'esprit tranquille... Parce que j'attendais toujours mes réponses.

- Senseï... commençai-je doucement. Vous m'avez promis. Quand nous sommes parties de Konoha, vous m'avez promis que vous m'expliqueriez certaines choses.

- Je sais Uko-chan, me répondit-il alors qu'il perdait son air rieur. Je n'oublie rien, ne t'inquiète pas. Seulement... J'attends le bon moment. Quand il sera venu, je te jure que tu sauras tout.

***

Abandonnée. Il m'avait abandonnée ! Certes je n'étais plus qu'à une dizaine de minutes de Suna mais quand même. C'était le désert ! Et il m'avait abandonnée, sans aucun état d'âme. Qui abandonne une enfant de treize ans en plein désert ? Aussi douée que puisse être l'enfant en question, cela ne se fait pas. Tout simplement. Non mais quand même !

Je m'avançais donc vers les portes du Village Caché du Sable dans la confusion la plus totale. Il y avait peu de chances pour que mon arrivée ait été annoncée, ce qui voulait dire que je n'allais certainement pas être accueillie chaleureusement. En particulier si les shinobis de garde ne me connaissaient pas.

Il semblait que je me sois trompée sur toute la ligne. Enfin presque.

- Mitsuko-chan ? s'étonna Kankurô-san lorsque je fus assez proche pour qu'il puisse me reconnaître. Mais que fais-tu ici ? Il y a un problème à Konoha ?