TENTATIONS GLACÉES | Old Magcon | [EN PAUSE]

CHAPITRE 18 :

Je passe le portail de fer, les larmes au yeux. J'ai vécu cette situation bien trop de fois. Tous les dimanches matins. Je respire un bon coup puis renifle. J'essuie vite fait les gouttes d'eau salé sur mes joues. Je ne peux m'empêcher de sourire bêtement.

- Tu me manques, dis-je le plus calmement possible.

- À moi aussi elle me manque.

Surprise, je me tourne vers la voix féminine. Devant moi se dresse une belle jeune femme à la chevelure blonde. Sur son petit visage, je vois qu'un faible sourire se dessine sur sa fine bouche. Je ne peux m'empêcher de regarder ses yeux vert placés en amande. Ils sont si hypnotisants que je m'y perds dedans.

- Salut, finit-elle par dire.

Je me réveille enfin. J'ai croisé Max alors il fallait bien que je la rencontre.

- Salut Phybie.

Il y a un blanc. Évidemment, c'est un blanc gênant. Je n'arrive pas à y croire. Je la revois enfin.

- Espèce de !...

Je crie en lui tapant l'épaule. Malgré moi, les larmes me montent au yeux.

- Tu... m'as manqué vielle peau ! dis-je.

- Toi aussi Elena.

Phybie m'adresse un tendre sourire avant de m'ouvrir ses bras. Sans tarder je me glisse dans ceux-là tout en essayant de ravaler mes larmes.

- Fait gaffe à mon manteau il a coûté cher.

Je rigole. Elle n'a pas changé.

- T'es pas croyable...

Nous rigolons timidement puis plus rien. Personne ne parle.

- Je te mentirai si je te disais que je passé par là par hasard, finit-elle par m'annoncé.

- C'est Max qui te l'a dit ?

- Oui...

- Oh. D'accord.

- Elena, avant que tu ne dise quoi que ce soit, je tiens à te dire que je suis désolée.

- Tu savais pourtant qu'on venait de rompre.

- Oui mais...

- Y'a pas de "mais" Phybie ! C'est une des lois d'une meilleure amie. "Tu ne dois pas sortir avec son ex".

- Je le sais mais... Ça faisait déjà quelques mois que je commençais à l'aimer. On a grandi tous les trois ensembles. Au départ de notre trio, je l'aimait comme un frère. Mais j'ai pas pu m'en empêcher. C'était plus fort que moi.

- Mais même... Notre rupture était toute fraîche.

- Je sais. Après ton départ, j'ai tellement pleuré. Je suis restée enfermée chez moi alors Max était venue dormir à la maison pendant une semaine juste pour me réconforter. Une semaine peut tout changer Elena. On a finit par s'embrasser et puis... On a commencer par se voir sous un autre angle. Je savais que t'allais mal le prendre, et je me suis pas trompé. Alors j'ai pris la décision de ne pas t'en parler.

- Vous m'avez déçu. Pas parce que vous sortez ensembles, mais parce que vous m'avez rien dit. J'aurais peut-être compris non ? De toute façon, j'ai trouvé quelqu'un à Los Angeles.

- Je suis tellement désolée Elena.

- Moi aussi.

Je m'avance vers elle pour l'enlacer. Elle m'a manqué. Soudain, je repense au bouquet de fleurs sur la tombe de mère. Est-ce que c'est Phybie ?

- Phyb' c'est toi qui a déposer des fleurs à ma mère ?

- Oh... et bien, oui. Ça m'arrive d'aller là-bas donc...

- D'accord. Merci de prendre soin de ma mère.

Elle m'adresse une de ces jolies sourires avant qu'elle ne me reprenne dans ses bras. Une voix masculine se fait entendre. Phybie et moi nous nous décollons pour nous retourner vers Max. Celui-ci marche et court en même temps, s'est un mélange des deux à vrai dire. Il manque de se ratamer la geule et nous pouffons de rire avec Phybie.

Ça me rappelle le bon vieux temps, lorsque l'on était tous les trois les après-midi quand nous terminons plus tôt. Nous trainions dehors, dans la rue. On passait dans la petite supérette du coin et on dévalisait le rayon gâteaux. Puis on se dirigeait vers le parc, on s'assayait sur un des bancs près du jeux pour enfants et souvent on faisait du toboggan, histoire de jouer une fois de plus au jeux de notre enfance. Ou alors on allait au skateparc et on se posait sur le tronc d'un arbre, rien que tous les trois, à l'abri des regards. Et on parlait, riait. Plus rien ne pouvait nous arrêter, on était invincible. Nous étions de simples adolescents, amis depuis le jardin d'enfants, trois meilleur amis, un couple et une amie de confiance.

- Vous ne vous êtes pas entretuer ? c'est bon ? demande Max, essoufflé.

- Oui, t'inquiète pas Max, répond Phybie.

Je souris à mes deux amis d'enfance, ils m'avaient manqué.

- ça vous dirai d'aller au café ? demande Phybie.

- Hum... Je sais pas vraiment, dis-je hésitante.

Max me regarde, me dévisage même.

- Pourquoi ? C'est plutôt une bonne idée, non ?

J'hésite. Je veux aller avec eux, mais en même temps non. Je sais que le malaise se posera vite entre nous trois. L'idée même de les avoir là, en face de moi, tous les deux, ne me met pas vraiment à l'aise. Alors aller dans un café, qui soit dit en passant doit être celui que l'on fréquentait avant, ne me plaît pas vraiment. J'ai peur.

On dit souvent qu'une vraie amitié ne se casse jamais malgré la distance, les épreuves, les pleures... mais je sais pertinemment que la notre a changé. Terriblement changé. J'ai même l'impression que si je vais avec eux dans ce foutu café, notre amitié sera détruite. Que le fil, maintenant fragile, qui nous lie, nous unifie tous les trois se cassera et que l'on ne pourra plus retourner en arrière.

A mes yeux, notre amitié est déjà gâcher. Je ne veux pas empirer la situation.

- Je suis vraiment désolée, mais je pense que je vais rentrer.

Phybie, dit que ce n'est pas grave, qu'on l'on pourra quand même se reparler par messages à partir d'aujourd'hui. Mais Max me dévisage toujours pour autant. Comme si il regardait une étrangère. Une simple inconnu. Oui, j'ai changé. Et en une  meilleure version de moi-même. Juste par le fait que je déménage à Los Angeles, que je rencontre enfin mon frère, mon père, que je rencontre les filles, les garçons, Shawn et Nash. Toutes ces choses ont changeaient ma petite vie paisibles. Et je me rend compte que maintenant, C'est chez moi là-bas, à Los Angeles, avec mon frère, mes amies. Avec Nash. 

Je me rend compte que j'ai fait une grande erreur en partant et en laissant les gens que j'aime, et qui m'aime, derrière moi.

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