Partie 44

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Je sors de la douche et viens m’assoir sur le tabouret de la coiffeuse. Je me regarde dans le miroir et j’ai l’impression que c’est la première fois que je me vois. J’ai l’impression de scruter ma propre âme.

Je regarde mon visage et ne le reconnais pas. Je ne suis plus la Rokhaya Aïcha d’il y a dix ans qui rêvait d’amour profond et de bonheur tout simplement, qui croyait qu’elle ne pouvait pas vivre autant de souffrance.

Je ne suis plus la Rokhaya Aïcha d’il y a dix ans qui avait de l’entrain, de la fougue, de la joie et des rires fous en a plus finir.

Je ne vois plus la Rokhaya Aïcha QUI VOULAIT JUSTE VIVRE.

Avec les cheveux tirés en chignon, je regarde la cicatrice sur mon arcade et me rend compte aujourd’hui que je me suis trop laissée aller, trop laissée faire.

Kou weet kham sa bopou teih kou teudeu wahtane ak sa ndiéguénay. Je dois me remettre en question pour une fois dans ma vie. Je dois me mettre à l’évidence que jusque là où je parle, ma vie est un échec cuisant .

Je voulais me faire désirer, manquer à Malick, le séduire et qu’il vienne ramper devant moi.

Mais tout ça c’est sexuel. Et je ne peux pas régler tout mes problèmes par le sexe même si j’avais pour but de le mettre à bout et qu’il supplie presque pour avoir de nouveau mon corps.

Le sexe, je l’aurai quand je le voudrai mais le respect de mon mari non, ce ne sera pas quand je veux. Une fois que je l’aurais perdu, ce sera fini, d’autant plus que j’ai l’impression que ces derniers temps il a non seulement perdu toute confiance en moi mais je perds petit à petit tout le respect qu’il avait pour moi.

Il est vrai que j’ai fauté, pas qu’un peu. Je n’ai pas réfléchi à toutes les choses qui m’ont mené à sa réaction mais au-delà de tout ça, je dois me mettre à l’évidence que l’énorme problème de notre mariage vient de moi.

Seuyouma khawma louy seuy teih sama khel massouci sakh dem (je ne sais pas ce qu’être mariée veut dire et je n’y ai jamais réfléchi).

Il est temps que je fasse une introspection sur moi-même. Que je vois ce qu’a été ma vie, ce qu’elle est devenue pour pouvoir être en phase avec moi pour ce qui s’agit de mon avenir.

Qu’est ce qui m’a mené à ça ?

Depuis que Khalil est mort et que j’ai rencontré Seba, ma vie a complétement changé, ma personnalité a dégringolé au jour le jour. Je me suis complétement laissée aller, croyant que c’était la meilleure chose que je pouvais faire pour ne plus souffrir, me foutre de tout.

Au lieu de me remettre en question, je suis tombée facilement dans les bras de Séba. J’ai réussi à oublier la douleur que j’ai ressenti à la perte de Khalil mais en voulant fuir toute relation amoureuse, je suis retombée dans pire.

J’ai été accro à Séba. Dés lors, j’ai été comme un aveugle qui avançais à tâtons. Seba m’a battu et en me battant, il m’a humilié, rabaissé, maintenu plus bas que terre et tout ça moi, je ne le voyais pas car malgré tout, je l’aimais chaque jour davantage. Avec lui, j’ai vécu au jour le jour sans me soucier du lendemain et ça a été la plus belle chose que j’ai vécue.

Mais à quel prix ?

Je lui ai tout donné sans réfléchir car je n’en étais pas capable quand j’étais avec lui. Quand il est mort, j’ai arrêté de vivre. Depuis que je l’ai rencontré jusqu’à hier, plus rien n’avait de l’importance pour moi à part lui, même mort car dans ma tête, je me disais qu’on se retrouverait un jour, lui et moi et je survivais juste en attendant ça.

C’est la première fois que je repense autant ma vie si même je l’ai déjà fait. C’est la première fois que je réfléchis sur ma vie, sur moi-même et que je me dis que si je ne fais pas ça ou ça, je vais perdre ceci et ceci.

C’est la première fois de ma vie qu'il y a des choses en jeu pour moi.

Malick a eu raison de dire que je suis une mauvaise mère car même si j’aime mes enfants, il y a eu des jours où je perdais complétement la tête voulant coûte que coûte que le bébé de Seba soit là avec moi au même titre que les jumeaux. C’était plus fort que moi.

Je ne me suis pas bien occupée des jumeaux. Je ne faisais que leur donner le sein et je fuyais à chaque fois que j’avais l’occasion, je n’assumais pas la plupart du temps et ça Malick l’a vite compris et surtout interprété à sa manière.

Aujourd’hui, je décide de tourner à jamais la page SEBA car je comprends que ça n’a plus de sens d’autant que personne ne me comprends de ce côté-là. J’accepte qu’il soit mort et que plus jamais, on ne sera ensemble. Mais au-delà de tout, je tourne sa page parce que j’aime Malick.

Malick ! Je l’ai Manipulé depuis le début de notre relation et si je me suis conduite d’une certaine manière à un certain moment, c’est parce que je pensais qu’il m’aimait tellement que c’en était devenu une faiblesse et que cela l’empêcherait de réagir devant moi.

Je me suis bien leurrée car il a su me montrer qu’il pouvait tout autant se foutre de moi. De ce fait, j’ai compris que j’ai juste été égoïste, comme toujours.

Oui j’aime vraiment Malick mais j’ai peur de ce sentiment car à chaque fois que je suis tombée amoureuse, j’ai eu du mal à gérer mes sentiments et je m’en suis retrouvée faible.

Mais aujourd’hui je veux être heureuse avec lui. Je dois me donner une chance d’être heureuse car Dieu m’a fait le plus beau des cadeaux : un homme qui m’aime envers et contre tous, je dois le reconnaitre et de magnifiques enfants. Et Malick mérite lui aussi d’être heureux et avec moi, que je lui donne mon cœur. Et je me promets de le rendre heureux à partir de maintenant.

Je n'ai pas arrêté mon travail pour lui, mais pour moi. Je ne compte pas rester à la maison mais pour le moment j’ai besoin de retrouver mes enfants, ma famille, l’amour de mon mari et m’assurer que tout va bien. Mes enfants ont besoin de stabilité et si je ne fais pas attention, Malick sera pire que Séba, s’il continue à douter de moi.

*
*
*

Je me lève et m’habille après m’être légèrement maquillé. Il devait être dix huit heures. Je récupérais les jumeaux sur leurs tapis et les installe dans leurs chaises au salon pour leur donner à manger.

Aujourd’hui Malick a un important rendez vous d’affaire mais durant toute la semaine, depuis que je lui ai dit que j’avais mes règles il y a cinq jours, il venait déjeuner à midi et ne retournait pas au bureau, prétextant qu’il était fatigué. En réalité, il était tout le temps grognon et à fleur de peau.

Je ne suis pas fière de moi sur le fait de lui priver mon corps mais il a exagéré avec le fait de ne pas me toucher depuis que j’étais enceinte de presque cinq mois jusqu’à maintenant. Et je ne sais pas ce qui l’a poussé à faire ça mais c’était quand même sa décision et c’était exagéré. Donc…

De mon côté je joue parfaitement la carte de l’indifférence et ça marche bien car au-delà, je l’allume au calme, innocemment.

Il arrive au moment où juste les jumeaux finissaient de manger. Ils commencèrent à sautiller, à le chercher du regard autour d’eux et à sourire dés qu’ils entendent sa voix car dés qu’il entre il dit toujours : « Où sont mes petits copains ? ».

Dés qu’ils le voient, ils tendent les bras vers lui pour qu’il les prenne et Cheikh fait la moue et est sur le point de pleurer pour lui signifier qu’il est impatient. Il les prend avant de me faire un bisou au coin des lèvres.

-tu vas bien ? Comment s’est passé ton rendez vous ?

-ça s’est bien passé Alhamdoulilah. Et toi ça va ? Comment a été ta journée ?

-super.

Je pars lui chercher à boire et les jumeaux réussissent à lui renverser l’eau sur sa chemise en voulant boire eux aussi et en s’agrippant à sa barbe, ce qu’ils adorent faire d’ailleurs.

Puis fatigués de rire et de jouer, ils finissent par s’endormir tous les deux dans les bras de Malick qui les met au lit.

Je ne suis pas capable de la moitié de ce que fait Malick avec eux et quelque fois, j’en suis même jalouse. Le week-end, il lui faut un rien de temps pour leur donner le bain, leur faire manger et ensuite jouer avec eux. Et surtout, il a une de ses facilité à les calmer. Alors que moi, quand je dois leur donner le bain, j’en prends moi-même un tellement je suis mouillée, après j’inonde la salle de bain et s’ils sont réveillés tous les deux, je deviens folle, les attache à leur baignoire et les regarde, découragée. C’est injuste. Mais maintenant, ça va parce que je comprends petit a petit que je manquais de patience avec eux.

Le temps que Malick part prendre une douche, je file finir le diner. Je me fais une infusion de thé à l’hibiscus et m’assois au comptoir, pensive, en attendant que tout soit prêt.

Je sursautais lorsqu'il me dit:

-qu’est ce que tu as ? Tu penses a quoi ?

Je fus comme un gamin interrompu dans ses pensées.

-je ne comprends pas.

-depuis avant-hier j’ai remarquè que tu étais silencieuse, distante, pensive, je sais pas. Tu ne parles pas avec moi. Lane mola meti ? (Qu’est qui te fait mal ?)

-dara (rien) Malick. Je pense que tu te fais des idées.

-tu veux retourner travailler ? Tu veux sortir avec tes amies ? Qu’est ce qu’il y a ? Je ne suis pas d’accord avec le fait que tu arrétes de travailler. Et si tu veux sortir avec tes copines, je peux garder les garçons, tu y vas. Je ne t’interdirai jamais de faire ce que tu veux, je veux juste que tu sois responsable et que tu me préviennes pour que je prenne mes dispositions par rapport aux enfants. Tu sais, ça ne se fait pas de disparaitre comme ça, de ne pas répondre au téléphone et de me laisser inquiet comme jamais. Comme tu le dis, tu as besoin d’espace pour toi-même et je pense que si on en discute, tu réussiras à trouver le juste milieu. Mais sois responsable.

-je n’ai pas d’amis autres que toi et je ne veux pas sortir non plus, si ce n’est avec les enfants et toi. Pour le travail aussi, on en a déjà parlé et ça ne me manque pas le moindre du monde.

-alors qu’est ce qu’il y a ? Je te connais Yaka, insiste t-il avec un soupçon de lassitude dans la voix

-Malick, je vais très bien. Dara metiwouma, beugouma dara (rien ne me fait mal et je ne veux rien) je t’assure. Vas attendre, je vais servir le diner.

Il sort avec une tête de je ne suis pas convaincue par ce que tu as dit.

Je servais le diner et tout au long, je sentis son regard sur moi mais je ne levais pas les yeux du plat. Après qu’on ait fini, je débarrassais avant d’aller au lit, tout dans le silence. Je n’étais pas d’humeur à parler, pourtant, quelque chose était au fond de ma gorge et il fallait que ça sorte. Comment ? Je ne sais pas car je n’irai pas voir Malick pour lui dire que je veux lui parler, mais je sais que tant que je ne le dirai pas, je n’aurai pas la paix dans mon ménage.

Malick m’attira à lui et me prit dans ses bras.

-tu veux qu’on parle ? Me dit-il

-tu veux parler de quoi ?

-de nous deux, de notre relation, notre mariage, des enfants, de ce que nous sommes en train de devenir. Qu’on en finisse une bonne fois pour toute. Jouons carte sur table, que chacun sorte ce qu’il a sur le cœur. J’aimerai tant que l’on trouve enfin l’équilibre et le bonheur dans notre couple, que tu sois heureuse et épanouie. Je ne demande que ça. Et si ce n’est pas possible avec moi, je serais prêt à te laisser partir trouver ton bonheur car je ne supporte plus cette mine que tu as.

-je le suis Malick, je suis heureuse avec toi. Rien que le fait d’être dans tes bras me rend heureuse, mentis-je penaude.

-alors pourquoi tu ne ris plus Yaka. Qu’es tu devenue ? Je t’ai connu joyeuse, vivante mais depuis qu’on est marié, j’ai l’impression que tu ne vis plus. Je sais que ça n’a pas été évident ta grossesse et tous les problèmes qu’il y a eu durant. Je me suis conduit comme un idiot, je t’ai menti en te disant que je ne t’en voulais pas d’être allée sur la tombe de Séba parce que je ne voulais pas te stresser avec la grossesse mais je t’en ai voulu surtout quand j’ai vu cette vidéo et la façon dont tu as pleuré sur sa tombe. J’ai voulu te comprendre, Dieu m’en ai témoin mais ça m’a fait juste reconnaitre toutes mes erreurs. Et ta conduite après la naissance des jumeaux m’a mis à l’évidence sur beaucoup de choses malheureusement. Maintenant je pense qu’on est assez adulte toi et moi donc si tu penses que tu n’assumes pas, je comprendrai et assumerai ma part de responsabilité dans l’échec de notre mariage. Tu pourras continuer ton travail et je te laisserai le choix pour les enfants et comprendrai que tu ne veuilles ou ne peux les garder. Mais pour l’amour du ciel Rokhaya, réagis pour toi-même, tu t’éteins petit à petit et je me sens responsable.

-tu comprends que je ne pourrai pas assumer quoi Malick ? Demandais-je en me levant.

-Yaka, il ne faut pas se voiler la face. On est pas ce qu’on pourrait appeler un couple stable et heureux ou parfait. Notre mariage n’a de mariage que de nom. Je suis conscient aujourd’hui que j’aurai dû te laisser le choix ou le temps. J’ai cru que me faire aimer par toi serait une chose facile et surtout, j’avais peur que tu atterrisses entre les mains de quelqu’un qui ne te comprendrait pas et te ferait souffrir. Et malheureusement, j’ai été tout ça. Je ne t’ai pas compris et je t’ai fait pleurer parce que je ne pouvais pas concevoir que tu sois avec moi et que tu penses à un autre, que tu me mentes et me montres ouvertement que tu ne voulais plus de moi, car c’est ce que tu as fait. Je n’aime pas te voir ainsi et ce qu’on vit là ne peut pas continuer. Il faut penser aux enfants qui sont au milieu de tout ça.

-Malick, je ne reviendrai pas sur ce qui nous a mené à ce stade car ce serait tiré en longueur. Je veux être sincère avec toi et que l’on puisse si possible repartir sur des bases solides comme tu dis. Et pour ce faire, moi aussi, je me dois d’être sincère avec toi aujourd’hui. Malick, c’est peut être la première fois que je vais être sincère et à cœur ouvert avec toi. Quand je me suis mariée avec toi, je ne savais même pas ce que je faisais. Il y a avait la pression qui émanait de partout et de tout le monde. Tout le monde me disait que j’étais impolie, ingrate et capricieuse de ne pas vouloir me marier avec toi alors que personne d’entre eux ne pouvait comprendre que je n’avais pas enterré Séba car oui quand je me suis mariée avec toi je l’avais toujours en tête. J’ai alors accepté de me marier avec toi parce que c’était pour moi un combat perdu d’avance contre ma famille, mes amis que de refuser ce mariage. Je n’avais plus la force. Puis le mariage a fini par être un poids pour moi mais je le cachais bien, j’étais juste un personnage dans ma propre vie et je jouais bien mon rôle au début. J’ai utilisé le sexe oui pour t’avoir et je ne saurai te dire à quelle fin mais je n’ai jamais simulé mes orgasmes avec toi, tu m’as toujours fait monter au septième ciel. Je t’ai menti, manipulé pour t’avoir dans mes bonnes grâces parce que je savais que tant que je t’avais, je n’avais rien ni personne à craindre. Je ne me suis pas bien prise de ce côté-là et je ne suis non plus pas fière de moi. Puis quand les jumeaux sont nés et que j’ai commencé à être absorbé, j’ai eu peur, je ne sais pas de quoi mais j’avais comme l’impression de perdre quelque chose, ma liberté, mon temps et quand mes collègues sortaient après le travail, je les regardais envieuse parce que moi je devais rentrer m’occuper de mes enfants et après facilement je les ai suivi parce que rien ici ne m’intéressait et quand tu m’en as parlé, j’ai pété les plombs et j’ai commencé à me foutre de tout. Je n’ai jamais réfléchi à notre vie à deux ni à nos enfants. Quand je suis tombée enceinte des jumeaux, je n’avais même pas réfléchi à si je voulais tomber enceinte ou attendre un peu, c’est venu comme ça et comme d’habitude, j’ai subi. Et il a fallu qu’on ait tous ces problèmes pour que je comprenne l’importance que tu as dans ma vie, que je comprenne que j’avais peur de t’aimer, que je comprenne que je tenais à toi, que je t’aimais plus que je ne l’aurais imaginé et espéré et que je voulais être avec toi pour ma vie durant. Alors je pense que cela vaut la peine que l’on se donne une chance d’être heureux toi et moi et de fonder cette famille, si bien sûr tu me pardonnes mes erreurs passées, mon égoïsme et mon hypocrisie. Je me mets à nu devant toi et te demande de me laisser te conquérir et te montrer que tu as eu raison de croire en nous. Et je te jure que tu n’as aucune raison d’être jaloux, Malick je n’appartiens qu’à toi.

Au fur et à mesure que je parlais, j’ai vu le visage de Malick passé par toutes les expressions possibles : l’énervement, la colère, la frustration mais au final dans ses yeux brillaient une petite lueur. Malick était bien le seul à pouvoir me regarder de la sorte et je venais de me rendre compte que je n’ai jamais su voir ses yeux, je lisais dedans tout l’amour qu’il avait pour moi.

Il resta silencieux un moment. Je baissais le regard de honte, de gêne, de peur. Peur qu’il me dise qu’il ne voulait plus de nous deux.

-je pense que tous les deux on a commis des erreurs et que maintenant, on doit apprendre de ces erreurs pour avancer. On a manqué du plus important dans un couple, la communication.

-alors tu me pardonnes ?

-je ne pourrais jamais t’en vouloir et tu le sais ?

-alors pourquoi depuis ma grossesse, tu refuses de me toucher ?

-parce que j’étais bloqué. A chaque fois que j’ai voulu venir vers toi et que je pensais à toi pleurant devant…. (il se tut)… j’avais la rage, j’étais en colère et je ne voulais même pas te voir mais avec les problèmes que tu as eus avec la grossesse, je ne voulais pas prendre le risque qu’il t’arrive quelque chose. Du coup, j’ai accumulé tant de rage et de colère. Tu me mentais, je le découvrais et te laissais persister dans tes bêtises. Tu faisais ce que tu voulais, tu te foutais des enfants, ce qui me faisait le plus mal et quand tu as bravé mes interdits sciemment, j’ai décidé que c’était fini pour moi car tu ne me respectais pas. Je me suis lassé en fait.

-et pourquoi tu ne m’en as pas parlé après la naissance des jumeaux ? On aurait pu en finir depuis.

-parce que j’avais oublié et pardonné car j’avais espéré que les enfants viendraient consolider nos liens, des liens qui en réalité n’existaient que pour moi car tu as changé après, malgré le fait que des fois tu voulais vraiment jouer tes rôles d’épouse et de mère. Mais tout cela est passé et maintenant que tu t’es remise en question et que tu sais ce que tu veux selon toi, on repart de zéro. Tu sais je ne suis pas qu’un homme donc imparfait mais s’il y a une chose qui est parfait chez moi, c’est mon amour pour toi. Rokhaya, nimala beugué kéne doulako massa beug ci sa adouna (personne au monde ne t’aimera comme je t’aime).

Je me sentis apaisée comme jamais et pour moi, un nouveau jour, une nouvelle vie commençait. Celle avec Malick, les jumeaux et leurs petits frères et sœurs que je leur donnerai.

Il me prit dans ses bras et me caressais tendrement, je m’endormais facilement aujourd’hui.

Le lendemain, je me réveillais à l’aube, pris ma douche et au sortir, il me remplaça. Quand il eut finit, il entama la prière et je me mis derrière lui, pour prier. Il se retourna, me regarda avec un petit sourire coquin aux coins des lèvres. Je baissais la tête tout en sachant l’idée qu’il avait derrière la tête.

Après la prière, je m’approchais de lui et lui dit

-Sangeu bi, prie pour moi, que Dieu me montre la voix pour être la meilleure des épouses pour toi et que je sois à la hauteur et même au-delà de tes attentes.

-que Dieu accepte ta prière, fasse de toi une musulmane convertie et une épouse parfaite pour ton mari.

Il récita par la suite quelques sourates avant de souffler dans nos mains.

-Allahouma amine fis-je quand il eut fini.

Je me levais et allais préparer le petit déjeuner. Il me trouva à la cuisine et on le prit dans une superbe ambiance qui annonçait une journée, une nuit coquine. Sou goudi narei nekh ci ndeki li laniou kay khamei, fala lep di tambalei.

Il me fait un long smack avant de courir

-je file vite avant que mes petits diablotins ne se réveillent et m’empêchent de partir.

-attends mon cœur, dis moi, tu veux manger quoi à midi ?

-lo def bahna tout ce que tu voudras !

Je l’accompagnais jusqu’à sa voiture avant de remonter. Les jumeaux dormaient toujours, j’en profitais vite pour leur préparer leur bouillie de mil fait avec du pain de singe du jaune d’œuf et une noisette de beurre. Il raffolait de ça le matin. Je finis vite de ranger l’appart et au moment de passer la serpillère dans la chambre, j’entends Babacar pleurer, je cours le prendre et lui donne le sein. Heureusement que j’ai eu le temps de lui donner son bain avant que Cheikh ne se réveille. Lui d’habitude il ne pleure pas au réveil. Donc j’ai le temps d’habiller Babacar et de le mettre dans la chaise avant de m’occuper de son frère.

Vers 11h, ils se sont de nouveau endormis comme d’habitude et je m’atèle enfin à la préparation de mon soupe kandj. Malick en raffole surtout quand c’est très simplement préparé. Il dit que ça lui rappelle son enfance.

13h j’étais prête, je mets les enfants dans leurs parcs, prends une douche la porte de la salle de bain ouverte pour pouvoir les surveiller. Je les entends s’agiter et comprends que Malick est rentré. Il vient se mettre devant la porte en souriant comme un fou. Je fais comme si j’étais surprise en mettant une de mes mains sur mes seins et l’autre sur mon pubis.

Il émit un rire bizarre avant de retourner vers les jumeaux.

On déjeuna dans la gaieté familiale, de temps à autre, je mettais mon doigt dans la sauce et le donnais à sucer aux jumeaux, ils faisaient de drôles de grimaces parce que la sauce était plus épicée que ce qu’ils avaient l’habitude de manger.

-arrête Yaka, ça va leur donner des maux de ventre ou la diarrhée et après il ne vont pas dormir. En plus ils n’ont pas l’âge de manger ça.

-mais non, si leurs estomacs s’y habituent dés à présent, ça ne va rien leur faire, fis-je indifférente.

-cheu Yaka, tu es trop têtue. Arrête en plus regarde les, on dirait que c’est trop épicés pour eux.

Au même moment, ils en redemandaient et Malick ne parvint pas à cacher son amusement.

-may wakh niouy ladjate nak (et ils en redemande !), fit-il en riant.

Puis il retourna au bureau et avec les jumeaux, on fit la sieste jusqu’après 17heures.

Malick rentra et nous avons passé une bonne soirée.

Après une bonne douche, je filais juste un petit T-shirt avant d’aller sous la couette. Je me la jouais indifférente, tout en espérant, priant que Malick réagisse. Il me prit dans ses bras et me caressait comme à son habitude et au bout de quelques temps, il s’endormit.

Je n’arrivais pas à y croire. Je patientais, patientais mais Malick persistait, il ronflait même. J’avais envie de lui coller la même baffe que le jour où j’avais accouché tellement j’étais énervée mais si la dernière fois il ne m’a rien fait, cette fois ci la colère et la surprise pourraient l’amener à me rendre la gifle et la main de Malick sur ma joue était la dernière chose que je voulais de ma vie.

Je décidais alors de me coucher comme lui et plus frustrée que jamais parce que mon petit Milo me manquait grave. Au bout de quelques minutes, je le sentis bouger et de sa main il me chercha parce que j’étais sortie de ses bras et lorsqu’il me trouva, il me ceintura de sa main avant de se rendormir pour de faux. Je bouillonnais…

Puis un jour
Deux jours
Trois jours
Une semaine…

Je n’en pouvais plus. Il y avait un vrai retournement de situation. Malick m’allumait, me charmait au calme. Il était plus sexy, plus viril que jamais. La nuit, il se collait à moi, Milo bandé comme jamais entre mes fesses, bougeant sans cesse. Je me réveillais le matin énervée outre mesure.

Mais ce soir, il va me toucher. Je le jure.

Je me rends compte que je n’avais jamais usé de certains trucs de femmes pour voir si ça plaisait à Malick. De toute façon, il me disait sans cesse qu’il me préférait sans rien et moi je n’ai jamais testé rien d’autre. Préférant la facilité.

Vers 11heures, on me livra un petit paquet de chez Keyna, une fille qui faisait des merveilles en matières de trucs de femmes. J’ai découvert sa page grâce à Fatima et hier je lui ai fait une commande de folie.

Malick rentra à 13h comme à son habitude et me trouve en pagne au tissu léger sous le quel on devine un petit string rouge. Il résiste à tout sauf à un pagne, surtout du genre que j’ai mis. Ça le met dans tous ses états. Je laisse apparaitre négligemment mes nouvelles perles aux reins. Il me fait un bisou et me regarde avec insistance avant d’aller voir les enfants.

Après avoir débarrassé après le repas, il me dit

-Yaka, imagine un peu si j’étais venu avec un collègue, un ami ou même mon frère comme certaines fois et qu’ils te voient comme ça, avec ton pagne et tes perles là, comment te sentiras-tu ?

-qu’est ce qu’il a mon pagne ? Et de quelles perles parles-tu ? En plus Malick, je suis chez moi et toi quand tu amènes quelqu’un à la maison même ton frère tu me préviens toujours, fis-je en prenant l’air de ne rien savoir de ce qu’il disait.

-il y a rien avec ton pagne mais ce qu’il y a en dessous.

-quoi ? Demandais-je en regardant autour de mes fesses.

-oui c’est ça. Fais celle qui ne comprend pas. Tu viens faire la sieste avec moi ?

-non vas-y, je te rejoins après. J’ai de la vaisselle à faire.

-et ça ne peut pas attendre ?

-waaa…khana nélawo rek (tu ne veux pas seulement dormir ?) Ou tu as besoin que je te dorlote ?

Sans répondre, il traça direct vert la chambre et y ressort dix minutes plus tard, ses clés en main et sort.

-à ce soir mon amour, criais-je au moment où il fermait la porte.

Yaka 1 – Malick 0.

Le soir, il était couché, les yeux fermés et super énervé, quand je vins le trouver, certains côtés du corps enduis d’huile prodigieuse Nuxe or qui leur donnait un aspect assez singulier et sensuel et un petit pagne en crochet rouge et les seins nus, des perles qui scintillaient avec la lumière de la lampe de chevet. Je fis du bruit pour qu’il m’entende. Il leva la tête et lorsqu’il me vit, il se tient sur ses coudes et se lève ensuite pour venir jusqu’à moi.

Je fermais le yeux lorsque je sentis sa main me caresser le corps.

-tu es magnifique mon Dieu. J’adore ce petit pagne tellement que j’aimerai que tu le gardes sur toi à vie.

-cela ne tient qu’à toi, répondis-je en me hissant sur la pointe de mes pieds pour lui lécher l’oreille sans succès. Gateu bakhoul.

Il me souleva et me porta dans ses bras pour me coucher sur le sofa. Il s’agenouilla devant moi, me regardant d’un regard perçant avant de promener sa main de mon pieds jusqu’à l’intérieur de ma cuisse et s’arrêta net là alors que je l’attendais plus à l’intérieur. Il m’embrassa alors, si passionnément que tout mon corps en frémit. Je me levais et m’asseyais sans arrêter mon baiser. Il poussa mon string de côté et introduit son doigt en moi pendant que son pouce caressait ma perle. Je gémis en tremblant

-chuuuut, fit-il. Ça ne fait que commencer.

En réalité, j’avais envie oui mais tout autant j’appréhendais ce moment. Neuf mois de diète du sexe avec une épisio qui me traumatise jusqu’à présent m’amènent à me demander si ça ne sera pas plus douloureux que la première fois.

Il se défit de son boxer et prit petit Milo en plein main (ce geste peut me tuer mille fois et me faire revivre autant de fois tellement il m’excite). Il vint le frotter contre ma perle doucement tout en me pénétrant de temps en temps avec juste le gland. Ce qui me mit dans tous mes états. Et je le suppliais de me prendre.

-ici ou sur le lit ? Demanda t-il le doigt au plus profond de moi.

-où tu veux mais prends moi vite stp.

Il se releva et m’entrainant avec lui. Debout, il me mit sur lui, mes deux jambes encerclant son dos.

-aaaay Malick Ndiaye…non non c’est infaisable ce que tu veux réaliser, tu risques de me faire mal et j’ai…

-putain Yaka, tu peux pas la fermer, en me donnant un coup que je sentis jusqu’à ma garde

-wa nopina…nopina

Sama adouna massouma khalat li. Malick me surprend de plus en plus. Aaaayyyy…..

Le plus difficile dans la position où il me prenait, c’est que j’allais monter aux rideaux sans le vouloir, sans même que les choses sérieuses aient vraiment commencé parce que c’est la posture de Malick elle-même qui est excitante et sa façon de me tenir…

Il me donna un deuxième coup sec. Je criais. Ça faisait mal oui mais au cinquième coup, je commençais déjà à savourer ces délices dont seul lui avait le secret. Je voulais aller sur le lit, mais il me retient là en me pilonnant de plus en plus fort. Gravement excitée, je commençais à jurer, crier, griffer.

-tu me prendras combien de fois ce soir ? Demandais-je sur le point de jouir

-le nombre de fois que tu seras capable d’encaisser, si tu veux même on enchaine.

-jusqu’au petit matin, avec des écarts de cinq minutes après chaque fois. Oui je te veux en moi….sur moi…Malick, je t’aiiiiimmmme.

Et c'est dans ses mots que je mordillais son cou avant de m’écrouler dans ses bras, les jambes paralysés par cette position malsaine, diabolique, satanique. Il me déposa sur le lit, toujours en moi et y resta plusieurs minutes avant de se relever. J’avais même du mal à me pousser pour me mettre à ma place tellement j’étais essoufflée et avait sommeil.

Amna ay khoulo you meti wayei sen khetou dioubo diar na di togn togn you reuy rien que pour dioubo. Wayei aka ma niak diom. Malick m’a presque bousillé les reins parce qu’il a tenu à « honorer » sa parole même après que je lui ai dit que j’étais repue et à bout de force. Mako sombi…nane nako bamou diekh tak.

Yaka 1 – Malick5



Helloooo

Je vous adore. Bisous 😘


YAKA| le poids de la superstitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant