Deux semaines. Deux semaines à attendre l'amour de sa vie, c'est extrêmement long. Insoutenable. J'ai l'impression de retenir mon souffle, que mon cœur est en pause depuis cet appel de Zayn. Je passe mes journées à attendre et pleurer et parler à Harry. Peut-être que, s'il entend ma voix, il sortira de son sommeil. J'y crois de moins en moins, mais je n'ai pas d'autres choix que de patienter.Les jours passent et mon espoir diminue. Pourtant, je reviens chaque jour à son chevet. Je suis là dès la première heure de visite jusqu'à la dernière. La nuit, quand je suis loin de lui, je ne dors plus. Je passe des heures à fixer l'écran de mon portable, j'attends une bonne nouvelle. Je ne suis pas retourné à l'université ou au travail. Je n'en ai pas l'envie ou la force.
A l'hôpital, je suis rarement seul avec Harry. Et je crois que c'est mieux, sinon j'aurais déjà sombré. Zayn et ma mère alternent leur présence, ils sont mon dernier pilier, ce à quoi je m'accroche du bout des doigts. C'est grâce à eux si j'ai encore la tête hors de l'eau.
Je suis épuisé, je profite de mes heures à l'hôpital pour dormir dans le fauteuil inconfortable. Deux ou trois heures, mais ça me permet de tenir, de rester debout. Entre temps, je relis son carnet et apprend les mots qu'il y a inscrit par cœur. Je ne veux jamais oublier tout ce qu'il a pu y écrire. Sur lui, sur son frère, sur moi.
Comme les jours précédents, je suis assit dans la fauteuil près de son lit et parcours un roman. Je n'en comprends pas vraiment le sens. Je relis dix fois la même phrase, les bruits des appareils m'empêchent de me concentrer. J'aimerai qu'ils s'arrêtent et qu'Harry respire par lui-même. Mais, les jours se répètent et je commence à être enfermé dans une routine qui me ronge, me tue à petit feu. C'est de la survie. De la survie en attend qu'Harry revienne parmi nous et me redonne envie de vivre.
Zayn s'est assoupi dans l'autre fauteuil, en face de moi. La télévision est allumée en fond, le son à peine audible. Nous essayons de nous distraire, penser à autre chose, s'occuper. Mais c'est difficile. Enfermés entre quatre murs blancs, dans une chambre impersonnelle et au milieu des bips incessants des machines.
D'un coup, le gros appareil qui mesurait le rythme cardiaque d'Harry s'est mise à sonner plus vite. Comme si elle s'emballait. Je me suis redressé subitement, laissant mon livre tomber à mes pieds. Et ce que je vois à fait battre mon cœur à nouveau. S'en est presque douloureux tellement la pulsion est intense.
Les doigts d'Harry se mettent à bouger, ainsi que sa poitrine, parce qu'il respire. Il respire. Mais bien trop rapidement et fort pour que ce soit normal. C'est d'abord un sentiment de joie qui m'envahit, puis la panique. Et s'il s'étouffait ?
Je n'ai pas le temps d'y réfléchir que les infirmières entrent précipitamment dans la chambre, je regarde autour de moi, perdu. Zayn s'est réveillé en sursaut, il est debout et semble aussi égaré que moi.
– Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que... il s'est réveillé ?
Le personnel l'entourent, regardent les écrans des machines, notent des choses sur des papiers. J'ai la tête qui tourent, le cœur qui s'emballe. Ils se précipitent, discutent entre eux, touchent ses membres. Il n'a toujours pas ouvert les yeux.
– Est-ce qu'il va bien... ? J'ai... Il est encore dans le coma ? S'il vous plait !
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Le carnet || Larry.
Random"J'avais besoin de récupérer mon carnet. Je n'avais pas le choix, je devais le faire. Je devais prendre sur moi, affronter mes craintes. Sans lui, je ne suis plus rien. J'ai eu peur car il était entre les mains d'un inconnu. Car j'y écris ma douleu...