Partie 13

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C’est le mariage de Fatima et je suis toute heureuse, bien que je sois exténuée.

Cette chipie m’a tout laissé faire, tout, pour ne rentrer que le jeudi. J’ai tellement couru que profiter d’une bonne douche chaude était devenu un luxe.

Mais ça en valais la peine car ça va être une magnifique cérémonie surtout pour la réception du soir. La déco de la salle est tout juste gigantesque.

J’ai invité Aminata, la belle sœur de Malick à venir avec moi et elle en était très heureuse malgré son petit bidon. Mais elle était super jolie dans sa robe soie corail qu’on avait acheté ensemble le jeudi.

Elle, son mari et Malick m'avait appelé alors que j’étais au salon avec ma Fatima pour me dire qu’ils étaient déjà à la réception.

Quand Fatima a enfilé sa robe de mariée, je l’ai regardé pendant un long moment et j’ai commencé à pleurer, tellement qu'à la fin j’avais honte car je ne pouvais pas expliquer ce qui me faisait pleurer.

-si vous continuez à pleurer de la sorte, on ne pourra pas réparer votre maquillage ! me dit la maquilleuse.

Fatima s’y est alors mise et c’est moi qui ait été obligé de la calmer.

-je t’aime tellement que te voir si heureuse me met dans tous mes états, lui dis-je en essayant d’estomper les larmes qui coulaient sur ses joues.

-et bientôt je sais que je pleurerai de joie moi aussi en te voyant dans ta robe de mariée toi aussi ma Yaka.

La maquilleuse énervée surtout contre moi, s’est mis à rouspéter et Fatima lui a dit

-si vous saviez ce que la voir pleurer représente pour moi, vous la laisseriez pleurer. Ça fait plus de deux ans que j’espère qu’elle sorte enfin ce qu’elle a dans son cœur et même si tu ne le dis pas, je sais à quoi tu penses. Si je savais que me voir marier ferait sortir tes larmes, je l’aurais fait depuis tellement longtemps.

*
*
*

Nous arrivons à la réception, Fatima, ses quatre autres filles d’honneur et moi. Les amis de Baïdy nous attendaient pour nous tenir la main. La malchance a fait que je sois au bras de Bathie, vraiment. Il m’accueillit avec un sourire niais et a passé tout son temps à me dire chaque minute que j’étais ravissante. Dieu qu’il m’énerve lui.

La salle était à craquer, on retrouvais nos promos de la fac, de l’ENA, les amis, la famille. C’était super. Baïdy était surement le mec le plus beau de la salle aujourd’hui avec son costume taillé sur mesure.

Debout à côté de la mariée, je fis face à la table de Malick accompagné de sa famille et juste à côté, y’avait celle de Séba avec qui il discutait. Seba était avec un autre homme et deux filles. Il était déjà passé à autre chose sûrement avec l’une d’entre elles. Si vite…en l’espace de quelques jours.

Depuis ce jour, je n’avais plus eu de ses nouvelles. Il m’avait appelé et envoyé des messages que je supprimais sans même les lire. J’ai compris que Séba ne me convenait guère et pour cette fois j’étais d’accord avec ma mère ; j’ai compris qu’il fallait que je me ressaisisse avant qu’il ne soit trop tard. Malick n’a rien voulu me dire. Il n’a pas répondu à mes questions, se contentant juste de me dire d’en parler avec lui et d’essayer de gérer ça si jamais je décidais de rester avec lui. Ce que je ne ferai pas.

J’avais mal aux jambes avec mes longs talons aiguilles alors je suis allée m’assoir à la table de mes voisins. Je me tournais alors pour saluer Séba.

-Bonsoir Séba, comment ça va ? Fis-je comme si c’était quelqu’un que je connaissais juste du coin de la rue.

-ça va Rokhaya. Et toi ? Répondit-il sur le même ton.

-bien ! lui dis-je avant de me tourner vers mes voisins.

-tu es magnifique, me dit Malick qui ne m’avait pas quitté des yeux un seul instant.

Je baissais les yeux et souriais tout simplement.

On était entrain de tous dansés, la salle s’était modifiée en une piste de danse et c’était super. Je m’amusais comme une folle. C’est alors que Séba est venu vers moi.

-stp Rokhaya, on peut parler ?

-je pense qu’on a rien à se dire toi et moi Séba. Alors stp ne gâche pas le mariage de nos amis.

Il était calme aujourd’hui, gêné même je dirai et il ne me regardait presque pas.

-je voulais juste te présenter ma famille qui voulait te connaitre, rien d’autre Rokhaya, fit-il en tournant sur ses talons.

Qu’est ce que Seba avait avec mon nom ? J’eus tellement honte que je me suis sentie bête. Je l’ai alors suivie jusqu’à leur table.

-bonsoir, leur dis-je.

Ils me répondirent avec un énorme sourire tellement agréable.

-euh…Rokhaya, je te présente Rose et Madeleine, mes sœurs et ça c’est Claude, le mari de Mado. Mado, Rose, Claude, Voici Rokhaya.

Maintenant que je les regarde, Rose a les mêmes yeux et le même nez que lui. C’est juste Seba au féminin.

-c’est un plaisir de faire votre connaissance, leur dis-je en leur serrant la main un à un.

Rose se leva et vint me faire un énorme bisou avant de me serrer très fort dans ses bras.

-Séba m’a tellement parlé de toi que je t’ai imaginé chaque jour. Ça me fait plaisir de te rencontrer enfin Rokhaya. Tu ne sais pas le nombre de fois que j’ai entendu ton nom. Seigneur, tu as vraiment mordu mon frère.

Je fus très surprise par cela à vrai dire. Et Séba avait l’air gêné par ce que sa petite sœur venait de dire, car je le voyais qui ne savait plus où se mettre. Heureusement que Fatima m’appela parce que je ne savais vraiment pas comment réagir face à cela.

Puis, les gens commencèrent à rentrer et bientôt, il ne restait plus que quelques personnes, les amis de Baïdy, quelques uns de Fatima. Malick, vint me trouver.

-bon Yaka, nous, on y va. Tu veux rentrer avec nous ou bien ?

-je vais passer la nuit chez Fatima. Mais merci d’être venu, ça m’a fait trop plaisir. C’est vraiment gentil, lui répondis-je.

Il embrassa Fatima et me fit la bise. Je dis au revoir à Ami et Moussa.

Séba n’avait rien raté de ce qui s’était passé. Sa famille était venue me dire au revoir bien avant mais lui était resté avec ses autres amis.

Puis tout le monde est parti. Fatima devait rejoindre le domicile de Baïdy le lendemain. On est arrivé chez elle, exténuée, trouvant, à cette heure presque 3heures du matin, les mamans en train de faire leur guew pour préparer celle dans la maison de la famille du marié. Ma mère était bien sûr parmi elles.

Jusqu’à quatre heures du matin, Baïdy marchandait pour que je lui amène Fatima. J’en explosais de rire.

-bimou la reuthié après réception bi nga warone nopalou. Mougn ko rek, souba soriwoul (prends ton mal en patience. Demain n’est plus loin)

Puis je reçus deux messages, simultanément, de Malick et de Séba.

<<Je n’arrête pas de penser à toi depuis qu’on s’est quitté. Tu es tellement belle Yaka>> m’avait écrit Malick.

<<Juste pour te dire que je pense à toi et que tu me manques énormément. JE T’AIME >> m’avait envoyé Séba.

Ce dernier message fut volé mille papillons à l’intérieur de mon ventre. Ce qui me fit sourire.

-Yakaaaa, j’étais bien concentrée sur ma cérémonie mais j’ai bien vu comment ton beau voisin te regardait. Serait ce lui qui te fait sourire comme ça ? me dit Fatima en rigolant.

-tu ne devrais pas être entrain de dormir toi ? Tu n’es pas fatiguée ? Aah Fatima, si tu savais…je l’ai bien vu moi aussi.

-tu devrais tenter ta chance avec lui. J’ai vu comment il te regardait et comment il était quand tu parlais à Séba. Il a les yeux d’un homme éperdument amoureux. Sors toi Seba de la tête et donne lui une chance stp. Je sens qu’il sera celui qui te redonnera le sourire.

-Fatima, Malick m’a l’air cool mais tu sais je ne peux pas. Lui et Séba sont amis et ils ont des affaires ensemble. Ce ne serait pas joli toi aussi. Laisse moi rek yaw.

-écoute, avec Séba c’est juste une amourette. Pourquoi tu veux te compliquer la vie avec une relation qui n’aboutira jamais à rien. Rokhaya Aïcha, est ce qu’on ne t’a pas changé ? La plus sensée de nous deux, c’était toi.

-Entre Séba et moi, y a plus rien. Il n’y a jamais rien eu sakh. Alors rassure toi.

-alors donne une chance à Malick et ouvre lui ton cœur pour l’amour du ciel et donne toi une chance d’être heureuse.

-cheeeeuuuu Fatima, c’est ton mariage là et demain on a une longue journée qui nous attends alors ferme la sinon j’appelle Baïdy pour qu’il vienne te chercher et je te jette par-dessus la fenêtre.

-ok dormons, mais je te jure que souma parei ci mariage bi dinga beug khalei bou goor bi par force. Malako wakh nak (quand j’en aurai fini avec les cérémonies du mariage, tu vas aimer Malick par force. C’est moi qui te le dis)

Fatima rejoignit la maison familiale de Baïdy. Je suis restée avec elle jusqu’à ce qu’elle consomme son mariage au vu et au su des deux familles bien que rien avait été exhibé. Baïdy a dit qu’il avait été fier et satisfait d’elle.

Après on a fait un excellent mbaxal avec des tamas et des bongos. Puis ils sont partis en lune de miel dans la villa de Seba au Lac Rose et moi je suis rentrée chez moi et j’ai repris le boulot avec Malick qui me déposait et me ramenait tous les jours.

Ce qui m'a valu la foudre de quelqu’une du quartier qui est allée dire à Malick que je porte la poisse parce que mon copain est mort après m’avoir demandé en mariage.

La méchanceté humaine !

-tu veux qu’on en parle ? M’avait dit Malick

-Je ne savais pas que les gens du quartier avaient ce genre de préjugés mais bon, comme tu me l’as dit l’autre jour on ne peut pas les empêcher de parler. L’essentiel, c’est d’être quitte avec sa conscience et je le suis. Tu sais, c’est une longue histoire. On s’est connu sur internet, puis son papa lui a trouvé une femme alors qu’on devait se marier lui et moi. Par la suite, il a divorcé quelques mois plus tard et alors que mon oncle allait lui donner ma main, il est tombé malade et un mois plus tard, il est mort. C’est le grand père de son ex femme qui lui a fait ça d’après ce qu’ils ont raconté. Voilà.

-ça doit être dur pour toi.

-oh t’inquiète, j’ai pris l’habitude maintenant.

-si tu le dis. J’ai vécu pareil tu sais et je te jure que c’est comme si c’était le ciel qui m’était tombé sur la tête. Binetou, elle, était malade…cancer du sein. On lui a fait une ablation du sein. Elle était guérie et recommençait tant bien que mal à revivre car c’était difficile pour elle de voir une partie de sa féminité lui être enlevée. Puis un jour, elle est de nouveau tombée malade. A l’hôpital, on a dit que la maladie avait fait une métastase et avait atteint la tête. J’ai voulu l’amener aux Etats Unis au prés d’un spécialiste réputé dans ce domaine. Elle m’a tout simplement dit qu’elle en avait marre de la chimio et de tous les aller et retours à l’hôpital, qu’elle savait qu’elle allait mourir. On lui a donné vingt et un jours, elle en a vécu vingt sept…vingt sept jours durant les quels j’ai cru mourir chaque seconde tellement j’avais peur. Elle est partie un petit matin alors que je m’apprêtais à aller la voir. Ça a été super dur mais je me suis relevé, j’ai réappris à vivre car elle me disait toujours que je devais vivre.

J’avais des frissons en l’entendant me raconter son histoire. Malick pouvait comprendre ma douleur mais il était plus fort que moi car lui avait continuer à vivre.

-dis moi comment tu as fait pour oublier ? L’as-tu pleuré ? Moi je n’arrive toujours pas à faire son deuil. Je ne sais même pas et le pire est que les gens ne comprennent pas.

Il me fit un sourire à me faire fondre.

-je suis un homme Yaka et un homme ne pleure pas. Mais blague à part, je l’ai pleuré, tellement que je m’en suis senti faible d’avoir si mal. Mais ça m’a aidé et j’ai fait son deuil. On s’y fait. Et ne t’inquiète surtout pas, chacun à sa manière de faire son deuil et tu verras qu’un jour tu vas te réveiller et il ne sera plus aussi présent que ça et quand tu le pleureras tu verras à quel point ça soulage. Moi, j’ai rouvert mon cœur à une autre, je l’aimais mais pas assez pour passer ma vie avec elle. Je l’ai laissé partir. Mais aujourd’hui, mon cœur ressent le grand amour Yaka, pour toi et c’est tellement fort que je sais que c’est avec toi que je veux passer le reste de ma vie. Tu te diras que c’est tôt, qu’on se connait depuis peu, mais je suis sûr de moi ; m’avait-il dit en me regardant dans les yeux.

-Malick tu conduis et si tu ne te concentres pas, on va rater le rond point qui nous mène à nos bureaux ou pire encore, tu vas percuter la voiture de devant, dis-je pour fuir sa dernière phrase.

Il en rit

-t’inquiètes pas Yaka, je suis très patient.

Puis on passa la journée à discuter sur WhatsApp de tout et de rien. On prévit de déjeuner ensemble et au moment où j’entrepris de sortir de mon bureau pour aller le rejoindre au resto, Séba se pointa devant moi. Je le regardais sans savoir quoi faire ni quoi dire.

-qu’est ce que tu fais là Séba ? réussis-je enfin à sortir

Il s’approcha de moi. Je l’arrêtais.

-stp ne t’approche pas Séba. Reste là où tu es, on est dans mon lieu de travail et je n’accepterai plus que tu te conduises de la sorte ici. Aies un peu de respect pour moi.

-ok, excuse moi stp, dit-il en s’asseyant.

Je m’asseyais alors et le fixais dans les yeux. Il se leva de nouveau et ferma la porte à clé alors que je l’avais laissé entrebâillée.

Mon cœur se mit à battre une chamade incontrôlée mais j’essayais de garder mon calme afin qu’il ne voit pas à quel point j’étais nerveuse. Je n’aime pas être seule dans la même pièce que lui, car je ne sais pas comment lui résister. C’est plus fort que moi et pourtant, il faut que je sois ferme aujourd’hui. C’est alors que mon téléphone sonna. C’était Malick

-j’arrive, j’ai un petit contre temps. Je te rejoins dans cinq minutes.

-d’accord alors, à tout à l’heure. CLICK

Aussitôt, le visage de Seba changea. Il respira fort comme pour se contenir. Je me levais alors

-Désolée Sébastien mais il faut que j’y aille, on m’attend.

-c’est Malick, c’est ça ? Me demanda t-il en me tenant le bras fermement et en s’adossant à la porte de sorte que je ne puisse l’ouvrir.

-tu me fais mal Sébastien, arrête.

-pourquoi tu me fais ça Yaka ? Tu ne vois pas que je souffre sans toi. Je sais que je m’y suis mal pris avec toi mais je te jure que j’ai honte de mon attitude de l’autre jour mais je me sentais tellement mal que j’ai cru que la meilleure solution était de me saouler alors que je ne le fais jamais. Rokhaya, tu ne sais pas combien je t’aime. Je t’aime tellement que t’imaginer avec un autre homme me rend fou, je ne le supporte pas. Tout ce que je n’avais pas voulu est entrain de se produire. Je suis tombée amoureux de toi et si je me suis saoulé ce jour c’est parce que je n’ai pas supporté de trouver Malick ici avec toi alors que je sais qu’il avait des vues sur toi. Je me suis saoulé pour ne pas te faire du mal. Pour l’amour du ciel, Rokhaya pardonne moi et reviens moi. J’arriverai à guérir avec ton amour.

-pour ne pas me faire du mal ? Et ce que tu as fait ce jour là, c’était quoi ? Pousse toi Sébastien, je dois partir, lui dis-je fermement et en le regardant droit dans les yeux.

J’avais eu peur pendant un instant, mais il ne fallait pas qu’il le sache.

-ok, vas y donc. Vas rejoindre Malick, me dit-il de manière pathétique et nerveuse en s’écartant puis me retint de nouveau au moment où j’allais ouvrir la porte.

-Rokhaya, stp réfléchis à ce que tu es entrain de faire. Tu te jettes dans les bras de Malick pour m’oublier et tu n’y parviendras pas car tu ressens la même chose que ce que je ressens pour toi. Ne gâche pas ton temps avec lui stp.

-mais qu’est ce que tu me veux Sébastien ? A chaque fois qu’il y a un problème, au lieu de l’affronter et d’en parler avec moi, tu disparais, tu ne donnes aucune nouvelle et dés que tu me vois et crois que je suis avec quelqu’un tu reviens faire ton mendiant. Je te l’ai dit Seba, je ne cherche pas coute que coute à avoir un homme. Malick, c’est ton ami et si tu ne le respectes pas, respectes moi au moins. Si tu me connaissais, tu saurais que je ne sortirai jamais avec deux amis même si entre toi et moi, il n’y a jamais rien eu, pestais-je contre lui.

Il avait la mine d’un chien battu en m’écoutant. Il me regarda un court instant comme s’il était absent et sans rien dire, il sortit.

J’avais mal mais je me devais de faire cela. Et il avait réussi à gâcher ma journée, mon déjeuner avec Malick.

Je lui envoyais un message pour m’excuser et lui dire que je me rattraperai demain. Il me répondit juste qu’il comprenait.

Et à la descente, le chemin se fit en silence presque. Malick qui d’habitude racontait des blagues à me faire mourir de rire, parlait comme une pie, faisait des détours pour que le chemin se fasse plus long, ne disait rien aujourd’hui se contentant juste de répondre par oui ou non et en se concentrant sur la route. L’ambiance me gênait outre mesure et je lui demandais ce qu’il y avait.

-juste de petits problèmes au bureau, rien d’autre ; répondit-il avant d’augmenter le volume de la radio.

Après le diner, je décidais d’aller voir comment il allait vu qu’il était grave énervé dans la voiture, pestant même contre les autres voitures sans raison.

Aminata me dit qu’il était dans sa chambre.

Je le trouvais allonger, le regard sur le plafond, écoutant du RNB old school. En matière de musique, on avait les mêmes goûts. Il n’avait même pas senti que j’étais là. Je tapais à la porte pour m’annoncer.

-salut ! Je peux ?

Il se leva comme s’il avait été surpris ou interrompu.

-Yaka ? Vas y entre. Assis toi là, fit-il en me désignant l’autre côté du lit.

-non là ça ira, répondis-je en prenant place sur l’un des fauteuils en face du lit. Je suis venue voir comment ça allait vu que tu étais super énervé sur le retour.

Il se redressa et s'adossa à la tête du lit.

-je ne vais pas te mentir Yaka, cet après midi, je t’ai attendu en vain et comme tu ne venais pas et con que j’ai été, j’ai pensé que ton « contretemps » était en fait un dossier que tu n’arrivais pas à évacuer et qu’il allait te bouffer l’heure du déjeuner et j’ai décidé de t’amener le repas à ton bureau. Et j’ai aperçu Sébastien venant de là et monté dans sa voiture. Et je ne comprends pas que tu puisses le laisser t’approcher après tout ce que tu as dit. Ça veut dire qu’il peut faire ce qu’il veut de toi, disparaitre et revenir vers toi, sans être inquiété parce que tu l’accueilleras toujours les bras grands ouverts. Et je ne vais pas vous tenir la chandelle. Je n’existe pour toi que quand ça va mal avec lui. C’est fini, me dit-il très en colère.

-ça me surprend venant de toi, que tu me juges juste parce que tu as vu Sébastien sortir de mon bureau. Oui, il était là mais si tu avais pris la peine de me demander ce qu’il faisait là, je t’aurai expliqué sans aucun problème même si je ne te dois absolument aucune explication. Et au lieu de ça tu as préféré me faire la tête. Et j’en ai assez de toi et de lui. Vous pensez que je vous appartiens pour que chacun me fasse sa petit crise de jalousie à chaque fois qu’il me voit avec l’autre. Je ne suis pas votre jouet et ça suffit amplement. Je pensais que tu étais mon ami Malick, tout juste mais ça va maintenant.

Il se leva alors et vint jusqu'à ma hauteur.

-stp Yaka…

-non Malick, ça va, le coupais-je en sortant.

Il me courut après jusque devant ma maison mais je ne me retournais pas.

J’en ai marre de Sébastien qui cherche coute que coute à me pourrir la vie. Il disparait et réapparait quand ça lui chante avec ses crises à la con et ses chantages affectifs. Et Malick qui s’y met maintenant.

Et pourtant, je commençais à m’attacher à lui. Je m’étais habituer à nos délires dans sa voiture, aux petits déjeuners chaud qu’on prenait quand on arrivait plus tôt au bureau et à nos karaokés dans la voiture avec les chansons old school et où je me moquais sans cesse de sa voix. Et là, il a tout gâché.


Big hug😘


YAKA| le poids de la superstitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant