Partie 12

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Dés qu'on sortit de la maison, Seba me prit par les deux mains :

-Rokhaya, ai-je des raisons de douter de toi et Malick ?

-Seba, ça me surprend que tu me demandes ça. Malick c’est toi qui me l’a présenté hier seulement et aujourd’hui on a presque passé la journée ensemble toi et moi. Et à mon avis c’est tout à fait normal qu’il vienne se présenter et demander après moi. Qu’est ce qu’il y a Séba ?

Il secoua la tête et passa ses mains dessus.

-rien ma perle, rien. Excuse moi stp. On se voit demain ?

-non je ne pense pas, j’ai beaucoup de travail à faire demain. Désolée.

-d’accord. À tout de suite alors au téléphone, fit-il avec une sale mine et en m’embrassant sur le front.

Je retournais à la maison sûre que ma Mère allait me faire une scène à son tour.

-Rokhaya Aïcha (le ton de la colère !), dis moi, ce Sébastien n’est pas musulman n’est ce pas ? Qu’est ce qu’il y a entre vous deux ?

J’eus juste envie de rire.

-tiens, ça m’aurait même surpris que tu n’en parles pas vu la manière dont tu l’as regardé et salué. Mais c’est pas important tu sais. Et pour répondre à tes questions : oui Séba n’est pas musulman et entre lui et moi, il y’a tout, tout ce qui ne se passera jamais avec Khalil. Cela te dérange t-il dis moi ?

-Rokhaya Aïcha, tu entends comment tu me parles ? Tu es folle ou quoi ? Je te rappelle que je suis toujours ta mère et tu me dois le respect.

-je te respecte maman et tu le sais mais juste j’aimerai que tu n’interviennes plus dans ma vie car je ne te laisserai pas me la gâcher une seconde fois. Tu as vécu la tienne laisse moi vivre la mienne.

Et là, elle m'envoya une gifle tellement violente que j’en eus le souffle coupé.

-danga yakar ni sa yar dafa dameu ? (Tu te crois assez grande pour ne plus être corrigée ?) Tant que tu vivras sous mon toit, tu vas te conduire droit, comme une jeune fille respectable et respectueuse. Celui qui a gâché ta relation avec Khalil ce n’est personne d’autre que son père et si je t’ai interdit de le revoir c’est bien parce que je savais que tu serais la seule à souffrir dans cette histoire et le temps m’a donné raison. Et j’en ferai de même pour ce Sébastien Badji parce qu’il ne peut y avoir de relation sérieuse encore moins de mariage entre vous. Et tu ferais mieux de te le sortir de la tête. C’est compris ? Cria t-elle avec rage.

Je la fixais du regard pendant un très long moment puis lui dit :

-mais qu’est ce que c’est que cette manie de vouloir toujours m’interdire mes fréquentations ?

-parce que tu les choisis mal. Pourquoi tu ne fais pas comme Fatima ?

- L’histoire avec Khalil ne t’a pas servi de leçon à ce que je vois ? Mais frappe moi maman, enchaine moi, coupe moi les jambes, crève moi les yeux, confisque mon téléphone. Cela ne m’empêchera pas d’être avec lui car il m’a redonné vie, une vie que toi et le papa de Khalil, vous vous êtes évertués à me pourrir en m’éloignant et m’empêchant de profiter de Khalil ? Maintenant si tu veux que je te déteste pour de vrai, essaie de me séparer de Séba… Et en passant, pour Fatima, sa maman ne lui pourrit pas la vie, elle. Elle lui laisse le choix et surtout, elle la laisse voir par elle-même ce qui lui convient ou non.

Elle me regarda comme si j'étais une étrangère de l’autre bout de la terre. Je pris mon sac et montais, laissant les paquets de Fatima en bas.

Je devais avoir passer moins de trente minutes en bas avec ma mère et je trouvais une dizaine de textos et d’appels manqués de Seba. Même lui avait senti qu’il n’était pas le bienvenu à la maison et il me l’a dit dans son premier texto

YAKA| le poids de la superstitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant