Chapitre vingt.

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               De ma main libre, je toque à la porte et elle s'ouvre presque aussi immédiatement sur le visage de ma mère. J'ai le droit à des étreintes de la part de toute ma famille, je le serre d'autant plus fort qu'ils m'ont affreusement manqué. Ernest de Doris me couvrent de bisous et je ne peux que sourire jusqu'aux oreilles. Ils m'entraînent directement dans le salon où ils ont fait des gâteaux pour moi, étant donné que cette fois j'ai prévenu ma famille.

Les jumeaux, chacun, sur mes genoux, je goûte à ces pâtisseries aux fruits rouges et me régale totalement. C'est possible que déjà des sucreries me fassent oublier mes problèmes ? Parce que là, je parle et rit avec ma famille, ils me tiennent aux nouvelles même si je discute tous les jours par messages avec ma mère et mes sœurs. Et je me sens léger et sur une autre planète.

Malgré tout, ma mère constate que quelque chose ne va pas. Je le vois dans les regards plus longs qu'elle pose sur moi, elle ne me force jamais à lui parler et je la remercie pour ça. Elle sait que je viendrais me confier à elle quand je serais prêt. Mais à cet instant précis, j'ai envie de profiter de ma famille, de ne pas penser à ce qui me rend malheureux. Ne pas penser à Harry.

C'est pour ça que j'ai éteins mon téléphone, que j'ai ensuite rangé au fond de ma valise. Zayn sait que s'il doit me prévenir de son arrivée, il n'a qu'à m'appeler sur le téléphone de la maison, ou le portable de mes sœurs. Dans tous les cas, je n'ai pas besoin d'avoir le mien. Et je n'en ai pas envie non plus. Je me sens mieux sans avoir à consulter constamment mon écran toutes les deux minutes, afin de vérifier si je n'ai pas un message.

– Louis, tu viens avec nous demain fabriquer des cerfolant ?

Je regarde ma petite sœur avec confusion, puis lève les yeux vers notre mère en fronçant les sourcils. Un sourire amusée orne ses lèvres, Doris me regarde avec de grands yeux impatients. Maman passe une main dans ses cheveux détachés et embrasse son front.

– Cerf-volant mon cœur, elle lève les yeux vers moi en gardant son sourire, ils sont inscrits à la médiathèque du quartier et il y a un atelier demain après-midi pour fabriquer des cerfs-volants.

– Oh, bien sûr ma princesse je vais venir on en fera ensemble !

– On pourra les faire voler ensuite à la plage ?

C'est au tour d'Ernest de poser la question et je hoche vivement la tête, les jumeaux sont alors comme des petits fous et nous les laissons aller jouer dans le salon. Mes sœurs sont remontés dans leur chambre et je me retrouve avec ma mère. Je l'aide à nettoyer la table et dresser les couverts pour le repas qui mijote sur les plaques de cuisson.

Elle pose la cuillère en bois sur le plan de travail et me serre dans ses bras lorsque j'arrive près d'elle, je niche ma tête contre son épaule et son odeur me rassure presque immédiatement. Je ne vais pas me mettre à tout lui raconter maintenant, il faut que ce soit pendant un moment où nous serons au calme et pas avec deux diables qui nous courent dans les pattes. Surtout, je ne veux pas risquer de me mettre à pleurer devant eux, ils n'ont pas à assister à cela. Pas parce que j'ai honte, mais je ne souhaite pas qu'ils commencent à s'inquiéter pour moi.

Puis c'est stupide de pleurer pour un garçon. Je ne sais même pas où nous en sommes, je ne sais pas où il en est, je ne sais pas ce qu'il fait, ni ce qu'il pense. Et même si ça me terrifie, même si ça me fait mal, je ne peux pas le forcer à me parler.

Nous nous séparons au bout de quelques secondes, elle me sourit et remet une mèche de mes cheveux en place avant de poser un baiser sur mon front. Elle a compris avant même que je n'aborde le sujet. Je lui embrasse la joue et appelle tout le monde à table.

Le carnet || Larry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant