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« Est-ce que... Est-ce que tu es sincère ? » questionné-je.

« Comment ça ? »

« Tout ce que Paul m'a dit. C'est vrai ou tu te moques de moi depuis le début ? »

« Qu'est-ce qu'il ta dit, exactement ? » interroge-t-il.

« Que tu ressens une certaine... attirance pour moi. Que tu es jaloux dès que je suis avec Florian. Que je te rends « fou ». Que ce n'est pas de l'amour mais qu'il y a quand même quelque chose. » expliqué-je en mimant des guillemets avec mes doigts sur le mot fou.

« C-C'est vrai. C'est la réalité, Dayaz. Je ne me moque pas de toi. Vraiment pas. » assure-t-il.

« Dans ce cas, pourquoi tu as été aussi désagréable avec moi ? »

« J-Je sais pas. Je comprenais pas ce qu'il se passait, ce que je pensais de toi. Je voulais te tester, me tester... Et puis, dès que t'étais avec lui, j'arrivais pas à gérer mes émotions. J'étais jaloux. Voilà, c'est dit. » avoue-t-il.

J'hoche doucement la tête, ne sachant pas quoi répondre.

« Pourquoi tu me demandes ça ? » questionna-t-il.

« Parce que... Depuis que Paul m'a parlé. J-Je me rends compte que je ressens la même chose... Je suis pas amoureuse de toi, et je sais même pas si je pourrais être amoureuse de toi un jour et puis, on est... deux contraires mais... » déclaré-je.

« Mais les contraires s'attirent. » remarque-t-il.

« Exactement. » approuvé-je.

« On est deux aimants. C'est physique. On est comme... captivés l'un par l'autre. »

J'hoche la tête. C'est exactement ça. Il a totalement raison.

Je le vois s'approcher de moi et je sais ce qu'il s'apprête à faire. Mais là, j'ai besoin de réfléchir et ce n'est pas sa bouche sur la mienne qui va m'aider à remettre mes idées en place.

« Je suis contente qu'on est pu, euh... mettre les choses au clair. On rentre ? » demandé-je.

« Euh, ouais. » répond-il, stoppé dans son élan.

J'esquisse un sourire et retourne à l'intérieur. Je me rassois à côté de Florian et replace ma tête sur son épaule.

« Pourquoi t'as la veste d'Antoine, Eliza ? » s'étonne Paul.

« J'avais froid... » réponds-je, pas sûre de moi.

Paul sourit en haussant les épaules et les conversations reprirent de plus belle.

« Vous avez parlé de quoi, dehors ? » me demande Florian.

« Je t'expliquerais plus tard. » lui réponds-je dans un sourire.

Nous sommes allés nous coucher vers minuit.

Je viens de me rendre compte que j'ai encore la veste d'Antoine sur les épaules. Je décide d'aller toquer à sa porte.

Antoine m'ouvre la porte. Il est en caleçon. Ce n'est pas ce genre de situation qui va m'aider à réfléchir. C'est la première fois que je le vois si peu habillé et je peux dire que ce n'est pas une vue des plus désagréables... Lorsque j'ai fini de m'attarder sur ses muscles, mes yeux se posent sur son visage, décoré d'un petit sourire. Je pense qu'il m'a cramé...

« J'ai, euh, ta, ta veste... » dis-je, complément gênée.

« Elle est où ? »

« Là. » réponds-je en lui tendant son vêtement.

« Merci. »

Je lui souris et retourne dans ma chambre. J'enfile un t-shirt et un short en tissu et vais me coucher.


18 juin

2h37


Je n'arrive pas à dormir. Je me fais des noeuds au cerveau à force de penser à Antoine et à ce que je devrais faire. La seule chose dont j'ai besoin, c'est de l'aide de mon ami. Je sais qu'il est là pour moi dès que j'ai besoin de lui. Je n'ai pas envie de le réveiller mais j'ai besoin de lui. Il sait m'apaiser, il sait me calmer. J'ai besoin de pouvoir me reposer sur lui, une nouvelle fois.

Moins d'une minute plus tard, Florian entre dans ma chambre. Il s'assoit à côté de moi et me prend dans ses bras. C'est vraiment un ami formidable.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » demande-t-il.

Je le regarde quelques secondes puis je déballe tout. Du début à la fin. De A à Z. Je suis chamboulée. Je ne sais pas quoi faire de ces sentiments. Les larmes coulent sur mes joues. Je suis désemparé face à mes sentiments. Je ne sais pas quoi en penser, quoi en faire. Je lâche prise, complètement. Tout ce que j'ai retenu en moi depuis le début sort.

« C'est de ça dont vous avez parlé dehors ? » questionne Florian.

J'hoche doucement la tête avant de la replacer sur son torse. Il me caresse doucement le dos pour me rassurer.

« Ça va aller. Tu vas voir, tu vas trouver une solution à tes problèmes. Les réponses à tes questions vont devenir de plus en plus évidentes. Mais en attendant, dors. La nuit porte conseil. » dit-il.

« T'en parler, ça me fait du bien déjà. » déclaré-je.

Il caressa mes cheveux puis s'étira pour éteindre la lumière à côté de mon lit.

« Demain, parles-en avec Paul. Ce sera plus simple de discuter avec lui qui sait ce qu'Antoine ressent plutôt que moi. » conseille-t-il.

« D'accord. »

J'ai réussi à m'endormir une quinzaine de minutes après notre discussion. Comme je l'avais prédit, sa voix et sa présence m'ont apaisés. Comme d'habitude.

Je ne sais pas ce que je ferais sans lui.

listen to your heart | antoine griezmann (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant