Day 23

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Ma valise a la main, Hayden derrière moi, je pénètre dans le grand aéroport.

- Ashley attend ! Me crie Hayden. Tu vas trop vite.

Je ralentis donc le pas, et l'attend les bras le long du corps, tandis que lui il tient son gros sac de sport noir. J'aimerai avoir qu'un sac à la place d'une grosse valise. Lorsqu'il arrive à ma hauteur il me demande.

- Pas trop stressée ?

- Oui et non. C'est bizarre.

- Je vois ça. Rie t-il. Dit toi que dans dix heures si tout va bien on sera en Suède.

- Ouais, mais ça risque d'être très long. Dis-je.

- En effet. Mais ce n'est pas grave.

- J'ai peur de le revoir. Dis-je en baissant la tête.

- Eh Ashley, ne t'inquiètes pas. Je suis sûr que ton père va déjà mieux. Dit-il en remontant ma tête vers son visage.

Il dépose un léger bisous sur mon front, me prend la main et c'est ensemble, les mains soudées que l'on continue notre trajet vers la porte d'embarquement.

Assise peu confortablement sur mon siège, j'entends les nombreux jurons d'Hayden.

- Putain, je fais 1m95, pas 1m50. J'ai à peine la place pour que mes genoux passent entre les sièges. Jure t-il.

- Met toi en biais si tu veux, ça ne me dérange pas.

- C'est sur, tu fais 1m50 donc t'es à l'aise. Et merci.

Je pouffe de rire et le laisse s'installer en biais, de façon à ce que ses jambes ne touchent plus le siège devant lui. Je pose ma tête sur son épaule et ferme lentement les yeux.

- Dors bien. Dit Hayden.

Et c'est sûr ces derniers mots que je tombe dans un sommeil durant quelques heures. Mais les heures suivant mon réveille seront les plus longues de ma vie. Mais je décide de ne pas y penser.

- Mais c'est quoi ce pays ? Il fait hyper froid. Râle Hayden.

- Chochotte.

- Pardon mademoiselle Marks ? Moi une chochotte ?

- Oui, tu te plains d'avoir froid, alors que tu as un sweat-shirt milles fois plus épais que le mien. Dis-je.

Il ne dit rien, mais je l'entend marmonner dans sa barbe à quelques centimètres de moi, me faisant pouffer de rire. Il est stupide. Il ferme les yeux et inspire bruyamment.

- Hayden, on dirait un enfant de quatre ans qui se plaint. Arrête toi. Dis-je.

- Je me plains si je le veux Ashley. Peut importe ce que tu en penses.

Il penche la tête furtivement vers moi, et me regarde droit dans les yeux.

- Comment te sens-tu ? Me demande t-il. Tu es pâle.

- A vrai dire pas très bien. Je suis fatiguée et assez stressée. Mais cela passera une fois que j'aurais vu mon père.

- Je comprend. Aller viens.

Il tend sa main vers la mienne, que je saisis précipitamment, cherchant à la réchauffer, et à me rassurer quelques secondes. En ce moment j'ai particulièrement besoin d'affection. Il resserre sa main autour de la mienne, et fait courir son pouce sur le dos de ma main.

Assise dans le taxi en direction de l'hôpital, mes pensées se bousculent, se heurtent, se fracassent les unes contre les autres, sans aucun mépris. Mon souffle devient court, je me sens vraiment mal à l'aise, l'espace du taxi devient de plus en plus étroit. Il se rapproche de plus en plus de moi, le sang et l'adrénaline se répandent à flot dans mes veines. Mes mains tremblent de plus en plus, l'hôpital se rapproche lui aussi de plus en plus. Respire.

Je ferme les yeux et inspire brusquement, avant de d'expirer lentement.

Main dans la main Hayden et moi avançons dans les couloirs blanc et bleu de l'hôpital, l'odeur me donne mal au coeur. Mon coeur tambourine de plus en plus fort, et de plus en plus rapidement dans mon thorax. Ma vue se brouille.

- Eh, regarde moi Ashley. Calme toi. Me dit Hayden prenant ma tête entre ses mains.

- Respire. Suis ma respiration. Concentre toi seulement sur ma respiration. S'il te plaît Ashley.

Petit à petit mes esprits reviennent, et ma respiration se calme elle aussi.

- Tu souhaites entrer seule, ou tu veux que je t'accompagne ? Me demande Hayden une fois devant la porte.

- Accompagne moi s'il te plaît. Dis-je.

Il hoche la tête, appuie sur la porte pour qu'elle s'ouvre. C'est délicatement et dans le plus grand calme que la porte s'ouvre, donnant sur le lit blanc de mon père.

Lorsque je l'aperçoit, les larmes coulent à flots sur mes joues, mes jambes deviennent molles, et mes pensées se bousculent encore, mais plus violemment.

- Ashley reste avec moi !

Des bras m'encerclent, puis me porte. Mais je ne vois rien, c'est le trou noir.

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Hey !

Nouveau chapitre, j'espère qu'il vous plaît ?

Colocation.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant