Chapitre 9 : Le bout d'un chemin

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Ils étaient tous là. Ma mère, mon père, Naruto-sama, Shikamaru-san et sa femme, et bien sûr, Shikadai. L'aube teintait leurs vêtements de sang, camouflait leurs yeux pleins de tristesse et allongeait leur ombre.

Un dernier au revoir. Ma mère me serra si fort contre elle que je crus mourir étouffée avant même d'avoir accompli une seule mission ; mon père, plus réservé, se contenta d'une légère pression sur mon épaule, non moins pleine d'amour et de tendresse. Shikadai fut le dernier à me prendre dans ses bras. Ses mots résonnaient encore dans mes oreilles et c'est frissonnante que je répondis à son étreinte.

- Nous devons partir les enfants, annonça Sumire-senseï. Suna nous attend !

Je me détachai de mon meilleur ami en lui souriant tristement, serrai une dernière fois sa main, souris à mes parents. Me détournai avec courage et emboîtai le pas à mon jumeau et à notre maître. Cependant, nous avions à peine fait deux pas qu'une voix nous interpella :

- Sumire, attends ! J'ai oublié quelque chose !

- Naruto-sama ! Comment peux-tu être aussi étourdi après autant d'années à la tête du village ? Alors, dis-moi, qu'est-ce que tu as oublié cette fois ?

- Hum... J'ai oublié de leur remettre ceci !

Il avait sorti deux objets de sa poche et il les brandissait bien haut vers le ciel. Un rayon de soleil vint s'échouer sur eux, les faisaient scintiller.

Des bandeaux frontaux. Des bandeaux frontaux !

- Venez là tous les deux.

Il s'approcha d'abord d'Asaki puis prit le temps de lui-même nouer le bout de tissu d'un bleu roi lumineux autour de la tête de mon frère.

- Asaki et Mitsuko Hatake...

Il se tourna ensuite vers moi, me sourit avec affection. Le bandeau vint enserrer mes tempes.

- À partir d'aujourd'hui, vous êtes officiellement des ninjas de Konoha !

***

Nous marchions depuis seulement une petite heure lorsque la fatigue s'abattit sur moi. Les branches sous mes pieds se firent moins nettes, l'horizon se mit à trembler et mes membres devinrent plus faibles, moins sûrs.

Je trébuchai une première fois, récupérai mon équilibre au dernier moment et me rétablis tant bien que mal sur mon perchoir. J'accélérai pour rattraper mes deux coéquipiers mais rapidement, je trébuchai une seconde fois, puis une troisième.

Les alentours étaient de plus en plus sombres, mon champ de vision se rétrécissait peu à peu. Comment pouvais-je être aussi épuisée ? Cela n'avait aucun sens...

Cette question hantait toujours mon esprit quand je remarquai enfin que le sol se rapprochait de plus en plus. Et bien trop vite.

- Mitsuko ?

Qui était-ce ? On aurait dit la voix d'Asaki... Oui, cela devait être Asaki...

Alors que j'allais m'écraser, je fus rattrapée in extremis.

- Eh bien jeune fille, on ne se repose pas les veilles de mission ? me railla gentiment Sumire-senseï. Mauvaise idée, regarde ce que ça donne !

Mon esprit embrumé semblait me hurler quelque chose mais je ne comprenais pas quoi. Quelque chose à propos d'une lueur dans ses yeux vairons ? D'une touche d'inquiétude dans sa voix d'ange ? Je luttai de toutes mes forces pour rester consciente, pour comprendre...

- Je suis désolée, senseï, l'excitation m'a empêché de dormir.

Un mensonge. Un bon gros joli mensonge. Et elle n'était pas dupe.

L'Ombre des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant