Les visites ne sont pas ouvertes le matin, nous avons dû attendre quatorze heures pour nous rendre à l'hôpital. Harry aurait pu repartir, mais je lui ai proposé de rester jusqu'à ce soir, parce que j'aimerais qu'il voit mon frère, mais aussi parce que j'ai quelque chose de prévu. Pour nous deux. Pour m'excuser d'avoir interrompu si brutalement notre sortie hier.
Nous entrons finalement dans la chambre, éclairé par la lumière du soleil qui lui donne un aspect beaucoup plus chaleureux. Maman est assise au bord du lit, un livre sur les genoux et Ernest est réveillée. Elle se lève quand nous arrivons tous et je laisse mes soeurs se précipiter sur mon frère pour lui faire un câlin. Quand mon tour arrive, mon coeur bat fort et je quitte les côtés d'Harry pour aller serrer embrasser la joue d'Ernest et il vient chercher ma main. Je serre la sienne et lui sourit, les larmes me montent encore aux yeux.
Mais ce n'est plus de la tristesse, c'est de la joie à présent et du soulagement. Son visage est fatigué, légèrement pâle, mais il est vivant. Il respire alors que je repose un baiser sur sa joue et il finit par me râler gentiment dessus. Maman profite que nous soyons là pour aller se chercher un café, elle nous propose quelque chose, je demande simplement un thé, Harry refuse poliment en secouant la tête. Les filles descendent avec elle pour l'aider. Le regard d'Ernest quitte mon visage et dérive derrière mon épaule, il fronce les sourcils et me demande, curieux :
– C'est qui ?
Je me redresse et me tourne vers Harry en suivant le regard curieux d'Ernest. Ma main tient toujours celle de mon frère, mais je fais un signe en sa direction pour l'inviter à s'approcher. Il attend en retrait, derrière moi, comme pour ne pas déranger. Il s'avance jusqu'au devant du lit et offre un sourire au malade. Tandis que j'allais initier les présentations, la voix d'Harry résonne dans la chambre et je pose, moi aussi, mes yeux sur lui.
– Je m'appelle Harry. Et toi, bonhomme ?
Sa voix est douce, lente. Je ne sais pas s'il a des frères ou soeurs, mais il sait s'y prendre avec les enfants. Et il a l'air assez à l'aise pour leur parler, même en ma présence. A moins que le fait que je sois là l'aide beaucoup. Mais comme moi, Ernest aime beaucoup parler.
– Ernest. Il marque une pause. Est-ce que c'est toi l'amoureux de Louis ?
Je manque de m'étouffer avec ma propre salive et mes joues n'ont jamais autant chauffé, je crois que je suis rouge comme une tomate. Je baisse mes gros yeux vers mon petit frère et n'ose plus affronter le regard d'Harry. Mais je crois qu'il est aussi surpris par la question que moi. Clairement, je ne m'y attendais pas. Ernest a le chic pour faire une première conversation.
Je crois qu'il a dû écouter notre conversation avec mes soeurs et ma mère lors de notre repas de famille. Il est curieux, il comprend vite et il écoute attentivement. Forcément, comme le reste de notre fratrie, il aime me mettre dans des situations inconfortables. Sans vraiment s'en rendre compte. Mais ce sont les enfants, ils n'ont pas de filtre.
Cependant, il attend une réponse. Je cherche mes mots, secoue lentement la tête et essaie d'ignorer ma gêne, mon malaise ou les battements précipités de mon coeur.
– Non, non. C'est un... ami, comme toi et Eliott, tu vois ?
– Eliott c'est mon meilleur ami !
– Oui bon, tu as compris ce que je voulais dire.
– Ça veut dire que tu n'es plus ami avec Zayn ?
– Mais non enfin, je soupire en lui souriant, Zayn c'est mon Eliott. Il sera toujours mon meilleur ami, même si je vois d'autres personnes.
– Donc, si je joue avec Harry, Zayn il sera pas jaloux ?
Je secoue la tête en lui assurant que ça ne pose aucun problème. Ernest prend alors deux figurines posées sur la table devant lui et en tend une à Harry. Mes lèvres s'étendent en un sourire satisfait. S'il prête ses jouets, cela veut dire qu'il aime la personne en face de lui. Je laisse Harry s'asseoir sur le rebord du lit afin de pouvoir mieux parler et jouer avec mon frère. Je vais prendre place dans le fauteuil à côté et préviens Zayn par message qu'Ernest est réveillé.
VOUS LISEZ
Le carnet || Larry.
Random"J'avais besoin de récupérer mon carnet. Je n'avais pas le choix, je devais le faire. Je devais prendre sur moi, affronter mes craintes. Sans lui, je ne suis plus rien. J'ai eu peur car il était entre les mains d'un inconnu. Car j'y écris ma douleu...