Partie 36

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MALICK NDIAYE

Depuis que ma mère est la, elle n’a qu’un mot à la bouche à chaque fois qu’on parle elle et moi, c’est le mot BEBE. A tel point que ça me met de très mauvaise humeur et ce, dés que je rentre à la maison parce qu’elle en parle tout le temps, tout le temps.

Avec Yaka, on a jamais parlé de ça. On vient de se marier et l’idée qu’elle veuille ou non un enfant ne m’a jamais effleuré l’esprit car pour moi, c’était une chose naturelle.

Au-delà, j’évite même de lui en parler à cause du bébé qu’elle a perdu et la manière dont elle l’a perdu et su. Je sais pas comment aborder le sujet avec elle en fait.

Et puis, c’est la norme d’avoir des enfants quand on est marié non ?

Aujourd’hui, je suis rentrée assez tôt car j’étais très fatigué. Ces jours ci, je ne dors pas la nuit. J’ai envie de ma femme, de lui faire l’amour comme je le voudrai, la toucher et prendre mon temps partout en elle mais je ne peux pas car notre chambre est si proche de celle de ma mère et j’ai toujours peur de dire un truc qui la choquerait. Alors, je n’en dors pas la nuit, ça me frustre à outrance.

Quand je suis arrivée dans la chambre, j’ai trouvé sur la coiffeuse une plaquette de pilules déjà entamée. Ce qui m'a mis dans tous mes états car les mots de ma mère que j’ignorais depuis lors ont commencés à avoir du sens pour moi, sans que je ne le veuille. Et comble de tout, Yaka avait décidé de rentrer tard aujourd’hui alors qu’à 17h elle était toujours à la maison.

Là, je lui parle des pilules et elle joue les amnésiques.

-legui yaw Malick Ndiaye, tu trouves des pilules je ne sais où et tu tires tes propres conclusions : elles sont à moi, je les prends pour ne pas avoir d’enfant parce que je ne veux pas être avec toi. En plus quelle est cette manière de me parler et de me juger ? Me répond t-elle de façon arrogante.

-ne te fous pas de ma gueule Rokhaya. Ces médicaments, je les ai trouvé sur la coiffeuse, tu as surement dû les oublier ici. Alors dis moi, pourquoi tu les prends ?

-je ne vois pas pour quelle raison je te mentirai. Si je prenais ces pilules, je te le dirais car il n y a aucune raison qui m’empêche de les prendre et de t’en parler si je le faisais. Elles ne sont pas à moi ! cria t-elle les yeux dans les miens, sans sourciller avant de retourner au lit.

-je n’ai pas fini Rokhaya. Quand je te parle, tu ne me tournes pas le dos, tu m’écoutes et tu te conduis de manière correcte et respectueuse. Lui dis-je en la tirant du lit.

Elle me repousse violemment et descend du lit, met ses mains sur les hanches et me regarde droit dans les yeux un long moment comme pour me défier.

-la manière incorrecte et irrespectueuse de parler, c’est toi qui l’a commencé. Le respect on ne l’exige pas Malick Ndiaye. Si tu m’avais demandé cela de manière respectueuse et posée si je prenais ces pilules, je t’aurai répondu respectueusement et correctement comme tu le réclames. Malick Ndiaye, maaaa tay, crois ce que tu veux je m’en fous royalement.

Sans le vouloir ma main atterrit sur sa joue. Elle tombe sur le lit et se tenant la joue avant de se relever, la joue totalement rouge. Ses larmes commencent alors à perler.

-finalement, tu ne vaux pas mieux. Tu ne vaux rien en fait. Me dit-elle la voix prête à exploser.

-répète moi ça Yaka ! Criai-je enragé en la tenant par le bras alors qu’elle courait vers la salle de bain.

Elle se tut et baisse le regard.

-Tu penses que tu as quelque chose à dire ? Celle qui ne vaut rien ici, c’est bien toi. Tu n’as même pas une once de honte chez toi. Que ce soit la dernière fois que tu te conduis de cette manière avec moi. Tu fais tes bêtises, je t’en parle et tu oses lever la voix de manière effrontée devant moi et me dire de croire ce que je veux. Tu veux que je crois ce que je veux ? Ooook, tu prends confiance en toi maintenant parce que je ne dis jamais rien et cède le premier à chaque fois et tu penses que tu peux me dire ce qui te passe par l’esprit. Tu crois avoir épousé un imbécile ou quoi ? En réalité, tu mérites juste un homme comme Sébastien qui à la moindre occasion te tabasse comme tu le mérites et comme tu aimes. Parce que c’est ça que tu aimes, n’est ce pas ? Mais ne compte pas sur moi pour être ce genre d’homme. En fin de compte tout le monde avait raison, tu n’es rien !

YAKA| le poids de la superstitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant