INTERLUDE

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Comme prévu par Malick, on avait déménagé dans un appartement plus spacieux pour pouvoir accueillir les enfants.

Il avait profité d'un des projets qu’il avait réalisé pour une société immobilière pour acquérir un de leur appartement non loin de nos lieux de travail et pour dire vrai, j'adorais car c’était très spacieux et commode.


Notre couple allait plus que bien. On avait retrouvé nos chaudes nuits et nos petits moments intimes partout dans notre nouvelle maison. Raison pour laquelle, on n'avait pas, pour le moment, engagé d’aide ménagère.


Malick aidait beaucoup aux tâches, quelques fois même il en faisait plus que moi, surtout les week-end où il insistait pour que je dorme pendant que lui s’occupait du grand ménage.

Il faut savoir que le fameux début de grossesse ne m’avait vraiment pas ménagé. Je n’aurai jamais cru être aussi fatiguée que je l’étais. Et Malick supportait mal mes vomissements du matin, mes sauts d’humeur sans raison, mes baisses de forme. Il se pliait en mille pour me soulager.

Par ailleurs, je remplissais tant bien que mal, mon rôle d’épouse, de mère, d’amie, d’amante avec Malick.

Il y avait des jours où on se disputait pour des broutilles que je transformais en grande guerre plus par caprices qu’à cause de la grossesse.


J’éclatais alors en sanglot et Malick se pliait. Il ne supportait pas cela et je l’avais compris assez tôt et savais en user.

J’étais à trois mois de grossesse et déjà je me sentais grosse et lourde. Mon ventre s’était vraiment arrondi et j’avais commencé à mettre des habits plus larges.


Malick me regardait avec tellement d’amour que j’en frissonnais. Belle maman mais surtout Penda continuaient leurs menaces au téléphone. Je ne m’en souciais pas. Et surtout, je n’en mettais pas Malick au courant.


Moussa venait souvent nous voir et il ne m’a jamais regardé d’une manière qui puisse me faire sentir qu’on l’avait monté contre moi ou qu’il m’en voulait pour ce qui s’est passé avec sa mère. Sa femme m’avait appelé peu de temps après le premier appel de Penda

-wa Yaka, lo def sa goro ? Mom ak Penda deih reunion bou reuy laniou fi teug ci yaw (qu’est ce que tu as fait à ta belle mère ? Penda et elle ont organisé une grande réunion sur toi) ?

-ay degeul Ami, sa badiéne ngay cas ? (Tu parles de ta tante), lui dis-je en riant avant de passer à autre chose dans la conversation.


Je ne sais pas si elle et de mèche avec elle ou pas. Jusque là, elle ne m’a pas donné de raison de douter d’elle. On s’est vue deux ou trois fois depuis que je suis mariée, chacune de nous travaillant et on s’entend souvent au téléphone. Mais moi je n’aime pas les médisances surtout que c’est leur famille, niomi néne. Je reste sur mes gardes en tout cas.







*



*



*







Depuis que je suis enceinte, je me gavais de ces 3 choses : pamplemousse, raisin et du vimto que je mettais dans de la glace pilée, à longueur de journée. Croyez où pas, l’eau ne passe pas et je dois faire un effort titanesque pour boire. Une nuit, j’ai même fini à l’hôpital parce que je n’avais pas bu pendant deux jours. Malick a failli devenir fou.

Et parlant de lui sakh !
J’appelais pour qu’il me ramène des pamplemousses  du marché Tiléne puisqu’il était en ville depuis cet après midi pour une réunion. Le meilleur se vend là bas, juteux et sucré comme j’aime.


-je suis presque arrivé à la maison bébé et je suis exténué, j’ai eu une journée chargée. Attends demain je t’en achète.

-si tu n’as pas mes pamplemousses avec toi, c’est pas la peine de rentrer à la maison.


-mais enfin Yaka, tu abuses quand même. Il y a un embouteillage monstre et je viens de dépasser l’université.

Je raccrochais sans répondre. Je m’attendais à le voir à la maison mais il ne revint que trois heures plus tard avec pleins de sachets.

-je t’en ai acheté beaucoup, pour au moins une semaine et des raisins aussi.

-et qui va les éplucher ? Lui demandais-je avec un regard qui se voulait intimidant.

-tu n’as pas encore envie de manger !


Il me dépassa pour aller dans la chambre.

-Maliiiiick !!!!!

-on dirait que c’est toi qui m’à baptisé. Je les éplucherai pas. Et sers moi le diner avant que je ne finisse, j’ai faim.


Il alla prendre sa douche alors que je me dirigeais vers la cuisine.

On dina et quand on eut fini, il s'assit sur le tapis du salon et m’attira entre ses jambes, alors qu’il avait mis un film.

Il avait déjà épluché les pamplemousse. Là, il enlevé juste la peau et me mettait la pulpe à la bouche. Et j’en demandais encore et encore.

-heu…chérie tu es sûre que c’est bon pour toi et les bébés ? Tu en prends trop quand même. C’est le quatrième que tu viens de manger. Et Dieu sait qu’ils étaient gros.

Mais il aura fallu ça pour que j’eus un haut-le-cœur qui me précipita aux toilettes où je sortis tout ce que j’avais mangé. J’ai vomi pendant un très long moment et après j’eus des aigreurs d’estomac insupportables. Je commençais alors à pleurer

-c’est toi qui m’en a donné autant Malick et maintenant, j’en suis malade.

-d’accord mais ne pleure pas stp. C’est pas bon pour toi et les bébés. Attends, je vais te chercher du lait.


Je le vis courir vers ma cuisine et avant qu’il ne revienne, j’étais dans les bras de Morphée.

Et après, je ne voulais même plus entendre le nom de ce fruit.


Quelque jours plus, on prenait notre petit déjeuner, moi assis sur mon mari, lorsque son téléphone sonna. Il me fit une tape sur les fesses pour que je me lève puis il s’éloigna vers la fenêtre, loin de moi.


-aujourd’hui même ? L’entendis-je dire.

-…

-on fait ça à mon bureau alors ?

-…


Il raccrocha, le visage grave et revint vers moi.

-tu pourras te libérer vers 10-11h pour venir au bureau ?

-à ton bureau ? pourquoi ? Demandais-je étonnée.

-il semblerait que tes cauchemars ne suffisent plus à Seba.















Helloooo
Chose promise...chose faite.

N'oubliez pas d'appuyer sur la petite étoile.
❤️🥰











YAKA| le poids de la superstitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant