44

4.6K 153 138
                                    

Paul s'est un peu emballé pour rien. D'accord je les regardais et bien sûr, une pointe de jalousie a traversé mon regard. Mais c'est comme ça, Eliza fait ressortir le meilleur comme le pire chez moi. Mais, pour une fois, aucune colère ne s'est invitée dans mes entrailles. Je souhaitais juste la prendre dans mes bras, à sa place.

Florian n'y peut rien, ils partagent un lien fort et je me suis énervé beaucoup trop de fois contre lui. Mais il ne va pas falloir abuser. Là, je ne me suis pas énervé, et je n'avais aucune raison de le faire. Mais, si ça continue, la colère va monter.

Eliza et moi sommes en couple... Ça fait bizarre de me le dire... Eliza et moi sommes en couple et je ne vais pas réussir à accepter que Florian et Eliza soient aussi proches et tactiles que quand Eliza et moi n'étions rien.

Alors oui, je suis chiant, protecteur, possessif et jaloux, mais c'est mon caractère et je ne réussirais pas à me changer, même si je le veux profondément.

Si elle peut poser sa tête sur mon épaule, se blottir contre moi ou dormir à mes côtés, pourquoi irait-elle vers lui ?

Je me prends vraiment la tête pour rien.

Je ramène les serviettes aux gars et retourne dans la cuisine.

« Besoin d'aide ? » demandé-je, cachant ma vilaine jalousie par un sourire.

« Non, c'est bon. On a terminé. Tu peux appeler les autres ? » questionna Eliza.

J'hoche alors la tête et m'éclipse pour les appeler. Cinq secondes plus tard, ils sont tous assis à table, impatient.

« J'ai faim ! » se plaint Presnel.

« Moi aussi ! » sur-enchérit Kylian.

« Vous avez quel âge, sérieux ? » interroge Eliza en soupirant et en attrapant l'assiette que Presnel lui tendait pour la remplir de pâtes.

Elle sert ensuite le reste d'entre nous. On dirait qu'elle est notre maman. Elle se sert en dernière et s'assoit en bout de table. Nous mangeons dans la joie et la bonne humeur que caractérise notre amitié.

« J'arrive pas à croire que t'es enceinte... » souffle Kylian, toujours aussi sonné par la nouvelle.

« Vous savez si c'est une fille ou un garçon ? » s'intéresse Presnel.

Eliza soupire et lui sourit, attendrie.

« Pres, on peut pas encore savoir, ça fait qu'un mois. » répond-elle.

« Ah, d'accord... Et vous avez des idées de prénom ? » questionne-t-il.

« On en a pas vraiment parlé. » expliqué-je.

« J'ai une idée, moi ! » s'exclame-t-il.

« C'est quoi ? » interroge Eliza.

« Presnel, bien sûr ! » rétorque-t-il.

« Non, Ousmane ! »

« Non ! Kylian ! »

« Mais chut, Samuel c'est mieux ! »

« Non ! Paul, c'est mieux, c'est en hommage à son tonton préféré ! »

« Bah non, Florian c'est le meilleur prénom, les gars. » conclut Florian.

« Je donnerais pas vos prénoms à mon enfant, bandes de fous. » réplique Eliza en riant.

« En deuxième prénom, alors ! » propose Paul.

« On verra ça. » concède-t-elle.

Je les regarde en souriant.

Que c'est bon d'être ici, sans prise de tête, sans problème. On est champions et nous prenons des vacances bien méritées. Qui aurait cru, le 23 mai, que je me retrouverais dans une villa de Marbella, champion du monde, avec mes amis et surtout, Eliza ? C'était impensable il y a trois mois et pourtant, je ne me serais pas vu passer les vacances sans elle.

listen to your heart | antoine griezmann (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant