Prologue, Eden

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Le vide...Il n'y a que le vide. J'ai vu énormément de reportages  sur ce qu'il se passe après la mort, mais cela n'a rien avoir avec ce qu'il se produit, en ce moment, autour de moi. Il n'y a rien, sauf le noir, le froid et l'abandon. Suis-je morte ? Si ce n'est pas physiquement, alors je le suis mentalement.

Ma gorge me fait atrocement souffrir, j'ai une envie irrépressible de tousser comme si mes poumons étaient remplis de fumée. Doucement, mon corps se retrouve brûlant. Une chaleur insupportable me submerge. J'ai tellement chaud, j'enlève d'abord ma veste noire et la jette au sol. Je ne sais pas pourquoi je fais cela, mais je me mets à hurler:

— Au secours! Mais le son  qui sort de ma bouche résonne, dans ce noir absolu, comme un écho.

Les larmes qui coulent sur mes joues sont horriblement brûlantes et je sens mon corps se relâcher. Je n'arrive plus à me tenir debout. Mes genoux entrent en contact avec le sol. Je n'en suis pas certaine. Tout est si confus autour de moi. Où suis-je ? En enfer ? Qui sait...Cela ne m'étonnerait pas.

— Au secours. Je continue, malgré tout, de crier. Enfin, j'en ai l'impression, mais plus je le fais, plus le son semble s'estomper dans le vide.

Ma gorge continue de me faire mal. Je veux que cela s'arrête. Je veux, si c'est la fin de ma vie, partir de cet endroit. Ça ne devait pas se passer comme ça.

Ces conneries de télévisions qui te vantent les mérites du paradis. Il n'y a rien de tout cela, il n'y a que le vide. Un vide si horrible que je donnerais tout pour revenir. Je m'arrache les cheveux en hurlant sans relâche. Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que je me retrouve là ?

Au fond de ce tunnel noir, un écran apparaît. Je n'arrive pas à discerner ce qu'il se passe. Je rampe alors, au sol, avec la force qu'il me reste. Les images qui étaient floues deviennent progressivement lisibles. Je vois enfin quelque chose. Ce n'est pas un film normal avec du sens et des images qui apparaissent consécutivement. Non, ce sont des flashs. Je me vois debout, à côté de la scène, qui était une demi-heure plutôt, remplie de fans hystériques.

— C'était ça alors ? Tu te servais de moi ? C'est ma voix qui sort de cet écran. Malheureusement, je ne vois pas à qui je parle.

— Je me servais de toi ? Mon visage est empli de larmes. Cependant, encore une fois,  j'ignore la raison pour laquelle je pleure.

Cette image de moi si vulnérable me dégoûte. Qui a réussi à me faire devenir cette personne ? Comme si l'écran m'entendait, une ombre apparaît et semble s'approcher de moi. Enfin... De la "moi" sur l'écran.

— Réponds-moi ! Je hurle sur cette ombre qui devient progressivement déchiffrable.

— Tu ne me connais pas, Eden. Tu ne sais rien de moi. Je t'ai montré ce que tu voulais que je te montre...Une comédie.

Cette voix cassée me rappelle une personne. Mon corps ressent cette douleur,celle que je soupçonne d'être la même qui est présente sur la scène. Ce n'est pas un film, c'est un passage horrible de ma vie.

L'image est claire maintenant. Cet  homme s'apparente à un ange noir. Ses yeux verts me transpercent et mon cœur se brise. J'ai mal à la poitrine. Je le tiens à l'aide de mes deux mains. Ça fait si mal putain.

— Non...Non, ne joue pas à ça avec moi.

L'homme sourit doucement. Ce n'est pas un sourire réconfortant ,non...Ce sourire est mesquin et machiavélique. Son piercing, sur le côté de sa lèvre inférieure ,lui donne un air méchant.

— Jouer à ça avec toi Eden? Tu croyais vraiment que je voulais me poser avec une personne comme toi ?

Quelques mèches de ses cheveux noirs lui retombent sur le front et cachent ses yeux.

L'écran réapparaît et me montre, cette fois, non pas une scène claire, mais encore des flashs qui s'affichent à grande vitesse sur l'écran. Notre rencontre, notre premier rendez-vous, nos moments, tout revient tellement vite que ce trop-plein d'émotions me vide. Jake Allen...Jake...Tout devient clair dans mon esprit.

Où rien ne règne excepté le froid et le vide, s'ajoute maintenant une légère brise qui, au fil du temps, devient graduellement puissante. Je vois l'écran disparaître au loin. J'essaye de le rattraper, mais je suis aspirée. Cette force est si intense que je ne sais pas me retenir et de toute façon , il n'y a rien autour de moi.

La glace se transforme en chaleur. Dans cet endroit, j'ai ressenti le froid, le chaud, ensuite, à nouveau le froid. Mais cette fois, la chaleur est différente. Elle semble ne pas provenir de mon corps ,mais plutôt de ce qu'il y a autour de celui-ci. Je ne vois plus rien. Je tousse si fort que j'ai peur de vomir.

Je distingue alors, un énorme brasier et d'un seul coup , inconsciemment, je prends une énorme inspiration.

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Black Attraction, Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant