YAKA ET MALICK: unis corps et âmes

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Partie dediée à

Rougui Bousso
Cathy cissé Fall
Fatima Zahra 296
GayeAnna
Choupita
Serre Galass
Hadeeza

***
Tes bras sont mon château, ton cœur est mon ciel
Ils essuient les larmes que j'ai pleuré
Les bons et les mauvais moments nous les avons tous passés
Tu me relèves lorsque je tombe

Parce que chaque fois qu'on se touche j'ai ce sentiment
Et chaque fois que l'on s'embrasse je jure que je vole
Ne peux tu pas sentir mon cœur battre rapidement
Je veux cela pour toujours
J'ai besoin de toi à mes côtés
Parce que chaque fois qu'on se touche je sens la statique
Et chaque fois que l'on s'embrasse j'atteins le ciel

***





Ce qu’il y avait de plus réjouissant maintenant dans le fait que j’avais arrêté de travailler, c’est que Fatima a pu revenir sur Dakar. Elle m’a remplacé à mon poste, on s’est arrangé pour.

Baïdy avait fini de construire leur maison dont Malick avait fait les plans et ce n’était pas marrant pour eux : Fatima et Rama à Thiès et lui ici à Dakar vivant comme un grand célibataire.

Mais pourtant, elle m’en a voulu avec la décision que j’ai prise d’arrêter de travailler. Mais moi, en aucun cas je ne le regrette. Quand mes congés se sont terminés, j’étais plus sûre de moi encore. Mes projets étaient déjà ficelé, j’avais les fonds et maintenant le temps…

Avec les jumeaux, on est allé passer la journée chez Fatima. Et elle a encore remis le problème du travail sur le tapis. Et c’était l’occasion maintenant pour moi d’essayer de l’intégrer.

-boy, yaw tu sais que ce travail n’était pas fait pour moi. Il est vrai que ça m’a permis de vivre et de faire vivre ma famille. Mais, au fond de moi, je n’y étais pas épanouie. Maintenant que j’ai réussi à stabiliser mon ménage et que je commence à le gérer comme il aurait toujours fallu, j’attends que les jumeaux soient plus grands, pour que je me mette à mon projet. Et je ne te parle pas d’une mince affaire.

-Yaka, tu avais la sécurité dans ce travail et on gagne bien notre vie. Pourquoi prendre le risque de tout perdre surtout pour des hommes égoïstes et instables. Ta mère compte sur toi, tu as des enfants et on ne sait jamais de quoi demain sera fait.

-dis moi, à ma place, tu n’aurais pas fait pareil ?

-je ne pense pas non. Désolée.

-ok je te comprends mais encore une fois, je ne l’ai pas fait pour Malick mais pour moi et la stabilité et le bonheur de ma famille. Fatima, avec Malick ça n’allait pas et ce dont moi je manquais pour nous deux, c’était de temps et j’ai pris la meilleure décision qui soit dans ma vie. Maintenant, écoute moi bien.

Je me levais et allais fermer la porte.

-ce projet, on l’a peaufiné avec Séba.

Elle me fit un long tchip.

-respecte au moins sa mémoire et laisse moi continuer. Il avait prévu de mettre les moyens et de m’épauler. Et là, d’une autre manière, il les a mis. On avait le projet tout ficelé. Tout était prêt. Mais tu dois me promettre que le fait que ça vienne de lui restera entre nous sinon Malick va m’étrangler et je ne pourrai pas compter sur lui au cas où. On peut le faire toi et moi. De la sorte, on travaillera pour nous-mêmes et on pourra s’occuper de nos foyers, nos enfants. Ne me dis pas que tu n’as pas envie de retrouver enfin ton mari sans contrainte ? Fatima je ne veux plus travailler pour personne, je veux avoir ma propre affaire et je vais l’avoir.

-Yaka, ce n’est pas sûr et tu le sais. Tu pouvais continuer à travailler en attendant. Et où trouveras-tu les fonds ?

-cheuuu….je te dis que non, sur ce côté-là mom, n’insiste pas. Tu vois, je suis restée deux ans sans vraiment toucher à mon salaire grâce à Séba. Et cet argent, tu sais ce que ça représente vu notre salaire. Je l’ai épargné pour un but précis. Sans compter tout ce que me rapporte l’argent de la société de construction. Mais ça je n’ai pas encore prévu d’y toucher, pour le moment en tout cas. Pour commencer, il nous faut juste une, voire deux voitures utilitaires et un local. On achète des voitures d’occasion. Je connais les fournisseurs de marchandise déjà, on y va molo molo et avec du sérieux en un ou deux ans maximum, on fera partie des meilleurs dans l’import-export. Mais on ne sera pas dans des bureaux climatisés mais sur le terrain pour commencer, en tant que commerciales.

-c’est beaaauuuu ça Yaka mais on est dans la réalité là. Ton projet est ambitieux et surtout, on est pas commerciales. Le plus important donc. Je ne le sens pas. Et qu’est ce que tu veux vendre même ?

-tu as oublié nos journées de vendeuse de promotion avec ce thé pourri qu’on vendait quand on était à l’ucad pour se faire un peu de sous ? Tu te rappelles la facilité qu’on avait eu à vendre cela ? les temps de galère.

-on dupait les gens oui. Mais tu ne m’as pas dit ce que tu voulais faire ? Et ne me dis pas que tu as quitté ton bureau pour vendre comme on le faisait ?

-mais non sinon pourquoi t’aurais-je parler de voiture ? Je sais qu’on est pas commerciales mais tout commence par un zéro non et puis Seba m’avait mis en relation avec de potentiels clients. Il me suffit de faire une étude de terrain et de marché quand il sera temps de commencer car le dernier qu’on avait fait avec Seba remonte à longtemps. Je veux faire du consommable alimentaire, selon ce qui marche, en gros, chez ceux qui commandent en dizaines voire même centaines de millions, pourquoi pas ? Mon projet est tout fait, Malick le sait bien avant notre mariage et il me soutenait déjà car il sait que c’est une chose qui marche. On peut le faire à deux, on monte notre boite et on ne prend que des femmes en priorité.

-Yaka, je te le redis, c’est ambitieux. Revois ton projet à la baisse. C’est un truc de fou qui peut apporter gros oui mais est ce que ça va marcher. As-tu pensé à cette possibilité ?

-je prends le risque parce que c’est ce que je veux faire. Et je sais que ça va marcher. On commence avec des produits qui marchent et dont les ménages ont besoin, on achète chez le fournisseur lui-même, on le place chez le client avec un délai de paiement qui va de quinze à trente jours. Au bout de quelques mois, on achètera plus chez le fournisseur car tout autant qu’on aura fidélisé nos clients, lui aussi aura confiance en nous. Il nous fournira, on vendra, prendra notre bénéfice et agrandirait nos commandes. Il suffit juste de ne pas penser à ce qu’on va avoir car il faudra prendre le risque de faire des placements qui échoueront. Au bout d’une année, on pourra diversifier nos produits et pourquoi pas être représentant d’une grande firme. Rome ne n’est pas fait en un seul jour ma belle. Il suffit d’y croire.

-ok, n’est ce pas que tu attends que tes petits diables grandissent un peu non ? Donc on a tout le temps. Ça me donne à moi aussi le temps d’économiser et de participer mais aussi de leur trouver une femme. Mais je te préviens Yaka, tu as intérêt à ce que ça marche deih.

-ça va marcher. Mais dis moi, tu veux encore une fille ?

-oui maintenant que tu as deux garçons, je veux que l’un d’eux prennent ma fille pour épouse et c’est maintenant que je dois les préparer à ça.

J’ouvris grand les yeux.

-c’est fini, on y peut rien. Tu es irrécupérable. Tu veux préparer qui ?

-togal fofou (reste là bas). Et toi, tu ne veux pas faire une fille ?

-pour l’instant non. Je veux profiter de mon Maodo ba ci kanam. On se découvre chaque jour de plus en plus.

-ninga thiaga legui Yaka (tu es trop coquine maintenant)

-yageuna yaw (ça fait longtemps).

On passa la journée comme ça à papoter de nos maris, nos vies, nos projets. Les jumeaux jouaient avec Rama qui avait tellement grandi.

Malick vint nous chercher à la descente.

On vivait notre petite vie de famille maintenant dans le plus grand bonheur. Les jumeaux poussaient bien, ils s’épanouissaient. Malick nous amenait chaque week-end à la ferme dont les activités décollaient et rapportaient à Malick tout autant que le cabinet car il avait formalisé la ferme et avait fini par en faire son activité principale.

Il produisait des fruits et légumes, de la volaille en grande qualité et surtout en quantité, vendus à des hôtels, restaurants, supermarchés et d’autres qui voulaient revendre. Il disait que je lui portais chance, que depuis qu’on était ensemble, tout ce à quoi il touchait se transformait en or. Il gagnait de gros contrats autant avec le cabinet que l’entreprise de construction, ce qui m’apportait gros à moi aussi, selon lui mais je n’en parlais jamais. Je préférais ne pas y penser pour le moment.

Mais avec ses affaires qui marchaient, il avait plus de travail, plus de responsabilité et donc beaucoup moins de temps. Et pourtant, il était plus présent que jamais avec nous. Il avait du temps pour moi surtout et me surprenait sans cesse. On avait nos week-end en famille et surtout en couple, c’était plus que jamais intense et rempli car j’avais plusieurs tours dans mon sac que je dévoilais et Malick ne se laissait pas faire non plus, il savait me surprendre et me faire plaisir à la perfection.

Avec les jumeaux, j’ai réussi à les comprendre, à connaitre leur routine et à prendre soin d’eux plus que Malick maintenant. Ce qui le mettait aux anges.

Ils commençait à marcher et aimaient poursuivre les poules et courir derrière les moutons quand on était à la ferme. Ils se gavaient surtout de tout là bas et quand on y était, je me reposais car ils partaient dés le matin avec Malick pour ne revenir que vers 17h et fatigués, ils mangeaient, prenaient leurs bains et s’endormaient me laissant enfin profiter de mon petit Maodo adoré.

Je découvrais au jour le jour Malick et il m’épatait de plus en plus. Je le regardais et me demandais sans cesse : «mais où te cachais-tu Malick Ndiaye durant tout ce temps ? »

Avec sa maman, ce n’était toujours pas évident. Elle ne voulait rien entendre de nous mais on n’en vivait pas moins. On aurait dit que Malick avait fini par s’y faire bien qu’à la fête de tabaski de cette année, il fut un peu triste.

On l'avait passé à la ferme avec deux de ses employés qui habitaient en Guinée et qui n’ont pas pu partir. Et à un moment donné, je l’ai senti crispé. Il était assis sur la véranda avec les jumeaux après s’être occupé du mouton, moi je m’attelais à faire la grillade quand je surpris son regard triste, lointain et absent. Je suis donc allée jusqu’à lui et je lui ai dit

-je pense que tu devrais y aller. A elle aussi ça va lui faire plaisir car je suis sûre qu’elle est dans le même état que toi.

Il me prit la main et y déposa un baiser.

-ne t’inquiète surtout pas, c’est normal car j’aurai voulu qu’on la fête ensemble avec les enfants mais bon n’empêche être là avec mes deux petits amours sur les pattes et te regarder faire ces petits délices, m’envoie tout juste au paradis. Alors dépêche toi car on a faim quand même ou tu veux que je t’aide, finit-il avec un énorme sourire.

-Je ne dirai pas non !

Le reste de la fête se fit belle et les jumeaux ont tellement mangé que le soir venu leurs ventres avaient tellement grossi que je me demandais s’ils n’allaient pas tomber malade.

Avec le reste de la grande famille ça allait bien quand même. Je m’entendais bien avec les frères et surtout sœurs de son père qui passaient souvent me voir et qui repartaient toujours les mains pleins de cadeaux.

Avec la belle famille, il faut savoir être généreuse et ouverte si on le peut bien sûr. Peu importe la nature ou la quantité de nos revenus, faire quelques cadeaux, même le plus petit à la belle famille ne fait de mal à personne et ça renforce les liens. Teranga la rek. Il m’arrivait de faire de bons plats en quantité et d’amener ça au grand frère du papa de Malick. Ou quelques fois, quand Malick immolait un bœuf pour sortir l’aumône, j’en prenais une grande quantité et le leur envoyais par un des chauffeurs de la ferme, du lait, des légumes, des fruits, de temps en temps et je le faisais sans que Malick ne le sache. Il venait toujours me dire qu’un tel ou un tel l’avait appelé en priant pour moi et en me remerciant. Et cette récompense était des meilleures.

Ami et Moussa étaient plus que jamais présents avec nous et moi j’ai fini par être très complices avec Ami, ce qui du reste rendait jalouse Penda car si peut être elle joue les gentilles avec moi, je suis sur mes gardes comme me l’a conseillé Malick, avec Ami qui est sa cousine, elle ne cache pas qu’elle ne l’aime pas. Mais, je ne lui donne jamais l’occasion de parler d’elle en son absence car avec Ami, on ne parlait que de la manière de rendre dingues nos maris. Et ça marchait bien.

De mon côté, j’allais à leurs cérémonies familiales car si Aïda ne m’accepte pas, je fais néanmoins partie au même titre qu’elle de la famille du père de Malick et même certains de sa famille à elle m’acceptaient sans problème. Je la rencontrais bien sûr et elle se donnait à cœur joie de chanter les louanges de Ami dés qu’elle me voyait. Elle ne me calculait pas, je la saluais à chaque fois même si je savais d’avance qu’elle ne me répondrait pas. La famille ne dira jamais que je n’ai pas essayé. Au final, elle est devenue ridicule.

Je ne faisais plus de cauchemars où Seba me demandait de le rejoindre et que Khalil et mon bébé criaient. Pour dire que j’étais heureuse. Malick remplissait pleinement mes journées et ne me laissait pas le temps de penser à autre chose que lui, tellement il m’absorbait.

Quand j’ai sevré les jumeaux, je suis allée me faire poser un stérilet car tête en l’air que je suis, je ne voulais pas prendre le risque d’oublier de prendre la pilule. Malick s’est mis en tête six mois après que je devais tomber enceinte à nouveau. Il voulait d’autres enfants maintenant. Je lui ai dit de me laisser me reposer un peu et de penser à mes projets et il était d’accord.

Et comme il avait de moins en moins de temps pour gérer ses affaires d’autant plus qu’il a dû se défaire de l’administrateur de la ferme qui voulait construire sa fortune sur lui, il m’a proposé d’être le distributeur de la ferme. J’allais juste convertir mes projets à la ferme et ce sera mon affaire. Ce sera comme une sorte de sous traitante pour lui.

-ce sera juste le temps que je me décide et me convaincs de laisser entrer un associé au cabinet pour avoir du temps car je ne veux vraiment pas. C’est le même projet que tu as et ici ce sera plus facile, la clientèle est déjà fidélisée, je te vends le commerce et deviens ton fournisseur. Si tu veux tu changes le nom du produit, du commerce. Et le travail sera plus facile car tu travailleras à la ferme et n’aura pas à te soucier des enfants qui seront à côté, à la maison avec les employés.

-tu veux faire de moi une paysanne mais l’idée me plait quand même. J’accepte Monsieur Ndiaye.

Chose dite chose faite. Malick nous vendit, à Fatima et à moi son commerce mais on décidait de garder le nom du produit pour ne pas perturber les clients. La ferme était toujours à lui, je n’avais même pas la prétention de la lui acheter, il y tenait beaucoup trop et au delà, elle valait une fortune. Mais on payait le loyer de la boite. On était en affaire, disait-il et nous ne voulions pas de faveur. Ce n’était pas une petite entreprise car c’était toute une chaine et Malick avait fait un excellent travail. Avant d’avoir les fruits et légumes frais, choisis avec soin pour servir au client un produit fini et prêt à l’emploi dans un emballage raffiné, ils passaient par un long processus de tri. Le resultat était juste époustouflant. C’était pareille pour la volaille, prête a cuire, tout propre et de qualité. Malick étaient devenu notre fournisseur en tout ça et il gagnait vraiment beaucoup. Et nous, Fatima et moi étions heureuses car on travaillait et était avec nos enfants. Dans le domaine, on se fit vite un nom.

Le soir, on rentrait ensemble dans la voiture de Fatima. Moi, je n’en avais toujours pas. La conduite me faisait trop peur, surtout avec les camions sur la route.

On a fini par s’installer à la ferme, les enfants, Malick et moi. C’était plus pratique pour nous car c’était toujours difficile de rassembler tout ce monde et de rentrer alors que les employés de maison restaient là bas. Malick rentrait chaque soir, c’était cool. D’autant plus que notre maison étaient en construction de l’autre côté du village, dans la partie où se dressait une nouvelle cité avec des gens qui fuyaient le surencombrement de Dakar. C’était une petite merveille que Malick avait pris le temps de penser avec la naissance des jumeaux et son projet de faire six autres enfants. Je ne disais rien, me contentant juste de dire ce que je voulais.

J’étais devenue, avec Fatima une femme d’affaire accomplie qui tapait des fois sur la table devant Malick quand on avait des contentieux sur certaines affaires.

Il me disait être agréablement surpris par ce que j’étais devenue : une femme avec de l’assurance et pleine de vie.

Ma vie était devenue paisible. Je rayonnais, vivais, redevenais pleine de joie et d’amour. J’aimais Malick de plus en plus. Oui aujourd’hui j’étais convaincue de mon amour pour lui.

J’alliais parfaitement le travail et mon rôle de maîtresse de maison.

Avec toujours une gnac d’enfer, je me levais aux aurores et préparais le petit déjeuner de toute la maisonnée, aidée par les bonnes. Je ne préparais moi-même le déjeuner que quand Malick était là, c’est-à-dire le week-end et bien sûr tous les soirs, je faisais les diners.

J’allais au travail de 8h à 17h avec deux heures de pause où on allait avec Fatima manger et se reposer à la maison, les employés du commerce ayant leur propre cantine.

Après le travail, je rentrais à la maison, faisais une petite sieste de trente minutes à une heure de temps avant de préparer le diner moi-même, avec les jumeaux autour de moi. Malick rentrait et on passait le reste de la soirée en famille.

Tout allait bien dans le meilleur des mondes.

Et un jour, j’étais sur lui, en train de le chevaucher et au moment où j’étais à fond sur lui, il émit un énorme cri de douleur ou de gène tout en me bloquant pour que je m’arrête.

-tu fais quoi Malick? grognais-je.

Il se releva et tint petit Milo entre les mains en l’inspectant.

Une scène qui aurait été hilarante si je n’avais pas été stoppé sur les chantiers qui menaient au septième ciel.

-quelque chose m’a piqué dans ton intérieur.

-ah, ça c’est le bout du fil de mon stérilet, sortis-je sans prêter attention à ce que je venais de dire avant de me mordre la langue dans ma bouche.

-quoi ? Tu t’es faite poser un stérilet ?

-oui, répondis-je étonnée par sa question.

-pourquoi tu ne m’en as pas parlé ?

-Malick, selon toi, pourquoi je ne tombe pas enceinte alors qu’on ne dort pas la nuit ? Tu as été d’accord non sur le fait que je pouvais attendre jusqu’à ce que je sois prête ?

-oui mais pas en te faisant poser un stérilet. Tu penses que c’est normal que ce fil me fasse mal quand je suis en toi ? Et puis, c’est pas une décision à prendre seule. Tu aurais dû m’en parler.

-tu plaisantes j’espère ? maintenant, tu veux quoi ? Que je l’enlève peut être ? Ça fait six mois et c’est la première fois que ça arrive alors y a pas de quoi fouetter un chat, criais-je presque.

-d’accord, fit-il en se levant et en se dirigeant vers la salle de bain avant de revenir, mis son boxer et se mit au lit, me laissant sur ma faim, sans pouvoir rien revendiquer.

Comme d’habitude, il en faisait trop.

-Malick, si ça avait été toi qui était au bord de la jouissance, je ne t’aurai jamais fait ça mais puisse que vous les hommes vous êtes égoïstes, vous ne pensez qu’a vous.

Il ne répondit pas et je commençais à pleurer.

-bilahi yalnala sama akh dale Malick Ndiaye.

Il se retourna et éclata de rire.

Puis, c’est devenu un enfer avec le stérilet. Malick en parlait sans cesse surtout qu’il avait remarqué que mes jours de règles devenaient plus longs et que ça me rendait des fois malade.

Il m'a amené à l'hôpital et le médecin lui a dit qu’il n y avait aucun effet secondaire mais que les règles devenaient plus longues et plus abondantes, ce qui faisait que j’étais un peu malade mais rien de bien méchant.

-il raconte des bobards. De toute façon, ils ne disent que ce qui les arrange. Quelque chose qui te rend malade ne peut pas être bon pour ta santé. Tu l’enlèves.

-Malick, je veux me reposer, je ne vais pas faire un autre bébé maintenant et c’est ce qui va arriver si j’enlève ce stérilet. Les jumeaux sont encore dépendants de moi et j’ai le travail qui me prend du temps

-ce n’était pas à discuter Rokhaya. Je ne te demande pas ton avis.

-Malick, combien de fois va-t-on avoir cette discussion ? Il s’agit de mon corps, mon corps. Et je ne suis pas encore prête à avoir un autre enfant. C’est pas comme si ta vie en dépendait quand même. Depuis que tu as découvert le mot STERILET, tu n’as plus que ça à la bouche. Ecrase un peu quand même. Laisse les jumeaux profiter de nous avant de leur imposer un frère ou une sœur. Fatima est enceinte et si elle accouche, je vais devoir gérer le commerce toute seule. Donne moi au moins le temps qu’elle accouche et que son bébé soit grand.

-je vois que tu n’as pas changé. Continue à être aussi entêtée. Je t’ai dit d’enlever ce truc bon sang après si tu veux j’utilise le préservatif. Il ne s’agit pas de faire un enfant mais de ta santé. A chaque fois qu’on fait l’amour, je suis toujours bloqué parce que le fil de ton truc là me fait mal et j’y pense constamment. En plus un enfant ne peut en aucun cas être un handicap à tes affaires d’autant plus que tu habites là où tu travailles.

-Malick tu oublies qu’on prévoit d’aller dans la sous région sous peu et cela stipule qu’on va devoir nous déplacer nous même c’est-à-dire moi. Donc laisse moi le temps. Malick, c’est une dictature que tu m’imposes là et je ne compte pas l’accepter.

-ok, fit-il avant de sortir.

Ce petit mot eut le pouvoir de me remettre à ma place car s’il y a bien une chose que j’évitais au mieux, c’est de me disputer avec Malick parce que c’est moi qui perdait toujours, Malick ne reculait jamais quand il savait qu’il avait raison.

Donc après deux semaines à me battre sans espoir contre lui en essayant de le convaincre, je décidais de l’enlever. Et six mois plus tard, je commençais à avoir les premiers signes d’une nouvelle grossesse, Malick n’ayant pas tenu sa promesse de mettre un préservatif. Les jumeaux avaient maintenant trois ans et allait à la maternelle.

Cette fois ci, pour la grossesse, je ne supportais Malick en rien. Il suffisait qu’il dise mon nom pour je veuille pleurer. Je me battais avec lui tout le temps et pour un oui ou un non, je m’attaquais à lui.

Un jour, il était sous la douche juste après la descente et son téléphone sonnait. Le nom d’une certaine Dieyna Sall s’afficha, je décrochais et elle me dit qu’elle s’était trompée avant de raccrocher. C’est à ce moment qu’il sortit de la douche.

-Malick, tu peux me dire qui est Dieyna Sall et pourquoi elle t’appelle à cette heure.

-c’est l’assistante d’un ami avec le quel je travaille en ce moment.

-et pourquoi appelle t-elle à une heure pareille ? Il est 19heures et ce n’est pas l’heure du bureau.

-qu’est ce qu’elle t’a dit ?

-quand elle s’est rendue compte que c’était moi et non toi, elle a dit qu’elle s’était trompée. Malick, tu ne me tromperais pas avec elle quand même ? Tu n’étais pas avec elle là parce que ces jours ci tu rentres tard.

-hé, baisse le ton. La jalousie ne te va pas surtout dans ton état, me dit-il en riant. Je te rappelle qu’on habite plus à côté du bureau et que je rentre à l’heure où tout le monde rentre aussi, donc normal que ça soit tard avec les bouchons.

-Malick tu prends le péage et tu étais toujours là avant 18 heures. Et tu n’as pas répondu à ma question, pour quelle raison elle t’appelle à cette heure ?

-si ça te tient autant, rappelles là et demande lui. Elle t’a dit qu’elle s’était trompée non ?

-elle a dit ça parce qu’elle s’est rendue compte que ce n’était pas toi. Et c’est toi-même qui va la rappeler et mettre le haut parleur ou je te jure que demain matin je serai qui c’est et je vais lui faire passer l’envie d’appeler mon mari.

-et c’est avec ton petit ventre que tu vas le faire ? Rit-il. Allez donne moi mon téléphone et viens servir le diner, je meurs de faim. Ton mari ne regarde que toi ma reine, tu n’as pas à t’en faire.

Enervée, je jetais alors le téléphone contre le mur. Il se fracassa. Je m’attaquais ensuite à lui pour me battre. Chose que je faisais tout le temps avec lui mais qu’il supportait.

Il me stoppa net en me prenant les deux mains avant de me soulever et de me coucher sur ses genoux comme un enfant et me donna une bonne fessée jusqu’à ce que j’en pleure. Il me releva.

-les caprices de grossesse je supporte mais pas ça. Il y a ma vie et mon travail dans ce téléphone. Qu’est ce qui te prend ? Tu es folle ou quoi ? Te rends tu compte de ce que tu viens de faire ? On dirait une gamine de dix ans. Et je te préviens, si jamais l’envie de me gifler te venait à nouveau quand je dormirai et que tu seras sur le point d’accoucher, réfléchis-y car cette fois ci j’oublierai tes contractions et te la rendrais.

Je changeais mes pleurs en un énorme fou rire.

-bania mbadj …si tu dors pendant que j’ai mes contractions, je te donnerai une gifle plus violente que celle là. Malick quand je souffre, toi tu n’as pas le droit de dormir. C’est ta part de la grossesse que tu dois assumer.

-en plus danga niak diom.

Je le poussais sur le lit pour qu’il s’assoie et me mis sur ses genoux

-Malick, tu ne me tromperais pas n’est ce pas ? Tu sais que je serai capable d’étriper cette fille à mains nues, n’est ce pas ?

-à mon avis, ce sont les hormones de la grossesse qui te rende aussi sadique. Je vais te dire la vérité. En fait, elle c’est l’assistante d’un ami mais à mon avis elle se fait des idées à mon sujet. Elle m’appelle sans raison apparente et s’excuse sans cesse de me déranger. Elle m’envoie des messages tout le temps et pourtant je ne réponds jamais parce que je n’en ai que pour ma reine, ma Rokhaya Aïcha Kâ Ndiaye tant aimée.

Je me levais alors. Petit Milo était au garde à vous sous la serviette de Malick. Je n’ai entendu et compris que appels et messages à foison.

-comment ça elle t’envoie des messages ? Et c’est depuis quand ça ? Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Et pourquoi tu ne l’as pas remis à sa place ? Qu’est ce qu’il y a entre vous ? MAAALICK…

-cheeeuuut Yaka, tu penses que j’ai le temps pour ça ? Allons, arrête. Elle va arrêter quand elle se rendra compte que je ne fais pas attention à elle. Allez, paumes pas cet instant, regarde moi, fit-il en baissant le regard vers son érection.

-Malick, tu sais que si je veux, demain je peux savoir pour qui elle travaille et j’appellerai ton ami en question pour lui dire qu’elle te fait du rentre dedans et que ça me plait pas ?

-ce serait méchant de ta part.

-alors, remets la à sa place. Qu’elle comprenne. Allez appelles là, dis-je en lui tendant mon téléphone.

-de un, je n’ai pas en tête son numéro de téléphone et tu as cassé le mien et de deux je ne la traiterai pas comme ça. Tu n’as pas à t’en faire pour moi Rokhaya. En plus, c’est moi qui ai tiré mes propres conclusions mais elle ne m’a jamais rien dit. Tu m’imagines moi avec une autre femme ? Faux comme scénario quand même. En plus tout le monde a dit que je ne regardais pas les autres filles parce que j’avais peur de toi.

-tu as intérêt Malick Ndiaye sinon je te jure que je te coupe le zizi.

Il se leva d’un bond.

-Ai un peu de respect pour cette merveille qui te fait trembler de plaisir chaque nuit et pour qui tu es dans tout tes états en ce moment par jalousie. Je vais m’habiller parce que je ne te fais plus confiance avec ton cannibalisme subit là. Et je t’interdis de t’approcher de moi.

-yaw, sa yaram, petit Milo, sa khel, sa khalat, lep maléne mom. Louma nekh la léne di def (toi, ton corps, petit Milo, ton esprit et tes pensées vous êtes à moi. Je fais de vous ce que je veux). Pour commencer sakh, je te veux maintenant.

Il rit

-si tu étais une souris et moi un piège, je t’aurais attraper depuis belle lurette. Wa d’accord na, je suis à toi mais viens servir le diner, j’ai grave faim.

-pas avant que tu aies assuré le premier round. Je te veux maintenant, dis-je en plongeant ma main dans son boxeur qu’il venait d’enfiler en massant petit Milo et en le regardant droit dans les yeux.

Il me prit les lèvres et m’entraina jusqu’au lit. Il se pencha sur moi et me regarda longuement. Je fermais les yeux.

-j’essaie de comprendre ce sentiment immense qui m’envahit quand je suis avec toi mais n’y parviens pas. A chaque fois, j’ai l’impression que mon cœur va exploser tellement il est rempli d’amour pour toi. Je t’aimeYaka

Il recommença alors à m'embrasser tout en baissant son bermuda. Au même moment, l’un des jumeaux grognait derrière la porte. On se levait précipitamment pour ouvrir.

-papa, je veux dormir, fit-il en se frottant les yeux.

Malick le souleva.

-on va diner d’abord et après papa va te mettre au lit mon grand garçon. Où est ton frère ?

Il avait déjà couché sa tête sur l’épaule de Malick et dormait. Heureusement qu’ils avaient mangé avant.

Le téléphone était cassé mais heureusement qu’il avait sauvegardé ses données. J’ai refusé de lui payer un nouveau, il a prit le mien, me forçant à le faire

Et j'ai alors arrêté de me battre  avec lui parce que la fessée à mon Age, ce n’était pas évident.

On eut une fille cette fois ci. Et il ne s’était pas évanoui, il a tenu le coup jusqu’à la fin et a lui-même coupé le cordon ombilical, les larmes aux yeux.

Il lui donna le nom de sa mère, Seynabou Madjiguéne Ndiaye. On célébra le baptême à la ferme et comme à l’accoutumée la grande Aïda avait été absente.

Mais il y avait nos amis, nos familles, nos collègues. Maman avait de nouveau multiplié les cadeaux pour ma belle famille qui n’avait pas tari d’éloges à mon égard.

Malick amena à sa mère la petite Nabou, sans moi. Elle acceptait au moins de voir les enfants mais toujours sans moi.

Pour ce qui était de ses relations avec Malick, ce dernier disait qu’ils n’avaient plus leur complicité d’antan et se parlait peu. Beaucoup de choses s’étaient cassé. Mais c’était déjà un grand pas pour eux deux.

Un dimanche après midi, il se préparait à les amener et les jumeaux refusèrent.

-arrêtez vos caprices et venez avant qu’il ne se fasse tard.

-on veut pas y aller. Mame daniouy tiopette rek quand on va la voir, fit Cheikh.

Ce qui fit rire Babacar.

J’éclatais de rire sans le faire exprès à mon tour. Malick se tourna alors vers moi.

-Yaka lane moy tiopette, c’est quoi ce qu’ils racontent ? Fit Malick le visage grave avec Nabou dans les mains.

-pourquoi tu leur demandes pas à eux ?

-Cheikh Tidiane viens là. Louy lolou (qu’est ce que ça veut dire ?)

Ils le pincèrent tous les deux ensemble.

-c’est ça qu’elle nous fait.

Malick éclata de rire à son tour avant de se tourner vers moi.

-c’est toi qui leur mets ses idées en tête ?

-aaaaahhhh, moudié na wekh dounkh di (j’ai bon dos alors). Répondis-je très amusée par ce qu’avaient raconté les jumeaux.

Mais ils n’échappèrent pas à la visite. Et au retour je leur demandais devant Malick si leur mamie les avait encore pincé, ils répondirent oui. Et après Malick s’énerva contre moi.

Aïda Ndiaye dal ne changera jamais. Et je me demandais bien pour quelle raison elle me haïssait toujours autant. Mais je restais à ma place.

Quelques temps après, on déménageait enfin dans notre maison. Une magnifique maison, juste ce qu’il me fallait. Sur la terrasse en haut, Malick avait aménagé une belle et grande case avec au milieu une longue et grande table où on dinait souvent avec des amis ou en famille. Malick avait fait la maison comme je la voulais : des pièces spacieuses, une cuisine ultra sophistiquée où je passais le plus clair de mon temps à préparer des mets délicieux à mon gourmand de mari.

Et il voulait maintenant que ça soit remplie d’enfants. Je cédais. Du coup, un an après la naissance de Nabou, je retombais de nouveau enceinte. Ça m’avait échapper cette fois ci car je voulais vraiment attendre jusqu’à ce qu’elle soit sevrée.

On eut de nouveau une fille, Mariée. Je décidais enfin de me reposer des grossesses jusqu’à nouvel ordre. Il m’en restais encore à faire. Etre mère était ma vocation.

On avait notre petite tribu maintenant. Malick était aux anges au milieu de ses enfants pour qui il vivait, surtout les filles. Il y’avait une énorme complicité entre eux. A tel point que j’en devenais jalouse quelque fois car après la naissance de Seynabou, je passais au 4eme plan puis 5éme à la naissance de Mariéme. Mais Malick n’en était pas moins le mec galant, prévenant et romantique qui me prouvait au jour le jour son amour sans faille.

De tous les hommes sur cette terre, il ne m’a fallu qu’un seul, je n’en veux qu’un seul, il ne m’en faut qu’un seul et unique : Malick Ndiaye. Dieu avait mit entre ses mains mon bonheur et il le déposait à son tour sous mes pieds chaque matin qui se levait.

J’ai fait des erreurs, de mauvais choix. Je me suis mal conduite. J’ai choisi la facilité quand des choix cruciaux s’imposaient à moi. Il y a des parties de ma vie que j’aimerai effacer, oublier, rayer de ma mémoire. Ma vie a été un long fleur agité où je nageais à contre courant, allant toujours à l’encontre de tout et de tous et par le plus grands des hasards, Malick m’avait jeté un canoé de sauvetage avant de s’embarquer dedans avec moi, bravant tous les dangers, allant en l’encontre même de la femme qui l’a mise au monde.

Mes souffrances, mes erreurs, mes mauvais choix ont fait de moi la femme que je suis devenue aujourd’hui. Une femme qui recueille et savoure au quotidien un bonheur fait de sacrifice, de soumission et surtout d’une grande amitié. Et aujourd’hui, je peux dire sans prétention que j’ai le meilleur des hommes à mes côtés.

Il y a quelques années de cela, si on m’avait dit que je serai assise sous cette véranda, paisiblement, regardant Malick jouer avec les enfants et que ce sera là les plus beaux moments de ma vie où je touchais sans cesse et à chaque seconde de ma vie à l’amour d’un homme et de mes enfants, je ne l’aurai jamais cru. Je me sens tout simplement comblée.

Je pense à par où je suis passée et me rend compte que le bonheur avait été juste en face de moi et que je n’ai tout juste pas voulu le voir en face.

Cette quête a commencé avec Khalil, que j’ai aimé d’un amour pur. Puis c’est allé vers Sébastien où elle a était passion, obsession et folie pour enfin finir par Malick, qui était mon bonheur, ma vie, mon âme, mon tout sans que je ne le sache. Le bonheur tournais autour de moi et j’ai su le saisir à temps.

On forme un couple soudé et complice. On se dispute oui mais rarement et surtout pas aussi violemment qu’avant. Il y a des moments où il faut savoir se taire, baisser la tête et demander pardon, même si on sait qu’on a raison et j’ai su reconnaitre ces moments et avoir l’humilité de me mettre à genoux devant mon mari. Il y a eu des hauts et des bas, on a mené des combats ensemble, il en a mené plus que moi pour notre bonheur. Il y a eu des moments de doutes où je voulais vraiment m’enfuir mais j’ai eu la foi. La foi en Malick qui m’a montré la voix à suivre. Il m’a montré le Salut. Et si je devais refaire ce chemin pour gouter au bonheur que je vis en ce moment, je le referais un milliard de fois car je sais qu’au bout, il y aura toujours Malick Ndiaye, mon Malick Ndiaye qui m’attendra les yeux pétillants et le cœur gros et rempli d’amour envers moi et je le lui rendrais un milliard de fois car je l’aime aujourd’hui tout autant sinon plus qu’il ne pourra jamais m’aimer.

Il quitta son petit groupe et vint jusqu’à moi lorsqu’il s’aperçut que des larmes naissaient dans mes yeux.

-qu’est ce que tu as ma reine ?

-je t’aime, tout simplement.








Fin

Voilà, c'est la fin de votre chro. Mais ce n'est sûrement pas la fin de l'histoire et de l'amour entre Yaka et Malick Ndiaye.

Je vous adore tellement.

Gros bisous 😘🤗😍

YAKA| le poids de la superstitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant