Il est là et il me fait peur. Il a beaucoup bu, il a cassé un verre, il a jeté sa bouteille à travers la pièce. Il m'a menacé de me brûler les doigts avec son briquet si je ne partais pas du salon et si je traînais dans ses pattes.
Alors, je me suis caché dans ma chambre. J'écris dans le noir, éclairé par la lumière de mon téléphone. J'ai un peu de mal à respirer ici, j'entends les battements mon cœur résonner dans mes oreilles, mais je me sens en sécurité. Puis j'entends la porte claquer, j'ai l'espoir que ce soit lui. Mais rapidement je perçois d'autres voix. Je ne sais pas combien ils sont, mais j'ai envie d'hurler. C'est mon appartement, et je n'ai même pas le droit d'y rester.
Je suis enfermé dans mon armoire. Ce qui me sert de dressing. Un vieux meuble où je parviens à rentrer mon corps, parfois. Si je me recroqueville bien. Je l'entends crier sur son match de foot depuis le salon, avec ses amis. Je ne peux pas mettre de la musique, il a cassé mes écouteurs l'autre jour. Au moins, j'ai chaud.
L'écriture est bancale, je tremble et je pleure. L'ancre brave de partout... J'espère pouvoir me relire après.
J'ai emmené avec moi une photo de maman, je la cache toujours dans mon carnet. J'ai trop peur de la perdre. Pour me calmer, je serre le petit bout de papier contre ma poitrine. Et je prends des respirations lentes, comme elle me dirait de le faire. En même temps, j'essaie d'imaginer sa voix. Et ses doigts dans mes cheveux, ses baisers sur mon front.
Au bout d'une heure, j'ai arrêté de pleurer, c'est déjà ça.
*
Le silence se fait au bout de plusieurs heures. Mon portable n'a plus de batterie, j'ai dû rester dans le noir. Je n'osais pas sortir. Mais il a fini par partir, claquer la porte.
Quand je n'entends plus aucun bruit, j'ouvre la porte de mon armoire. La lumière du jour éclaire ma chambre, je cligne des paupières et regarde l'heure sur mon radio-réveille.
J'ai passé toute la nuit éveillé, enfermé entre quatre planches.
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Le carnet || Larry.
Random"J'avais besoin de récupérer mon carnet. Je n'avais pas le choix, je devais le faire. Je devais prendre sur moi, affronter mes craintes. Sans lui, je ne suis plus rien. J'ai eu peur car il était entre les mains d'un inconnu. Car j'y écris ma douleu...