Le carnet ouvert 1.

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 Je n'ai pas toujours été comme ça. Il fut une époque où j'avais des amis. Je sortais dans des bars. Là-bas, on regardait des matchs de foot en buvant de la bière. Ce n'était pas mon sport favori, je ne regardais jamais à vrai dire. Ce n'était pas vraiment ce qui m'intéressait. Je préfère lire, écrire, dévorer des mots et découvrir la beauté de la poésie. Je détestais le foot. À part avec eux. Parce qu'ils étaient mes amis et que j'aimais les voir heureux. Alors je suivais le déroulé du jeu sur l'écran, même si je n'y comprenais rien et qu'ils devaient me répéter plusieurs fois les règles.

Ça ne nous empêchait pas de crier de joie tous ensemble quand un joueur marquait un but.

On dormait les uns chez les autres, on achetait la bouteille de vodka la moins chère, on veillait tard la nuit, on s'endormait en fumant des cigarettes et en se racontant des histoires qui n'ont jamais été drôles. On dansait, on riait, on oubliait tout, on était heureux. J'étais heureux.

Un temps, à des années lumières d'ici, où je me sentais vivant. Maintenant, j'ai l'impression de n'être qu'un fantôme, coincé dans un corps que je déteste et un esprit que j'aimerais réduire au silence.

Mais, au fil des jours, j'ai compris que les rêves restaient des rêves. Incapables de se réaliser. La réalité, dure, cruelle, est celle que nous devons endosser. Quand on croit pouvoir atteindre le rêve, le toucher, il nous file entre les doigts et tout devient noir. Et moi, j'ai toujours eu peur du noir.

On ne peut pas s'y soustraire. Il n'y pas d'espoir. Il n'y en a jamais eu.

Du moins, pas pour une personne comme moi.

Le carnet || Larry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant