Chapitre 35 : le temps de l'innocence

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~Eden~

— Merci

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Merci.  Je murmure tandis que Jake stationne sa voiture  devant l'étroit  chalet situé dans un milieu presque désertique. Aucune habitation ne l'entoure.

Jake m'invite à donner une explication face à mon remerciement soudain en coupant le moteur du pick-up.

Merci de m'avoir défendue. Je contemple mes pieds, car j'ai peur de croiser son regard probablement occupé de me juger ou de ma cataloguer de «faible »

Je suis toujours éberluée par la révélation de Denise. Je pensais pouvoir affronter mon père sans rencontrer trop de  problèmes maintenant, mais l'angoisse que je ressentais en sa présence est toujours là. Disparaîtra-t-elle un jour?

C'est tout moi. J'ai un don pour défendre les gens au bon moment. Se contente-t-il de me répondre sarcastiquement. J'ai la forte impression que sa réplique résonne comme un reproche envers sa propre personne.

Une sérénité s'installe dans l'habitacle de la voiture. Qui aurait cru que ça serait ce garçon malpoli qui me procurerait ce sentiment à l'aide de sa simple présence? Pas moi en tout cas. La situation est tellement ironique, voire incohérente. L'invraisemblance de la relation que nous entretenons la rend d'autant plus authentique.

— Bon tu te décides à me montrer ce fameux endroit qui te rendait heureuse étant enfant et ado ? S'impatiente-t-il en ouvrant sa portière.

Malgré l'excitation que j'éprouve à l'idée de faire découvrir cette petite maison qui a protégé durant des années mon âme d'enfant et mon cœur d'adolescente, je me sens vide, sans force et à nouveau trahie. Ma fatigue me submerge à tel point que je n'ai même pas la force d'ouvrir la portière. Jake, quant à lui, est déjà à l'extérieur sur le point de retirer nos bagages du coffre de la voiture. Il les dépose ensuite sur le palier entièrement confectionné de bois.

Eden, bouge-toi. Proteste-t-il en m'attendant sur le seuil de la maisonnette. Pour ma part, je sens ma tête devenir graduellement pesante. Est-ce possible de se sentir épuisé à un tel degré ? Même après une insomnie, je ne me sens pas comme cela.

J'aperçois, non loin de moi, Jake relâcher les sacs au sol et s'acheminer vers la voiture. Grace à sa grande taille, il ne fait que quelques pas pour me rejoindre. Ensuite, il ouvre la porte d'un geste rapide et me demande:

Je te préviens, je ne te porte pas. M'alerte-t-il en se réinstallant néanmoins dans le véhicule. Je sais qu'il se préoccupe de ma condition. Autrement, pourquoi serait-il revenu sur ses pas? Je commence à connaître le phénomène.

Je...Je me sens vraiment fatiguée. Mes yeux se ferment seuls et je peine à essayer de lui répondre.

D'accord. Attends une seconde. Tu vas passer tes bras autour de mon cou et je vais t'aider à rentrer à l'intérieur. À peine a-t-il terminé sa phrase, qu'il exécute son plan et je le suis dans son élan.

Black Attraction, Tome 1.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant