Chapitre 26 : Résurrection

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- Oh mon dieu ! Grand-mère ! Viens m'aider !

- Que se passe-t-il Namika ?

- Regarde... Comment a-t-elle pu atterrir ici ? Tu as vu dans quel état elle est ? Tu penses pouvoir faire quelque chose ?

- Elle est salement amochée... Autant de brûlures aussi graves sur tout le corps... Va chercher ton frère, je vais tout faire pour la sauver mais il faut commencer par la rapatrier à la maison. Dépêche-toi !

Pendant que sa petite fille s'élançait vers leur demeure familiale, la vieille dame se penchait sur la jeune femme évanouie au beau milieu de la clairière.

- Comment es-tu arrivée là ? Les gens qui t'ont fait ça devait t'en vouloir sérieusement pour te mettre dans cet état Tu as de la chance que Namika t'ait trouvé. Maintenant, il faut espérer que cette chance suffise à te sauver !

L'ancêtre se mit à détailler l'inconnue pour évaluer ses blessures. Cependant, elle s'arrêta dans ses investigations en arrivant sur son visage. C'était la seule partie de son corps qui fut intacte mais cela suffisait à montrer combien elle était belle. Ses longs cheveux dégoulinaient jusqu'à ses épaules comme une rivière d'argent et mettaient en valeur ses traits délicats. À vue de nez, elle ne devait pas avoir vingt ans. Dire qu'elle paraissait déjà si éprouvée par la vie aurait été un euphémisme.

La jeune femme commença soudain à s'agiter. Elle entrouvrit ses paupières pendant un millième de secondes, juste assez pour que la vieille femme aperçoive les deux iris couleur améthyste. Juste assez pour qu'elle remarque la souffrance abyssale que portaient ses pupilles. Alors elle réagit instinctivement : elle se pencha pour venir murmurer à l'oreille de la blessée tout en glissant sa main dans la sienne :

- Chut, calme-toi. Je suis là, tout va bien se passer. Je vais te soigner et tu vas guérir. Je te le promets.

L'inconnue serra faiblement la main de l'aïeule puis sa tête retomba. Elle était de nouveau évanouie. Au même moment, des bruits de course attirèrent l'attention de la vieille femme. Sa petite fille revenait, accompagnée d'un beau jeune homme, cheveux blonds vénitien et yeux noisette.

- Kuroda ! Enfin. Il faut que tu nous aides à la transporter, ordonna-t-elle à son petit fils.

***

Je baignais dans une douce chaleur qui irradiait jusque dans mes membres blessées. Même avec mes paupières closes, je percevais la lumière vacillante d'une chandelle sur ma droite. Quant à l'odeur, elle me faisait penser à celle d'une maison traditionnelle, à la campagne. L'endroit paisible par excellence.

Mes souvenirs ressurgirent alors, brisant immédiatement ma quiétude. J'ouvris aussitôt les yeux et bondis sur mes pieds en essayant de me mettre en position de combat. Mais j'étais encore trop faible et je m'effondrai au sol dans un cri de souffrance. Ce ne fut donc qu'après que je remarquai la petite bonne femme, assise dans une chaise à bascule dans un coin de la pièce. Elle me fixait avec bonhomie et peut-être même avec curiosité ?

- Tu devrais te recoucher, annonça-t-elle tranquillement. Tu cicatrises bien mais tes blessures étaient d'une gravité inouïe. Et je sais de quoi je parle ! Je suis guérisseuse et je peux t'assurer que je n'avais jamais vu personne dans un état aussi catastrophique que le tien !

Je ne l'écoutais pas, la respiration toujours haletante. Crispée, je cherchais à évaluer la situation malgré mon esprit encore brouillé par la fièvre. Malgré la panique qui grondait en moi et qui menaçait de prendre le dessus à tout moment.

- Détends-toi, me conseilla-t-elle. Vous allez bien.

- Qui êtes-vous ? répliquai-je d'une voix rauque.

L'Ombre des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant