Épisode 6

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    * SALIMATA*  Épisode 6

Cette nuit Yaya n'avait pas fermé l'œil, il avait passé le reste de la nuit à regarder la porte fermée de la jeune femme. Il était tenté à plusieurs reprises de pénétrer dedans pour la prendre dans ses bras à chaque fois que le son de ses pleurs lui parvenait. 

Il se sentait totalement impuissant et pour la première fois de sa vie, cette bout de femme dont il ne connaissait même pas le nom a touché ce qu'il lui restait de cœur, elle avait réussi à l'émouvoir. 

C'est aux alentours de 6 heures que le silence revient, et il en avait déduit que la jeune inconnue s'était endormie épuisée par ses pleurs. Alors il avait regagné sa chambre pour en faire de même, mais le sommeil avait manqué à l'appel et il resta ainsi allongé sur son lit à regarder le plafond durant des heures, son sombre passé l'envahissant de toute part. 

C'est la sonnerie strident de son téléphone qui le sortit de sa torpeur, il jeta un œil sur son cellulaire, mais ne prit la peine de répondre en voyant que c'était le bureau.

Il informera plus tard Ndeye Sally qui n'était autre que sa directrice adjointe et une très bonne amie, de prendre les commandes de l'entreprise jusqu'à son retour. 

Il n'avait pas le cœur à quitter cette jeune femme esseulée et apeurée. 

L'horloge murale de sa chambre révélait 10 heures 29 minutes, soupirant de lassitude, il se dirigea d'un pas lent vers sa salle de bain pour prendre une douche, mais au moment où il s'apprêtait à fermer la porte, des cris qui dechiraient brutalement le calme pesant de la maison l'alerte. 

Avant qu'il ne puisse intégrer l'information, dans son cerveau, ses jambes s'étaient déjà mises à se diriger vers la chambre de la jeune femme. 

Salimata sentait une lourde panique l'envahir, la pièce où elle se trouvait était sombre et lugubre, des bruits angoissant assaillaient ses oreilles et soudain, Tata Aïcha lui apparut plus effrayante que jamais, brandissant devant elle cette seringue qu'elle ne connaissait que trop bien, elle avait beau essayer de crier, se débattre, elle ne put s'empêcher de ressentir cette douleur quand la seringue s'enfonça sans douceur dans son cou. 

Tata Aïcha la regardait, un sourire machiavélique sur les lèvres.

Le cris qu'elle s'efforçait de pousser mourut au bout de ses lèvres. Les murs semblaient se refermer sur elle, et c'est sans douceur qu'elle sentit quelque chose pénétrer brutalement sa féminité, et le visage De Aly lui apparut alors.  Durant son viol, elle n'avait rien ressenti, mais à cet instant elle crut que toute cette douleur qu'elle avait refoulée refaisait surface. Le corps en sueur elle émergea de son cauchemar en hurlant désespérément ressentant alors l'horrible douleur dans son cou et son entrejambe. 

Elle sentit d'énormes bras entourer son corps frêle, et sa panique redoubla. Elle se mit à se débattre de toutes ses forces, hurlant à s'en déchirer la gorge, mais celui qui la tenait était beaucoup plus fort. 

-Ce n'est que moi, c'est fini. Vous avez fait un cauchemar, shuutt c'est fini, lui murmura alors Yaya d'une voix étrangement douce en la plaquant fermement contre lui.

Un sentiment étrange et inconnu naquit alors d'elle, l'entente de sa voix, aussi étrange cela puisse paraître l'apaisa.  Elle ressentait une peur bleue à confronter un homme après ce que Aly lui avait fait, mais là maintenant dans les bras de cet homme, elle avait l'impression que rien ne pourrait l'atteindre. 

Elle se sentait faible et vulnérable face à l'emprise qu'avait sa belle mère sur elle. 

Tata Aïcha l'avait pourchassé jusqu'à tréfonds de son esprit. Elle lui avait tout pris. Elle éclata en sanglot et sentit l'homme resserrer sa prise sur elle, tout en la berçant comme un enfant. 

Les minutes passèrent et tout à coup elle sentit la panique l'envahir une seconde fois, quand elle sentit l'homme se détacher doucement d'elle. Terrifiée à l'idée de revivre son cauchemar, elle s'accrocha fermement à son t-shirt les yeux rempl de larmes. 

-Ne me laissez pas t.. Toute seule, murmura t-elle d'une voix brisée, les larmes inondant ses joues.

-je reviens, je ne serai pas long, promis. 

Yaya hésita un moment avant de poser sa grande main sur sa joue. 

Il la vit secouer vigoureusement la tête en aggripant fermement son poignet. 

-je vous en conjure, implora t-elle en pleurant. Ne me laissez pas seule avec eux, pitié. 

Salimata se mit à regarder partout autour d'elle comme pour lui faire comprendre que ceux qui la maltraitaient étaient dans cette chambre avec elle.

Son cœur se serra violemment devant cette scène . Il aurait pu se réjouir que la jeune femme ait baissé sa garde pour le laisser l'approcher de la sorte, mais la peur qui couvrait son regard le rendait fou, fou de vouloir la protéger farouchement, fou de vouloir pénétrer dans sa tête pour lui voler toutes ses peurs et ses angoisses. 

Il se pencha pour la soulever du lit mais elle recula instinctivement. 

-N'ayez pas peur, nous allons juste dans ma chambre qui est en face, vous n'avez rien à craindre. 

Lentement  elle hocha de la tête non sans le regarder avec une certaine angoisse. Ça lui faisait mal de voir la peur qu'elle ressentait vis-à-vis de lui, mais il s'estimait heureux qu'elle accepte qu'il la touche. Alors délicatement, il la souleva, l'entrainant dans sa chambre où il la déposa doucement sur le lit. 

-comme ça je pourrais garder un œil sur vous, dit-il en souriant tendrement. 

Yaya ne se reconnaissait plus, l'homme qu'il voyait n'était pas lui, parce qu'il était incapable d'être doux et tendre avec une personne. 

Cette jeune femme avait définitivement une influence qu'il ne put qu'il ne put qualifier de positive ou négative sur lui,  la seule chose qu'il savait c'est qu'en sa présence il devenait quelqu'un d'autre.

Voyant que la jeune femme commençait à s'agiter, il se dirigea vers la commode à l'extrémité de la chambre, pour revenir avec un verre d'eau et un cachet de somnifère. 

-Prenez ceci, ça va vous aider.

Salimata le regarda, méfiante, mais finit par avaler le tout.

Il la regardait s'allonger sur son lit. 

C'était la première à franchir les portes de sa chambre, et elle était aussi la première femme à avoir touché ce lit.  Il se surprenait lui-même.

Elle avait l'air de lutter contre le sommeil comme si elle avait peur de fermer ses yeux,. Alors il s'assied doucement près d'elle pour la rassurer. 

-Dormez un peu, je ne partirai pas, vous êtes en sécurité.

Les battements de son cœur s'affolèrent alors quand il sentit la petite main de Salimata se poser sur la sienne, elle étira un faible soupire avant de fermer les yeux. 

Il eut alors le loisir de l'observer, et encore une fois, la beauté de la jeune femme le sidéra, et ce n'est qu'à ce moment qu'il remarqua qu'elle avait mis le jogging et le t-shirt qu'il lui avait donné.

Dieu, malgré que son corps soit frêle, ses formes voluptueuses se dessinaient à la perfection. Il pouvait deviner à travers son t-shirt la forme et le galbe parfait de ses seins.

Il ferma brusquement les yeux avant que sont esprit ne soit pris d'assaut par des pensées obscènes. 

Il rouvrit ses pour la regarder une dernière fois. 

Mais au moment où il retira sa main de la sienne, il entendit sa voix douce se soulever dans un murmure.... 

À suivre.... 

Je sais que l'attente a été longue pour certains mais bof... L'inspiration m'a fui ces derniers temps...
Bien des choses à vous 🙏 🙏

L'oracle 

El-hadji Cheikh Omar Ndiaye

#slamansa

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