Chapitre 23 : Le temps de l'amour

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Depuis plusieurs minutes, j'étais perdue dans l'immensité de ses yeux bleu-vert. Incapable de bouger ou de prononcer un seul mot. J'étais comme paralysée. Face à lui, et même après toutes ces années d'entraînement, je me trouvais aussi démunie qu'un nouveau-né. Un crépitement au creux de ma main me tira finalement de mon immobilité : de minuscules éclairs de chakra s'échappaient de tous les pores de ma peau au niveau de mes deux paumes. Je cachais précipitamment mes mains derrière mon dos mais la panique qui s'empara alors de moi étendit le phénomène à mes avant-bras.

Une main apaisante se posa aussitôt sur mon épaule et mon senseï vint me chuchoter à l'oreille :

- Eh bien jeune fille, affronter quatre mercenaires trois fois plus haut que toi ne te fais pas sourciller mais faire face à l'élu de ton cœur te met dans tous tes états ?

À ces mots, mes pommettes se mirent à chauffer, et il ne m'était pas difficile d'imaginer la nouvelle rougeur de mon visage. Cependant, comme dans le même temps, je m'arrêtai de crépiter, je ne me permis pas de répondre aux moqueries de mon maître.

Constatant que je m'étais reprise, il se décala et m'offrit de nouveau à la vue de mes camarades.

- Tu fais les présentations ? me demanda Mae-senseï.

-Bien sûr, bredouillai-je avant de me reprendre. Voici mon maître, Mae-senseï. Mae-senseï, voici Chôchô Akimichi, Inojin Yamanaka et...

- Shikadaï Nara ! Je suis ravi de faire enfin ta connaissance jeune homme.

Mon maître n'était vraiment pas croyable. Ne pensait-il pas que j'étais déjà suffisamment embarrassée ? Et mon meilleur ami qui ne trouvait rien de mieux à faire que d'acquiescer vaguement !

- Tu as laissé pousser tes cheveux, souffla-t-il.

C'était quoi cette remarque à la noix ? Presque cinq ans que nous ne nous étions pas vu et c'est tout ce qu'il trouvait à me dire ? Même si c'était vrai...

- Quoi qu'il en soit, ne faisons pas attendre le Hokage, annonça mon maître. Vous revenez de mission ?

À son expression, je pouvais deviner que Shikadaï se méfiait de mon senseï et que par conséquent, il n'était pas tellement disposé à lui répondre. Je ne pouvais pas lui en vouloir, j'avais moi-même mis du temps à lui faire confiance. Ce qui n'était apparemment pas le cas de Chôchô !

- C'était épuisant ! babillait-elle. Nous étions supposés effectuer une simple mission de reconnaissance mais le groupe entier nous est tombé dessus ! Nous avons réussi à nous charger d'eux et voilà que sur le chemin du retour, ces mercenaires nous attaquent !

- Vos réserves de chakra sont complètement à sec, constatai-je. Vous auriez eu du mal à les vaincre seuls. Heureusement que nous passions par là.

Le jeune Nara approuva d'un fugace hochement de tête tandis que dans le même temps, ses traits se crispèrent brièvement. Il ne pouvait nier que j'avais raison, il était bien trop intelligent pour cela. Toutefois cela semblait profondément lui déplaire et je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Le Shikadaï que j'avais connu était loin d'avoir un orgueil démesuré alors pourquoi le prendre comme cela ?

- C'est Naruto-sama qui vous a demandé de revenir ? supposa Inojin. Il fait revenir tous les ninjas au village. Asaki et Yamato-san sont revenus il y a un plus d'un mois, peu de temps avant que nous partions.

Un large sourire éclaira mon visage : mon frère serait là, après tant d'années, j'allais enfin le revoir !

- Et Kami ? demandai-je en retour.

- Ce ne serait pas étonnant qu'elle soit elle-aussi à Konoha. Après tout, Koharu-san est une kunoichi de notre village, pas de Suna.

- De toutes manières, intervint Shikadaï, les Kages vont tenir un grand conseil, chez nous et dans très peu de temps. La menace de ces groupes de renégats est telle qu'ils sont contraints d'agir tous ensemble. Pendant un temps, la majorité des troupes ninjas du continent vont stationner à Konoha. Dans les autres villages cachés, ils laisseront juste assez de shinobis pour défendre la population.

L'Ombre des OmbresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant