21

6.4K 235 47
                                    

Je remonte dans les tribunes et me rassoit à ma place. Charlotte est toujours assise à côté de mon siège et le frère de Florian s'est éloigné pour discuter avec le père de Kylian.

Je lui adresse un sourire poli et m'éclipse pour aller discuter avec Marine, la femme d'Hugo avec qui je m'entends également très bien.


17h


Le match débute. Malgré une supériorité nette, les Bleus n'arrivent pas à marquer. Ce n'est qu'à la trente-quatrième minute que Kylian réussit à buter. Je suis plus qu'heureuse quand je vois à quel point sa famille est fière de lui. Le score s'arrête à 1-0 mais cela suffit amplement aux Français pour être qualifié en huitièmes de finale. Maintenant, un match nul leur suffirait pour assurer une première place dans leur Groupe.

Dans les vestiaires, tout le monde est heureux et joyeux. Tous se félicitent et tous ont le sourire collés aux lèvres.

Quand je descends pour les rejoindre, je les retrouve en train de manger des pizzas et je m'assois à côté de Florian qui vient de me proposer de partager la sienne. Didier félicite à nouveau ses troupes avant que nous ne reprenions le bus pour aller reprendre l'avion.

Dans cet avion, je m'assois à côté de Florian et, fatiguée, j'installe ma tête sur son épaule et il passe son bras autour des miennes. Je m'endors dans cette position et, une heure après, Florian me réveille car nous venons d'atterrir. Lorsque j'ouvre les yeux, je vois qu'Antoine est encore en train de nous fixer. Je tente de lui sourire mais, sitôt que mes lèvres s'étirent, il détourne les yeux vers une autre direction. J'imagine qu'il a mal pris le fait que je m'assois à côté de Florian et que je pose ma tête sur son épaule mais il ne peut pas être jaloux à tout bout de champ. Florian n'est qu'un ami et il le sait parfaitement. De plus, nous ne sommes pas en couple donc aucune raison d'être jaloux.

Après être rentrés, nous allons rapidement nous coucher, tous exténués après les émotions du jour.


22 juin

1h56

Eliza Dayaz


Le son d'une personne toquant à ma porte me réveille. Je n'ai même pas le temps d'aller ouvrir la porte que la silhouette débarque dans ma chambre. Il allume la lumière et se tient debout devant moi.

« Alors comme ça, Madame est en couple avec Thauvin ? » s'exclame Antoine.

« Mais qu'est-ce que tu racontes ? » demandé-je, encore endormie.

« J'ai eu mon frère au téléphone et, à ce qu'on dit, Florian a une nouvelle copine. Et elle s'appelle Eliza Dayaz ! »

Ma petite discussion avec Charlotte me revient en tête. Ne me dites pas qu'elle est allée raconter à tout le monde que Florian et moi sommes en couple ! Elle ne peut pas s'occuper de ses affaires, celle-là ?

« Je vais t'expliquer. » réponds-je.

« Je veux rien entendre. Tu fais la fille qui se rapproche de moi, qui veut y aller doucement et surtout, tu joues les célibataires ! Alors qu'en fait, tu es en couple avec Florian. Et tu le raconte à son ex ! Et tu penses que je ne l'aurais jamais su ? Tout prend un sens, maintenant ! Vous dormez ensemble, vous êtes tout le temps ensemble, t'es tout le temps dans ses bras... T'es une connasse, Eliza. »

C'est la première fois qu'il m'appelle par mon prénom. Et ce n'est pas pour me dire des choses très agréables à entendre. Il ne connaît rien à l'histoire, il n'essaye même pas d'écouter mes explications, il m'insulte sans savoir quelle est la vérité, mais c'est lui le connard !

« Dégage, Griezmann. Je ne sais même pas pourquoi j'ai un jour voulu apprendre à te connaître quand je n'ai fait que te détester depuis que je suis arrivée. Je te déteste. Dégage. »

Une boule vient se bloquer au niveau de ma gorge et une larme coule le long de ma joue. Je ne le déteste pas. J'ai même commencé à l'apprécier mais vu le mal qu'il me fait en ce moment, j'ai envie, j'ai besoin de le blesser. Et puis, là maintenant, je le hais. Je le hais de ne pas m'écouter, je le hais de tirer des conclusions si hâtives, je le hais pour tout ce qu'il a pu me faire et je le hais pour ce qu'il est en train de faire.

Tout va trop vite, je ce comprend rien à ce qu'il s'est passé.

Sans m'adresser une dernière phrase, Antoine s'en alla, me laissant seuls, les larmes aux yeux.

J'envoie un message à Florian, j'ai besoin de lui.

Deux minutes plus tard, Florian entre dans ma chambre. Il s'assoit à côté moi et me regarde en fronçant les sourcils.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » demande-t-il, visiblement inquiet.

« Antoine est venu il y a... Cinq minutes peut-être. Charlotte a raconté à je ne sais plus qui que toi et moi étions en couple et cette personne en a parlé à Antoine. Il pense que on est en couple, toi et moi et du coup, il a pété un câble... J'en ai marre Florian. Je te jure j'en peux plus de me prendre la tête avec lui. » expliqué-je.

Il passe son bras autour de mes épaules et caresse doucement mes cheveux.

« Ça va aller. Demain, Didier nous a dit que on aurait l'après-midi de libre. Alors on va sortir, on va te changer les idées et on va trouver une solution. Mais déjà, je vais aller lui parler et lui expliquer la situation. T'inquiète pas. » me console mon ami.

J'hoche la tête contre son épaule et renifle.

« Peut-être que tu t'en rends pas compte... Mais depuis que vous avez commencer à vous parler, lui et toi... Il est beaucoup plus souriant qu'au début, plus joyeux... Tu lui as fait du bien. » dit-il.

Je n'avais jamais vu les choses de cette façon. Je ne sais même pas s'il dit ça pour me faire plaisir ou parce que c'est la vérité mais ça suffit à me donner un peu d'espoir dans mes premiers pas avec Antoine.

Il continue à passer ses doigts dans mes cheveux et je réussis à m'endormir, bercée par le son du battement de son coeur que j'entends, la tête posée sur sa poitrine.


8h57


Je me réveille le crâne installée dans un oreiller. La couette est repliée sur moi et je suis seule. Des bruits d'applaudissement me réveille. Florian m'a plus tard expliqué qu'ils fêtaient le centième match d'Hugo. Il faudra que je l'interviewe sur ça.

Florian a dû se réveiller avant moi et il est sûrement descendu. Je passe par la salle de bain pour me doucher et m'habiller. Je laisse mes cheveux retomber sur mes épaules et j'applique un peu de mascara sur le bout de mes cils pour descendre dans la salle à manger. La pièce est vide alors j'attrape un petit morceau de pain pour ne pas mourir de faim et je débarque dans la salle commune où tous les garçons sont réunis. Je croise le regard glacial d'Antoine et je détourne rapidement les yeux, refroidi par ce regard noir qui me gèle le sang. Je m'assois sur l'accoudoir du fauteuil de Florian, ressentant presque le poids du regard d'Antoine sur moi.

Mon ami se désintègre de la conversation qui l'animait, lui, Kylian, Steve et Adil pour se tourner vers moi.

« Ça va, toi ? » demande-t-il.

« Oui oui... » réponds-je, sans grande conviction.

Je passe mon bras autour de ses épaules et soupire. J'essaie d'écouter la discussion des garçons mais je n'arrive pas à penser à autre chose ou à quelqu'un d'autre qu'Antoine.

J'ai juste hâte de sortir avec mes amis pour me changer les idées.

« On sort que ce soir, finalement. » m'informe Florian, comme s'il lisait dans mes pensées.

listen to your heart | antoine griezmann (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant