PARTIE 3

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Je me sentais mal mon Dieu. Jamais de ma vie je ne m'étais sentie aussi mal.

JAMAIS.

Et comme si la trahison de Khalil ne suffisait pas, mon frére venait de sombrer dans le coma. Je courais entre les cours à l'université, le travail avec l'USAID et l'hôpital.

Je n'avais plus de vie. Je n'avais même plus le temps de savourer une bonne douche ni de m'habiller avec soin. J'enfilais un jeans, un debardeur et des ballerines et hop, mes journées commençaient. Je ressemblais plus à une loque.

Et maintenant, la femme de Khalil s'y est remise en m'envoyant des textos, des photos d'eux en sortie et m'appelait pour me narguer. J'avais pourtant changer de numero, fermer mon compte Facebook et en avait réouvert un autre au bout de quelques temps.

Aprés le mariage de Khalil, sa peste de femme avait mis à jour leur relation et tous mes amis qui ont vu ça à travers le compte de Khalil et à qui j'avais annoncé mes fiançailles avec lui m'appelaient, m'envoyaient des messages.

Certains voulaient sincérement me soutenir, d'autres par contre n'étaient là que par simple curiosité. J'étais incapable de réfléchir, de vivre. Ce que je voulais c'etait juste mourir car je n'en pouvais plus de toute cette pression.

-Rokhaya, celui pour qui tu souffres aujourd'hui fait sa vie tranquillement avec sa femme, en témoigne les photos que tu as reçu. Une bonne raison pour toi d'avancer, d'essayer de vivre pour ta maman qui ne peut compter que sur toi et surtout pour ton frére. Cette femme est frustrée car elle sait que son mari t'aime. Elle veut que tu souffres en voyant ces photos tout autant qu'elle en ce moment , me dit le Docteur Diouf qui s'occupait de mon frére à l'hôpital Fann lorsqu'il m'avait trouvé entrain de pleurer en regardant les photos que cette aigrie venait de m'envoyer.

-Docteur, ma vie n'a aucun sens. Mon papa est mort, l'homme que j'aime est avec une autre, mon frére est à l'article de la mort. Je ne fais que courir. Qu'est ce que je dois attendre de la vie?

-tout, Rokhaya tout. Regarde toi, tu es jeune, belle et brillante. Si tu tiens le coup bientôt tout ça ne sera qu'un vieux souvenir bientôt, tu verras. Bats toi, pour toi d'abord puis pour ta maman.

A partir de ce moment, le Docteur Diouf a commencè à me soutenir pour ne pas que je sombre car je deprimais grave.

Je venais alors de boucler mon année de Master 2. Je pouvais enfin souffler un peu et avoir plus de temps pour relever ma mére à l'hopital mais aussi pouvoir travailler plus et gagner plus d'argent encore.

L'organisme me payait vraiment bien. Les profs au departement avait organisé un concours pour le compte de l'organisme et j'ai étè la seule à y avoir reussi et de ce fait, j'étais la chef de toutes les tournées d'enquète qu'ils organisaient.

En ce moment, nous faisions des enquêtes sur les travailleuses du sexe, comme on les appellait maintenant. On devait enquèter sur "leurs clients", de quelle couche de la sociétè provenaient-ils, entre autre. Et le travail se faisaient surtout la nuit et je ne dirai jamais, mais jamais les personnalités qui faisaient appel à ces femmes, avec des vices choquants, certaines à qui ils payaient des vies de reine dans des appartements luxueux et hors de prix. Vous ne me croirez jamais ou pire me prendrez pour une mytho.

Je n'avais plus de temps pour moi mais j'avais le temps encore de penser à Khalil qui avait comme disparu de la surface de la terre pour moi. Pourtant il était bien à Dakar, d'aprés sa femme pour qui j'ai fini par avoir de la pitié car si elle réagissait ainsi avec moi, c'est parce que Khalil ne lui appartenait pas. On a pas besoin de démontrer quelque chose de saillant. Si elle était vraiment heureuse, elle n'aurait jamais eu le temps pour moi.

YAKA| le poids de la superstitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant